Drapeau de Micronésie
F�d�ration des �tats de Micron�sie

Micron�sie

Federated States of Micronesia

(�tat non incorpor� organis� des �tats-Unis)

Capitale (f�d�ration):  Palikir 
Population (f�d�ration)107 008 (2000)
Langue officielle (f�d�ration)anglais 
Groupe majoritaire (f�d�ration)aucun
Groupes minoritaires (f�d�ration)chuukois (33,4 %), pohnp�ien (24,3 %), kosra�en (6 %), yapois (5,7 %), mortlockois (5,1 %), kapingamarangi (2,6 %), ulithien (2,6 %), pingelapais (2,1 %), woleaien (1,4 %), puluwatais (1,2 %), p��fang (1,1 %), mokilais (1 %), namonuito (0,8 %), nukuoro (0,7 %), ngatikais (0,6 %), satawalais (0,4 %).
Syst�me politique: f�d�ration de quatre �tats: Chuuk, Kosrae, Pohnpei et Yap
Articles constitutionnels (langue):  art. 4 et 9 de la Constitution f�d�rale du 10 mai 1979; art. 11 de la Constitution de l'�tat de Chuuk, art. 4 et 13 de la Constitution de l'�tat de Kosrae, art. 13 de la Constitution de l'�tat de Pohnpei, art. 14 de la Constitution de l'�tat de Yap.
Lois linguistiques (f�d�ration):  aucune

1 Situation g�ographique

La f�d�ration des �tats de Micron�sie (sigle: FEM) est situ�e dans le Pacifique occidental et comprend les �les de l'archipel des Carolines (� l'exception de Belau) appel� ainsi par les Espagnols. Le pays est constitu� de quatre �tats f�d�r�s: Kosrae (109 km�), Pohnpei (344 km�), Chuuk (127 km�) et Yap (101 km�), lesquels sont r�partis en 607 �les hautes (volcaniques) ou basses (atolls coralliens), dont 65 seulement sont habit�es. Chacun des quatre �tats f�d�r�s a sa constitution, son assembl�e l�gislative �lue et son gouverneur particulier.

[Flag of Chuuk] [flag of Kosrae] [Flag of Ponape]

The flag of Yap - a blue field, in the centre is a white ring and the stylized silhouette of an indigenous boat with sail hoisted, a Fei money stone, all in white

    �tat de Chuuk

    �tat de Kosrae

    �tat de Pohnpei

             �tat de Yap

L'�tat de Chuuk a �t� appel� �Truk� jusqu'en janvier 1990, alors qu'il est devenu Chuuk. La f�d�ration des �tats de Micron�sie s'�tale sur plus de 3000 km pour une superficie terrestre de 701 km� et une superficie maritime de 7,5 millions de km� (Canada: 9,9 millions de km�).

Map of Federated States of Micronesia

Source: http://www.visit-fsm.org/

La F�d�ration est limit�e (voir la carte du Pacifique) au nord par l'�le de Guam et les �les Mariannes du Nord, � l'est par les �les Marshall et l'archipel de Kiribati, au sud par l'�le de Nauru et la Papouasie-Nouvelle-Guin�e, � l'ouest par l'�le de Palau (Belau).

La capitale de la f�d�ration des �tats de Micron�sie est Palikir, situ�e sur l'�le de Pohnpei. En 1986, la �convention de libre association� sign�e entre la Micron�sie et les �tats-Unis est entr�e en vigueur pour une dur�e de 15 ans. La tutelle des �tats-Unis s'est achev�e officiellement en 1990, alors que la Micron�sie est devenue membre de l'ONU en 1991. La Micron�sie reste un ��tat librement associ� aux �tats-Unis� (�Compact of free association�), mais les �tats-Unis conservent le contr�le de la D�fense et des Affaires �trang�res. La Micron�sie a, en 2002, sign� un autre pacte de libre association avec les �tats-Unis jusqu'en 2022.

