
Capitale:
Mumbai (anciennement: Bombay) Population:
112,3 millions (2011)
Langues officielles: marathi (de jure); anglais et hindi (de
facto)
Groupe majoritaire: marathi
(68,8 %)
Groupes minoritaires: hindi
(11,0 %), ourdou (7,1 %), gujarati (2,3 %), t�lougou (1,4 %),
kannada (1,2 %), sindhi (0,7 %), konkani (0,6 %), tamoul (0,5 %),
malayalam (0,4 %), bengali (0,2 %), panjabi (0,1 %), etc.
Syst�me politique: �tat de l'Union indienne
Articles constitutionnels (langue): art.
15, 29, 30, 120,
210, 343 � 350 de la Constitution de 1956
(en vigueur)
Lois linguistiques de l'Union:
Code de
proc�dure civile
(1908);
Ordonnance
pr�sidentielle de 1960;
Loi sur
les langues officielles (1963/1967);
R�glement de la Cour
supr�me (1966);
Loi sur les textes autoris�s (lois
f�d�rales) (1973);
R�glements sur les langues officielles
(1976/1987);
Ordonnance
n� 18 sur l'audition du proc�s et l'examen des t�moins
(1976);
Loi sur la Commission nationale pour les minorit�s (1992);
Loi sur les r�seaux c�bl�s de t�l�vision
(R�glementation)
(1995);
Loi sur la Commission nationale
pour les
�tablissements d'enseignement minoritaires
(2004);
Loi sur le droit � l'information
(2005);
R�glement sur la Commission nationale pour les �tablissements
d'enseignement minoritaires (proc�dure d'appel)
(2006);
Directives relatives � la langue officielle de 2009;
Loi sur le droit des enfants �
une �ducation gratuite et obligatoire
(2009).
Lois de l'�tat:
Loi sur les langues
officielles (1964, modifi�e en 1996);
R�glement sur
les langues officielles
(Objectifs pr�vus) (1966);
Loi sur les �tablissements d'enseignement (gestion)
(1976);
Loi sur la r�glementation des employ�s des �coles
priv�es (Conditions de services) (1977);
R�glement sur la justice des mineurs (soins et protection des
enfants) (2002);
R�glement de l'Assembl�e
l�gislative (2003);
Loi sur la Commission des
minorit�s (2004);
Code de proc�dure civile
(2006);
R�glement sur le droit des enfants � une
instruction gratuite et obligatoire
(2011);
Loi sur les �tablissements professionnels d'enseignement priv�s non
subventionn�s (r�glementation et frais d'admissions) (2015). |
1
Situation g�n�rale
 |
Le Maharashtra est un grand �tat situ� au centre-ouest de l'Inde
d'une superficie de 307 713 km� (Pologne: 312 685 km�; France: 547
030 km�). Il est limit� � l'ouest par l'�tat du Rajasthan et la mer
d'Arabie, de l'�tat de Madhya Pradesh au nord, de l'�tat de
Chhattisgarh � l'est, de l'�tat d'Andhra Pradesh, de Karnataka et du
petit �tat de Goa au sud.
Le Maharashtra est un �tat cr�� en fonction de crit�res
linguistiques, la langue marathi parl� par l'ethnie des Marathes. L'appellation
de �Maharashtra� provient de la
langue marathi et d�signe les Marathes habitant la r�gion; les
Indiens qui habitent l'�tat du Maharashtra
peuvent �tre appel�s
Maharashtriens.
La capitale de l'�tat
est Mumbai (Bombay jusqu'en 1995), qui compte une population de 12,4
millions d'habitants (2011), mais 22 millions avec les villes
satellites. Le Maharashtra est organis� en 35 districts.
2 Donn�es d�molinguistiques
Au recensement de 2011, le Maharashtra constituait
le second �tat indien (Uttar Pradesh: 199,5 millions) le
plus peupl� avec une population totale de 112,3 millions
d'habitants. La majorit� des habitants de l'�tat du Maharashtra sont
des Indos-Ayens dans une proportion de 96 %, les autres �tant des
Dravidiens originaires des �tats du Sud. Le Maharashtra demeure un
�tat multi-ethnique, multilingue et multiconfessionnel. |
2.1 Les langues
En ce qui concerne les langues, le marathi
est nettement la langue majoritaire de l'�tat avec 68,8 % de la population,
c'est-�-dire 66,6 millions de locuteurs de cette langue. Les
autres langues majeures sont l'hindi (11, %), l'ourdou (7,1 %), le gujarati (2,3
%) le t�lougou et le kannada.
