Pacte de Londres
du 26 avril 1915
Le pacte de Londres (Patto di Londra, en italien) est un trait� sign� entre le gouvernement italien
et les repr�sentants de la Triple-Entente (France, Royaume-Uni et Russie) selon lequel l'Italie s'engageait � entrer en guerre contre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie lors d'une �ventuelle guerre en �change d'importantes compensations territoriales. Ce trait� fut d�cid� en secret par le gouvernement italien, le roi (Victor-Emmanuel III) et la hi�rarchie militaire, sans consultation pr�alable aupr�s du Parlement.
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Le pacte pr�voyait que l'Italie recevrait, en cas de victoire, le Tyrol du Sud (Bolzano), le Trentin, la Marche julienne, l'Istrie (sans la ville de Fiume), une partie de la Dalmatie, de nombreuses �les de l'Adriatique, ainsi que la ville albanaise de Vlora (Vlor� en albanais) et la petite �le de Saseno (Sazan en albanais) dans la baie de Vlor� et le bassin houiller d'Antalya dans le sud de la Turquie. De plus, l'Italie se voyait confirmer la souverainet� sur la Libye, l'�rythr�e, la Somalie et le Dod�can�se en Gr�ce) ainsi qu'une partie de l'empire colonial allemand en Asie. L'Italie soutenait que Trieste et l'Istrie comptaient une majorit� d'italophones; la Dalmatie autrichienne, 30 % d'italophones; l'enclave de Zadar, 85 %. La r�alit� �tait que ces territoires abritaient dans des proportions in�gales des populations italiennes, slov�nes et croates. En Istrie, on parlait davantage l'istrien (vari�t� de v�nitien) que l'italien, sans oublier le croate, le slov�ne et l'allemand. Dans le Trentin-Haut-Adige, l'allemand et le ladin surpassaient de loin l'italien comme langues d'usage. De plus, le trait� de Londres, qui devait rester secret, fut r�v�l� au grand jour par les Russes apr�s la r�volution d'Octobre (1917), ce qui eut pour effet de soulever l'indignation de l'opinion publique am�ricaine. Le pr�sident am�ricain Woodrow Wilson ne s'est pas senti li� par le trait� de Londres qu'il n'avait pas sign� et il s'opposa fermement aux clauses du trait� de Londres lors du trait� de Versailles. Forc�ment, l'Italie allait y perdre des plumes. |