2 Donn�es d�molinguistiques

Le recensement de 2000 montre que la population de la F�d�ration (FEM) est de 107 008 habitants. Comme l'illustre le tableau suivant, l'�tat de Chuuk compte la plus grande population (53 595); il est suivi par l'�tat de Pohnpei (34 486), l'�tat de Yap (11 241) et l'�tat de Kosrae (7686):

�tat f�d�r� Population (2000) %
Chuuk 53 595 50,0 %
Pohnpei 34 486 32,2 %
Yap 11 241 10,5 %
Kosrae   7 686    7,1 %
Total 107 008 100,0 %

Sauf pour les habitants des �les de Nukuoro et de Kapingamarangi (dans l'�tat de Pohnpei) qui sont, culturellement et linguistiquement, des Polyn�siens, la quasi-totalit� des habitants des �tats f�d�r�s de Micron�sie est d'origine micron�sienne; on peut les d�signer avec le terme de �Micron�siens�, mais il est pr�f�rable d'utiliser le mot �Caroliniens� puisqu'ils habitent l'archipel des Carolines. Seul le recensement de 1994 permet de donner une id�e de la r�partition ethnique de la population du pays:

Groupe ethnique Nombre %
Chuukois 49 290 46,7 %
Pohnp�iens 25 617 24,2 %
Kosra�ens   7 198   6,8 %
Yapois   5 666   5,3 %
Mortlockois   5 163   4,8 %
Insulaires ext�rieurs de Yap   4 932   4,6 %
Insulaires ext�rieures   4 435   4,2 %
Philippins      902   0,8 %
Am�ricains     417   0,4 %
Autres pays d'Asie  1 081   1,0 %
Autres �les du Pacifique    503   0,4 %
Divers    302   0,2 %
Total: 105 506 100,00 %

Compte tenu de la population relativement peu �lev�e, on peut dire qu'il existe beaucoup de langues dans ce petit pays: pr�s d'un vingtaine. Parmi toutes ces langues, quelques-unes sont plus importantes que d'autres. D'abord, l'anglais qui, tout en n'�tant la langue maternelle que de 3 % de la population, est proclam� de facto la langue officielle de ces quatre �tats f�d�r�s. De plus, quatre langues principales sont parl�es: le chuukois (33,4 %), le pohnp�ien (24,3 %), le kosra�en (6 %) et le yapois (5,7 %). Le chuukois est connu par plus de 40 % des Caroliniens, soit comme langue maternelle soit comme langue seconde. Ces langues appartiennent � la famille austron�sienne (groupe micron�sien) et connaissent toutes des variations dialectales importantes d'une �le � l'autre.

Les autres langues sont le kapingamarangi (2,6 %) dans les �les Kapingamarangi de Pohnpei, le mokilais (1 %) dans l'atoll de Mokil (Mwoakiloa) et dans l'�le de Pohnpei, le mortlockois (5,1 %) dans les �les Mortlock au sud-est de l'archipel de Chuuk, le namonuito (0,8 %) dans les �les Magur, Ono, Onari, Piserarh et Ulul, le nukuoro (0,7 %) dans l'�le de Nukuoro (Pohnpei), le p��fang (1,1 %) dans les �les de Hall (Nomwin, Fananu, Marilo, Ruo), le pingelapais (2,1 %) dans l'�le de Pingelap (Pohnpei), le puluwatais (1,2 %) dans les �les de Polowat, Pollap, Houk (Pulusuk) et Tamtam, le satawalais (0,4 %) dans l'�le de Satawal, l'ulithien (2,6 %) dans les �les Ulithi, Ngulu, Sorol et Fais, le woleaien (1,4 %) dans les �les Woleai (Wottegai), Falalus, Seliap (Sulywap), Falalop (Falalap), Tegailap (Tagalap), Paliau, Mariang, Eauripik, Faraulep, Elato, Lamotrek et Ifaluk. � l'exception du kapingamarangi  et du nukuoro qui sont des langues polyn�siennes, toutes les langues pr�c�dentes appartiennent au groupe micron�sien de la famille austron�sienne. On compte aussi quelques locuteurs parlant des langues telles que le marshallois, le nauruan et le kiribati.

Il existe quelques langues non austron�siennes: le ngatikais (0,6 %) est un cr�ole (appel� �cr�ole ngatik�) � base d'anglais parl�e par certains hommes � Pohnpei, sans oublier le japonais et le chinois. 