Langue
maternelle |
Population (recensement 2001) |
Pourcentage |
Groupe linguistique |
Marathi |
66 643 942 |
68,8 % |
langue
indo-aryenne |
Hindi |
10 681
641 |
11,0 % |
langue
indo-aryenne |
Ourdou |
6
895 501 |
7,1 % |
langue
indo-aryenne |
Gujarati |
2
315 409 |
2,3 % |
langue
indo-aryenne |
T�lougou |
1
405 958 |
1,4 % |
langue
dravidienne |
Kannada |
1
254 519 |
1,2 % |
langue
dravidienne |
Sindhi |
709 224 |
0,7 % |
langue
indo-aryenne |
Konkani |
658 259 |
0,6 % |
langue
indo-aryenne |
Tamoul |
527 995 |
0,5 % |
langue
dravidienne |
Malayalam |
406 358 |
0,4 % |
langue
dravidienne |
Bengali |
310 137 |
0,3 % |
langue
indo-aryenne |
Panjabi |
269 309 |
0,2 % |
langue
indo-aryenne |
Oriya
|
93 990 |
0,0 % |
langue
indo-aryenne |
N�palais (n�pali) |
63 480 |
0,0 % |
langue
indo-aryenne |
Maithili |
37 525 |
0,0 % |
langue
indo-aryenne |
Kashmiri |
5 344 |
0,0 % |
langue
indo-aryenne |
Assamais |
2 516 |
0,0 % |
langue
indo-aryenne |
Dogri |
1 978 |
0,0 % |
langue
indo-aryenne |
Manipouri |
1 665 |
0,0 % |
langue
indo-aryenne |
Autres
langues |
4 467
750 |
4,6 % |
- |
Total du recensement de 2001 |
96 752 500 |
100 % |
- |
Les langues �num�r�es dans le tableau ci-dessus sont
celles parl�es par plus de 1000 locuteurs, mais il existe encore beaucoup
d'autres langues parl�es par un plus petit nombre de locuteurs. Sur les 35
districts qui composent l'�tat du Maharashtra, 14 comptent une minorit� hindiphone (entre 15 % et
49 % de la population) et 21, une minorit� ourdophone (de plus de 15 %
et moins de 49 %).
- Le marathi
Le marathi est la langue officielle de l��tat du Maharashtra, mais il est aussi utilis�, � divers degr�s, dans les
territoires de Daman-et-Diu, de Dadra-et-Nagar-Haveli, dans l'�tat de Goa,
ainsi que dans les �tats suivants: Karnataka, Madhya Pradesh, Chhattisgarh,
Gujarat, Tamil Nadu, Andhra Pradesh et T�langana (nouvel �tat depuis le 2
juin 2014). Bref, le marathi est parl� par au moins 72 millions de locuteurs
dans le monde, ce qui correspond par le nombre � des langues comme le fran�ais,
l'allemand ou l'italien. Le marathi est �galement une
langue
constitutionnelle. Le marathi s'�crit avec l'alphabet devanagari.
Toutefois, le marathi n'est pas une langue uniforme ni
encore normalis�e. Les
linguistes ont identifi� plus de 40 vari�t�s dialectales du marathi. La plupart
de ces variantes sont d'ordre lexical et phon�tique. Bien que le nombre des
vari�t�s dialectales soit consid�rable, le degr� d'intelligibilit� entre
celles-ci est relativement �lev�. Si l'�tat du Maharashtra doit son unit�
politique � la langue marathi, la langue majoritaire parl�e par 68,8 % de la
population comme langue maternelle, la r�partition des langues peut varier
beaucoup selon les districts. Par exemple, l'anglais n'est parl� comme langue
seconde que dans les grands centres urbains. Les minorit�s hindiphones et
ourdouphones sont �galement concentr�es dans les centres urbains, les zones
rurales �tant exclusivement marathinophones, bien qu'il existe de fortes
minorit�s parlant le konkani � l'ouest, le gurarat au nord-ouest, le t�lougou et
le kannada au sud, etc.
- L'anglais
 |
Comme dans la plupart des �tats
indiens, l'anglais joue un r�le important au Maharashtra.
D�s le d�but des ann�es 1960, une commission avait �t�
cr��e afin de d'introduire l'anglais dans le syst�me
d'�ducation. La Commission Kothari (1964-1965)
recommandait que l'enseignement de l'anglais soit
introduit dans les classes de Ve du primaire. Cependant,
le gouvernement a r�alis� qu'il �tait pas possible de
commencer l'�tude de l'anglais avant la classe de VIIIe
pour les �l�ves habitant dans les zones rurales, faute
d'enseignants et de mat�riel didactique. Il s'ensuivit
une insatisfaction certaine de la part de la population
parce que les �coles priv�es se sont multipli�es gr�ce
du fait qu'elle enseignaient l'anglais.