Langues
R�gions
Nombre des locuteurs
A. Langues polyn�siennes
Nukuoro Nukuoro & Pohnpei (�tat de Pohnpei, FEM)
   550
Kapingamarangi Kapingamarangi & Pohnpei (�tat de Pohnpei, FEM)
1 300
B. Langues micron�siennes

Groupe chuukois

Ulithien �les Ulithi/Ngulu/Sorol/Fais. (�tat de Yap, FEM)
3 000
Woleaien Woleai (Wottagai, Falalus, SulywapFalalap, Tagailap, Paliau, Mariang), Eauripik, Faraulep, Elato, Lamotrek
1 631

�les Ifaluk (�tat de Yap, FEM)

Satawalais �le Satawal (�tat de Yap, FEM)
  458
Puluwatais �les Puluwat, Pulap, Pulusuk
1 364

�tat de Yap et �tat de Chuuk, FEM

Namonuito Magur Ono, Onari, Piserach et �les Ulul
1 050

�tat de Chuuk, FEM

Chuukois Chuuk Lagoon-�tat de Chuuk, FEM
38 341
Paafang �les Hall: Nomwin, Fananu 1 318

Marilo, Ruo (�tat de Chuuk, FEM)

Mortlockois �les Mortlock (�tat de Chuuk, FEM) 5 904

Groupe pohnp�ien

Pohnp�ien �tat de Pohnpei, FEM 27 700
Mokilais Atoll Mokil (�tat de Pohnpei, FEM) 1 050
Pingelapais Pingelap/Pohnpei (�tat de Pohnpei, FEM) 3 000
Ngatikais (ngatik) Cr�ole ngatik (�tat de Pohnpei FEM)   700

Groupe kosra�en

Kosra�en �tat de Kosrae, FEM 6 900

(Source: Ethnologue, 13e �dition-1996)

�tant donn� que les quatre �tats (Chuuk, Kosrae, Pohnpei et Yap ) sont s�par�s par de vastes �tendues d'eau, qui les isolent et rendent les communications plus difficiles, il s'est d�velopp� sur chacune des �les, bien avant les premiers contacts avec l'Occident, des traditions, des coutumes et des langues sp�cifiques. La plupart des langues micron�siennes sont donc fragment�es en un grand nombre de vari�t�s dialectales, que ce soit le chuukois (33,4 %), le pohnp�ien (24,3 %), le kosra�en (6 %) ou le yapois (5,7 %), le mortlockois (5,1 %), le kapingamarangi (2,6 %), l'ulithien (2,6 %), le pingelapais (2,1 %), etc.

Du point de vue religieux, les Caroliniens sont en grande majorit� chr�tiens, avec � peu pr�s autant de catholiques (50 %) que de protestants (47 %). La seule exception concerne l'�le de Kosrae o� les protestants sont largement majoritaires regroupant pr�s de 98 % de la population.

3 Donn�es historiques

On ne conna�t que fort peu l'histoire de l'archipel des Carolines, sauf que certaines �les ont �t� occup�es il y a plus de 3000 ans par une population venue d'Asie du Sud-Est. Pendant les 1500 ans qui ont suivi, les habitants, qui parlaient des langues austron�siennes, se sont lentement dispers�s vers l'Ouest, sans doute jusqu'� l'�le de Yap, o� une colonie de peuplement ant�rieure avait d�j� r�ussi � �tablir une soci�t�.

3.1 Les occupations �trang�res

Quelques-unes des �les de l'archipel (essentiellement Ulithi et Fais, au nord-ouest) furent d�couvertes au XVIe si�cle par des navigateurs espagnols qui les appel�rent Islas Carolinas ou Archipi�lago de las Carolinas, d'o� Carolines en fran�ais. Malgr� ces premiers contacts, l'archipel est rest� relativement inconnu jusqu'� la fin du XVIIIe si�cle. Au XIXe si�cle, s�y install�rent des baleiniers de diverses nationalit�s, des trafiquants en tout genre et des missionnaires de diff�rentes confessions religieuses. Les populations autochtones, touch�es par les maladies apport�es par les �trangers, furent en partie d�cim�es.

En 1886, l'Espagne coloniale envoya deux navires de guerre qui prirent possession de l'archipel des Carolines. Le centre administratif fut �tablit � Pohnpei et les missionnaires protestants furent arr�t�s. Les Espagnols utilis�rent leur langue dans l'administration, mais ne l'impos�rent pas aux insulaires.

En 1908, l'Empire allemand racheta le territoire aux Espagnols, qui venaient de subir une s�v�re d�faite face aux Am�ricains. Mais les possessions allemandes de Micron�sie furent confisqu�es � la fin de la Premi�re Guerre mondiale. Un mandat de la Soci�t� des Nations (SDN) fut alors confi� � l'Empire japonais qui administra l'archipel comme une partie int�grante de son empire. Lorsque le Japon quitta avec fracas la SDN en 1935, il refusa de r�troc�der l�archipel � la communaut� internationale. Les �les Carolines furent alors fortifi�es, puis transform�es en base militaire afin de satisfaire aux objectifs imp�rialistes de l'empire du Soleil levant. Contrairement aux Espagnols et aux Allemands, les Japonais ne se g�n�rent pas pour imposer leur langue aux insulaires. Apr�s l'espagnol, l'allemand et le japonais, ce fut le tour de l'anglais.

En 1945, lors de la guerre du Pacifique, la conqu�te de ces �les par les Am�ricains fut l'objet de combats f�roces. � l'issue de la Seconde Guerre mondiale, les �tats-Unis se virent confier par le Conseil de s�curit� des Nations unies une tutelle sur l'ensemble micron�sien (les Mariannes du Nord, les �les Marshall, l'�le Belau et les Carolines) qui prit le nom de TTIP (Territoire sous tutelle des �les du Pacifique).

Apr�s de laborieuses n�gociations avec l'administration am�ricaine (1969-1982), le TTIP finit par obtenir un statut hybride de semi-ind�pendance avec l'�mergence de quatre ensembles politiques correspondant aux sp�cificit�s de chaque archipel: �tats f�d�r�s de Micron�sie (sans Guam qui demeura territoire des USA), les �les Marshall, les �les Mariannes du Nord et l'�le Palau (Belau).

� la suite d'un imbroglio juridique, ce n'est qu'en mai 1986 que le TTIP perdit d�finitivement son statut l�gal. Par trois voix (�tats-Unis, France, Royaume-Uni) contre une (Union sovi�tique), le Conseil de tutelle des Nations unies mit fin � la tutelle am�ricaine sur ces territoires.

3.2 L'ind�pendance

Quatre pays acc�d�rent ainsi � l'ind�pendance, le 30 septembre 1986. Les Mariannes du Nord choisirent de faire partie du Commonwealth am�ricain, tandis que les trois autres, Belau, Marshall et les �tats f�d�r�s de Micron�sie, se prononc�rent par r�f�rendum, pour une libre association avec les �tats-Unis (�Compact of Free Association�).

Chacun des pays s'occupe de ses propres affaires internes, mais les �tats-Unis veillent � la d�fense militaire; ainsi, la F�d�ration des �tats de Micron�sie est tellement li�e �conomiquement aux �tats-Unis que le pays est financ� � hauteur de 82 % par les Am�ricains. Jusqu'� r�cemment, les habitants des ex-TTIP n'avaient pas les m�mes droits d'entr�e aux �tats-Unis que ceux de l'�le Guam et des Samoa am�ricaines. D�sormais, les Micron�siens originaires des Mariannes du Nord sont des citoyens am�ricains et le �Compact of Free Association� accorde aux citoyens des autres �tats des facilit�s en mati�re d'immigration aux �tats-Unis. N'oublions pas que toutes ces �les ont une grande importance strat�gique pour les Am�ricains.