Dans l'�tat du Maharashtra, comme dans d'autres �tats
indiens, la langue anglaise est devenue une question
d'int�r�t politique dont l'objectif ultime est de
r�pondre aux aspirations des gens. La connaissance de
l'anglais est souvent exig�e dans un grand nombre
d'emplois. Cependant, les locuteurs de l'anglais langue
maternelle sont � peu pr�s inexistants en Inde. Ainsi,
il est difficile pour un Maharashtrien de trouver
quelqu'un de comp�tent � qui parler en anglais. |
- L'hindi
L'hindi est la langue de l'Union indienne. Dans les �tats du Nord,
l'hindi est g�n�ralement assez bien accept� dans la mesure o� il
n'empi�te pas sur la langue r�gionale officielle, en l'occurrence le
marathi. L'hindi est devenu une langue in�vitable et incontournable
dans tous les �tats du Nord. Cette langue est d'ailleurs enseign�e,
au moins comme langue seconde, dans tous ces �tats, sans
compter que l'hindi est aussi la langue officielle r�gionale dans
plusieurs �tats et territoires (Bihar,
Haryana, Himachal Pradesh,
Jharkhand, Madhya Pradesh, Uttar Pradesh, etc.).
Il faut dire que l'�tat compte une importante communaut� hindiphone
de quelque 10,6 millions de locuteurs.
En g�n�ral, il est assez ais� pour une Marathe
parlant le marathi d'apprendre l'hindi. Ce sont deux langues
appartenant aux
groupe
indo-aryen
et qui poss�dent le m�me alphabet d�vanagari. L'hindi
est davantage connu et utilis� dans les grands centres urbains que
dans les zones rurales o� il est � peu pr�s inconnu. � Mumbai, la
ville la plus cosmopolite de l'�tat, on peut entendre parler le
marathi, l'anglais, l'hindi et l'ourdou un peu partout dans les
endroits publics, sans oublier le gurajati, le t�lougou ou le
kannada. D�j�, dans des villes populeuses comme Pune (3,4 millions),
Nagpur (2,4 millions), Thane (1,8 million) ou Pimpri Chinchwad (1,6
million), le marathi reprend ses droit sur l'hindi.
L'�tat du Maharashtra compte au moins 60 000 enseignants qui donnent
des cours en hindi soit comme langue seconde dans les �coles
publiques, soit comme langue maternelle pour la minorit�s hindiphone.
 |
2.2 Les religions
Tout au long de l'histoire du Maharashtra, la
religion a fait partie int�grante de la culture de cet �tat.
Aujourd'hui (recensement de 2011),
l'hindouisme est pratiqu� par 70,3 % des habitants; l'islam, par 18,6 %; le
bouddhisme, par 6,1 %; le ja�nisme, par 2,2 %; le christianisme, par 1,9 %. Il reste 0,9 % pour les autres religions,
dont le sikhisme, le juda�sme et le zoroastrisme. Ces religions
jouent un r�le � la fois religieux et politique au Marharashtra.
L'islam prend progressivement plus d'expansion que l'hindouisme.
Dix ans auparavant, l'Islam repr�sentait 10 % de la population
et l'hindouisme, 80 %. En somme, l'hindouisme a perdu des
membres au profit de l'islam. La Constitution de l'Inde d�clare
que le droit � la libert� de religion constitue un droit
fondamental. |
3
Bref historique
La premi�re civilisation importante fut constitu�e, aux environs de 2500 avant
notre �re, le long de la vall�e de l'Indus (actuellement le Pakistan); cette
civilisation subit les invasions des Indo-Aryens, lesquels
implant�rent l'hindouisme, ainsi que leur culture et les structures
sociales (dont les castes) encore en vigueur aujourd'hui. Les
Indo-Aryens sont �galement � l'origine des langues parl�es dans tout le nord de
l'Inde (hindi, panjabi, marathi, etc.), langues que l'on classe aujourd'hui
comme les langues du
groupe
indo-iranien ou indo-aryen
(sous-groupe indien ou aryen) appartenant � la
famille indo-europ�enne. La
langue marathi prit naissance vers le VIe si�cle avant notre �re sou le nom de
maharashtri, une langue qui a �t� utilis�e dans l'Antiquit� et au Moyen
�ge, et qui fut l'anc�tre du marathi moderne et du konkani. Le maharashtri
a �t� parl�e durant plus de mille ans et a �t� la langue officielle de la
dynastie des Satavahana.