4 La politique linguistique

La politique linguistique de la F�d�ration est de promouvoir  les langues nationales tout en conservant l'anglais comme langue officielle. Toutefois, l'officialisation de l'anglais n'est pas proclam�e ni dans la Constitution ni dans aucune loi particuli�re; c'est donc la langue officielle de facto. En ce qui a trait � la langue, les dispositions constitutionnelles sont limit�es. L'article 4 de la Constitution f�d�rale du 10 mai 1979 pr�voit l'�galit� de la loi ne ce qui a trait notamment � la connaissance de la langue maternelle:

Article 4

4) Equal protection of the laws may not be denied or impaired on account of sex, race, ancestry, national origin, language, or social status.
Article 4

4) La protection �gale des lois ne peut �tre ni�e ni alt�r�e en raison du sexe, de la race, de la g�n�alogie, de l'origine nationale, de la langue ou du statut social.

4.1 La langue de la l�gislation

L'article 9 de la Constitution est consacr� aux conditions n�cessaires pour �tre �ligibles au Parlement de la F�d�ration. Il est sp�cifi� au paragraphe 9 de cet article que la connaissance de l'anglais ne peut pas �tre une exigence pour si�ger au Congr�s. Quant au paragraphe 19, il pr�cise que la proc�dure l�gislative sera conduite en langue anglaise, mais un membre de l'Assembl�e peut employer sa langue maternelle s'il ne parle pas l'anglais couramment; le Congr�s pr�voira un service de traduction:

Article 9

9) A person is ineligible to be a member of Congress unless he is at least 30 years of age on the day of election and has been a citizen of the Federated States of Micronesia for at least 15 years, and a resident of the state from which he is elected for at least 5 years. A person convicted of a felony by a state or national government court is ineligible to be a member of Congress. The Congress may modify this provision or prescribe additional qualifications; knowledge of the English language may not be a qualification.

10) At least every 10 years Congress shall reapportion itself. A state is entitled to at least one member of Congress on the basis of population in addition to the member elected at large. A state shall apportion itself by law into single member congressional districts. Each district shall be approximately equal in population after giving due regard to language, cultural, and geographic differences.

19) The Congress shall keep and publish a journal of its proceedings. A roll call vote entered on the journal shall be taken at the request of 1/5 of the members present. Legislative proceedings shall be conducted in the English language. A member may use his own language if not fluent in English, and Congress shall provide translation.

Article 9

9) Une personne ne peut �tre �ligible pour devenir membre du Congr�s � moins qu'elle ne soit �g�e d'au moins 30 ans le jour de l'�lection et n'ait �t� citoyen des �tats f�d�r�s de Micron�sie depuis au moins 15 ans et r�sidant, depuis au moins cinq ans, de l'�tat dans lequel elle est �lue. Quiconque a �t� reconnu coupable pour un crime par une cour de l'�tat ou de la part du gouvernement national ne peut pas �tre �ligible pour devenir membre du Congr�s. Celui-ci peut modifier cette disposition ou prescrire des qualifications suppl�mentaires; la connaissance de la langue anglaise ne peut pas �tre une restriction.

10) � chaque d�cennie, le Congr�s sera r�assign�. Un �tat a droit � au moins un membre du Congr�s sur la base de la population en plus du membre �lu en g�n�ral. Conform�ment � la loi, un �tat se r�partira par membre les districts du congr�s. Chaque district sera � peu pr�s �gal en population en tenant compte du respect d� � la langue et aux diff�rences culturelles et g�ographiques.

19) Le Congr�s tiendra et publiera un journal de ses d�bats. Un vote d'appel inscrit au journal sera pris � la demande de 1/5 des membres pr�sents. La proc�dure l�gislative sera conduite en langue anglaise. Un membre peut employer sa langue maternelle s'il ne parle pas l'anglais couramment, et le Congr�s pr�voira la traduction.

Autrement dit, la langue de la l�gislation f�d�rale est l'anglais. Les lois sont r�dig�es et promulgu�es en anglais, mais une autre langue peut �tre utilis�e lors des d�bats oraux. Il s'agit g�n�ralement du chuukois et du pohnp�ien, tr�s rarement le kosra�en ou le yapois.

Dans l'�tat de Chuuk, l'anglais et le chuukois sont les deux langues officielles. Ce sont �galement les langues utilis�es au Parlement local. L'article 11 de la Constitution chuukoise pr�voit qu'en cas de conflit d'interpr�tation la langue chuukoise pr�vaudra, sauf lorsque, le concept �tant �tranger, le mot n'a pas �t� accept� en chuukois et ne poss�de aucune traduction �quivalente en chuukois:

Article 11

6) Chuukese is the State language, but both Chuukese and English are official languages. In case of conflict, Chuukese shall prevail, except when the concept is foreign, has not been accepted into Chuukese, and has no equivalent translation in Chuukese.

Article 11

6) Le chuukois est la langue de l'�tat, mais le chuukois et l'anglais tous deux des langues officielles. En cas de conflit, la version chuukoise pr�vaudra, sauf lorsque, le concept �tant �tranger, le mot n'a pas �t� accept� en chuukois et ne poss�de aucune traduction �quivalente en chuukois.

Dans l'�tat de Kosrae, le kosra�en est la langue officielle. Cependant, l'anglais jouit des m�mes avantages que le kosra�en. L'article 4 (paragr. 18) de la Constitution pr�voit que le gouverneur fera publier les lois dans les langues kosra�enne et anglaise dans les soixante jours apr�s qu'elles soient entr�es en vigueur. Les r�solutions sont publi�es et en kosra�en et en anglais dans les soixante jours apr�s leur adoption par la L�gislature. En cas de conflit entre la version de langue anglaise d'une loi et la traduction de la loi en langue kosra�enne, la version anglaise pr�vaudra:

Article 4

18) The Governor shall have the laws published in both the Kosraean and English languages within sixty days after they become laws. Resolutions shall be published in both the Kosraean and English languages within sixty days of their adoption by the Legislature. Laws and resolutions so published shall be distributed to public officials and offered for sale to the public at the actual cost of publication. In the event of a conflict between the English language version of a law and the Kosraean language translation of the law, the English language version is controlling.
Article 4

18) Le gouverneur fera publier les lois dans les langues kosra�enne et anglaise dans les soixante jours apr�s qu'elles soient entr�es en vigueur. Les r�solutions seront publi�es et en kosra�en et en anglais dans les soixante jours apr�s leur adoption par la L�gislature. Lorsqu'elles sont publi�es, les lois et les r�solutions seront distribu�s aux fonctionnaires et offertes pour la vente au public au co�t r�el de leur publication. En cas de conflit entre la version de langue anglaise d'une loi et la traduction de la loi en langue kosra�enne, la version anglaise pr�vaudra.

Il existe une certaine contradiction dans la mesure o�, pour la Constitution, le kosra�en et l'anglais font �galement autorit�, mais, en vertu de l'article 13 de la Constitution, c'est le kosra�en qui pr�vaut en cas de conflit d'interpr�tation:

Article 13
Language


1) The Kosraean language is the language of the State. The English language may also be employed in governmental discourse and proceedings, and other governmental activities within the State.

2) The Kosraean and English language expressions of this Constitution are of equal authority. In an instance of irresolvable conflict in the meaning of those expressions, the Kosraean language expression prevails.
Article 13
Langue

1) La langue kosra�enne est la langue de l'�tat. La langue anglaise peut aussi �tre employ�e dans les proc�dures et textes gouvernementaux ainsi que dans d'autres activit�s de l'�tat.

2) Le kosra�en et les expressions en langue anglaise de cette constitution font �galement autorit�. En cas de conflit insoluble dans la signification de ces expressions, les mots en langue kosra�enne pr�vaudront.

Pour ce qui est de l'�tat de Pohnpei, la Constitution ne traite pas sp�cifiquement de la langue de la L�gislature. Seul le paragraphe 1 de l'article 13 mentionne que les langues officielles du gouvernement de Pohnpei sont le pohnp�ien et l'anglais:

Article 13
General Provisions


1) Official Language.

The official languages of the Pohnpei Government shall be the Pohnpei and English languages.

Article 13
Dispositions g�n�rales


1) Langue officielle

Les langues officielles du gouvernement de Pohnpei sont le pohnp�ien et l'anglais.

Enfin, dans l'�tat de Yap, l'article 14 de la Constitution mentionne que �les langues autochtones de l'�tat et l'anglais sont les langues officielles:

Article 14

General provisions

5) The indigenous languages of the State and English shall be official languages.

Article 14

Dispositions g�n�rales

5)
Les langues autochtones de l'�tat et l'anglais sont les langues officielles.

C'est � partir de ces consid�rations juridiques que nous pouvons croire que l'anglais et co-officiel avec les langues autochtones, ce qui impliquerait le yapois, l'ulithien, le woleaien et le satawalais. Elles sont, avec l'anglais, les langues officielles de l'�tat. En r�alit�, il s'agit davantage d'une disposition d�claratoire et symbolique que d'une r�alit�. 

4.2 Les langues de la justice

Il n'est pas simple de d�crire les langues de la justice dans la FEM, car l'enchev�trement des langues est grand. En effet, dans les cours f�d�rales, seul l'anglais est en principe admis, mais les cas de force majeure font en sorte que d'autres langues sont utilis�es de la part des accus�s ou des t�moins: il s'agit g�n�ralement du chuukois, du pohnp�ien, du kosra�en, du yapois, du mortlockois, rarement d'autres langues. Le juge rend sa sentence en anglais, mais des services de traduction sont pr�vus.

Dans les cours locales, on a recours � l'anglais, bien s�r, mais aussi aux langues co-officielles locales: au chuukois dans l'�tat de Chuuk, au kosra�en dans l'�tat de Kosrae, au pohnp�ien dans l'�tat de Pohnpei, au yapois (ulithien, woleaien et satawalais) dans l'�tat de Yap.

4.3 Les langues de l'Administration

La situation linguistique dans l'Administration ressemble un peu � celle de la justice: c'est une forme de bilinguisme impliquant l'anglais et la langue locale. En effet, la langue anglaise reste, en principe, la langue de l'Administration publique de la F�d�ration. C'est la langue �crite de presque tous les documents officiels. Toutefois, localement, les langues co-officielles des �tats f�d�r�s demeurent incontournables dans les communications orales, que ce soit pour l'Administration f�d�rale ou l'Administration �provinciale�: le chuukois dans l'�tat de Chuuk, le kosra�en dans l'�tat de Kosrae, le pohnp�ien dans l'�tat de Pohnpei, le yapois dans l'�tat de Yap, mais aussi l'ulithien, le woleaien et le satawalais.

4.4 Les langues de l'�ducation

La situation semble plus complexe dans l'�ducation. D�j�, en 1915, les Japonais avaient introduit l'enseignement de la langue japonaise aupr�s des enfants des �les. Ensuite, les Am�ricains ont enseign� l'anglais. Les �tats f�d�r�s de Micron�sie ont perp�tu� la tradition.

Dans l'�tat de Kosrae, l'�cole primaire est en kosra�en jusqu'en troisi�me ann�e, alors que par la suite l'anglais est introduit graduellement pour devenir nettement pr�dominant au secondaire. Dans l'�tat de Chuuk, la langue maternelle de l'�l�ve est la langue dans laquelle il re�oit son instruction au primaire. � partir du secondaire, l'anglais remplace le chuukois. Dans l'�tat de Pohnp�i, la politique est � peu pr�s identique, sauf que, apr�s une p�riode d'enseignement bilingue, l'anglais devient l'unique langue d'enseignement au second cycle du secondaire.  Enfin, dans l��tat de Yap, le yapois, l'ulithien, le woleaien et le satawalais sont enseign�s au premier cycle du primaire pour laisser graduellement la place � l'anglais. Au secondaire, seul l'anglais sert de langue d'enseignement.

Le campus principal du Coll�ge de la FEM de Micron�sie (College of Micronesia-FSM), l'�tablissement national d'enseignement sup�rieur du pays, est situ� dans l'�tat de Pohnpei (�le de Pohnpei). Des campus locaux sont plac�s dans chacun des �tats f�d�r�s, ainsi qu'un institut maritime et des p�cheries dans l'�tat de Yap. On compte au total quelque 1600 �tudiants qui re�oivent leur instruction en anglais.

4.5 Les m�dias

La langue anglaise envahit les m�dias micron�siens, que ce soit � la radio, la t�l�vision ou dans les journaux. C'est la radio qui accorde le plus de place aux langues vernaculaires, surtout pour le chuukois, le pohnp�ien, le kosra�en, le yapois, l'ulithien, le nukuoro et le kapingamarangi. La t�l�vision est surtout diffus�e en anglais, puis en chuukois et en pohnp�ien.

Quant aux journaux, ils demeurent limit�s. � part le FSM Government News (en anglais) et le Island Tribune (en anglais) de Pohnpei, il n'existe pas de journaux nationaux. L'�tat de Yap dispose d'un petit journal hebdomadaire en anglais: The Yap Network. Le journal le plus r�cent de Pohnpei, The Kaselehlie Press, est publi�e deux fois par semaine et couvre l'�tat de Pohnpei; il contient des articles d'int�r�t national (en anglais) en provenances d'autres �tats de la FEM. Le journal The Pacific Daily News  de Guam est publi� tous les deux jours, presque exclusivement en anglais (parfois en chomorro), et est vendu dans les commerces dans l'ensemble du pays. M�me s'il sert de principal journal pour les Caroliniens, il ne contient que fort peu de nouvelles concernant la FEM.

La politique de bilinguisme pratiqu�e par la F�d�ration des �tats de Micron�sie semble in�galitaire, l'anglais ayant un net avantage sur les langues nationales. Il faut dire que les langues micron�siennes paraissent de bien petites langues par rapport � l'anglais; elles ne peuvent que difficilement tenir t�te � l'anglais, surtout en l'absence de dispositions l�gislatives contraignantes, comme c'est le cas ici. En somme, la politique linguistique de la F�d�ration s'apparente � de nombreux pays en situation de post-colonialisme. La langue de l'ancien colonisateur continue de s'accaparer les r�les de prestige, alors que les langues nationales sont rel�gu�e aux situations de communications informelles, avec une place limit�e � l'enseignement primaire et dans les m�dias �lectroniques.

La politique des �tats f�d�r�s reste assez semblable, bien que la situation soit � l'avantage des langues vernaculaires dans les communications orales plus ou moins informelles, que ce soit les loisirs, les milieux de travail et la radio. Mais, � l'�crit, tous les langues sont d�favoris�es. La langue de l'Administration reste l'anglais, de m�me que dans les affaires. � long terme, certaines langues comme le chuukois, le pohnp�ien, probablement le kosra�en et le yapois ont des chances de se maintenir en raison de leur caract�re insulaire.

Cela dit, l'anglais est l� pour rester dans la mesure o� le �Compact of Free Association� en fait une d�pendance des �tats-Unis qui contribuent au budget du pays pour 82 %. De plus, � l'instar des autres pays de la r�gion, la population autochtone tend � �migrer massivement vers les �tats-Unis, lesquels sont devenus la destination pr�f�r�e des insulaires du Pacifique. Les longues listes d'attente pour l'�migration et l'immigration ill�gale d�montrent qu'il y a une large demande insatisfaite. On peut s'attendre � ce que, � long terme, il y ait davantage d'insulaires �migr�s que d'autochtones qui continueront d'obtenir des emplois non qualifi�s aux �tats-Unis, avec de bas salaires, sans que leur mobilit� sociale s'am�liore dans le futur.

Derni�re mise � jour: 28 d�c. 2023

Bibliographie

GILLES, Bernard, Ind�pendances, d�pendances et migrations dans le Pacifique-Sud,
[http://www.upf.pf/recherche/fichiers%20RJP1/B.gille.doc].

HAG�GE, Claude. Halte � la mort des langues, Paris, �ditions Odile Jacob, 2000, 402 p.

MOYSE-FAURIE, Claire. �Langues minoritaires et politiques linguistiques: le cas des langues oc�aniennes�, dans M�moires no 8, Soci�t� de Linguistique de Paris, 1999, p. 79-104.

YACOUB, Joseph. �L�Oc�anie et ses minorit�s� dans Les minorit�s dans le monde, Paris, Descl�e de Brouwer, 1998, p. 709-110.

   

Le Pacifique

Accueil: am�nagement linguistique dans le monde
OSZAR »