3.1 La civilisation hindoue
Au cours des si�cles suivants, soit de 1500 � 200 avant notre �re, les
Indo-Aryens prirent le contr�le de tout le nord de l'Inde
en expulsant les Dravidiens plus au sud du sous-continent. On en constate
aujourd'hui les cons�quences linguistiques de cette r�partition
territoriale: les
langues indo-aryennes
(ou indo-iraniennes)
occupent le Nord, alors que
les
langues dravidiennes
sont
confin�es au sud de l'Inde (voir
la carte linguistique).
C'est durant cette p�riode que les Vedas
(�critures sacr�es hindoues) furent �crites et que le syst�me de castes fut
d�finitivement �tabli pour assurer le statut de Brahman (pr�tres issus de la 1re
civilisation). Ensuite, le bouddhisme et le ja�nisme firent leur apparition dans
le pays qui vit appara�tre une multitude d'empires jusqu'en 319 de notre �re,
date de la fondation de l'empire Gupta, qui dura jusqu'en 606, alors que le nord
de l'Inde se fragmenta en plusieurs royaumes hindous s�par�s; il ne se r�unifia
plus jusqu'� l'arriv�e des musulmans (au XIe
si�cle). L'�ge d'or de la civilisation hindoue co�ncida avec le r�gne d'Harsa
(606-647).
Un peu apr�s l'an 700 de notre �re, les
Rajputs (du sanskrit rajaputra signifiant �fils de roi�) firent leur
apparition dans le nord de l'Inde, une r�gion alors appel�e le Rajputana,
aujourd'hui le Rajasthan et une partie du Gujarat. Ils s'install�rent en de
nombreux petits royaumes ind�pendants. Au moyen d'un subtil �quilibre d'alliance
et d'opposition, les souverains rajputs r�ussirent � conserver leurs royaumes
relativement intacts durant plusieurs si�cles contre les envahisseurs musulmans,
les Moghols.
 |
En 1534, le chah
Bahadur du Gujarat fut forc� de c�der les �les de Bombay (en port.: Bombaim, Colaba,
Colaba Pequena, Maim, Mazag�o, Parel et Worli) aux Portugais, qui
nomm�rent la zone Bom Bahia, c'est-�-dire �la bonne baie�. Au fil du
temps, le nom a fini par �tre modifi� en Bombaim, terme encore en usage
dans la langue portugaise. � cette
�poque, Bombay constituait encore un archipel de sept �les qui, au
cours des si�cles, ont �t� progressivement r�unies pour former en
1845
la presqu'�le du Vieux-Bombay, puis Mumbai depuis 1995. Les Portugais
rest�rent ma�tres de l'archipel jusqu'en 1661, alors qu'il passa sous
le contr�le des Anglais comme
une partie de la dot de l'infante portugaise Catherine de Bragance, donn�e en mariage
au roi Charles
II d'Angleterre. En 1668, celui-ci loua les �les pour 10
�ivres par an � la Compagnie anglaise des Indes orientales, laquelle obtint de
cette fa�on un port sur la c�te occidentale de l'Inde.
C'est au cours de cette p�riode que le nom de Bombaim re�ut son
appellation
anglaise de �Bombay�; Maim devint Mahim, et Colaba Pequena devint Old Woman's
Island. Par la suite, apr�s une br�ve �pisode pendant laquelle le portugais a
transmis des mots au marathi, l'influence de l'anglais allait se faire sentir
davantage dans le vocabulaire du marathi.
La
population de Bombay allait augmenter rapidement, de 10 000 habitants en 1661 �
60 000 en 1675. En 1687, la Compagnie des Indes orientales allait y transf�rer
son quartier g�n�ral afin de profiter du port. |
3.2 L'Empire moghol
Avant les Britanniques, soit � partir du XVIe
si�cle, et
ce, jusqu'au XIXe
si�cle, l'Inde allait �tre constitu�e essentiellement de trois
empires: les Moghols, les Rajputs et les Marathes, mais l'Empire moghol fut le
plus d�terminant.
 |
En 1517, la mort du sultan de Delhi modifia les rapports de force au
sein de la noblesse et fragilisa la dynastie des Lodi, une dynastie
musulmane sunnite d'origine afghane qui r�gnait sur le sultanat de
Delhi depuis 1451. Le prince moghol B�bur (1483-1530), descendant de
Tamerlan et d�j� ma�tre de l'Afghanistan, profita de ce contexte
favorable pour vaincre les Lodi, en avril 1526, � la bataille de
Panipat, ce qui inaugurait la domination moghole sur le nord de
l'Inde. Lorsque B�bur fonda son empire, il mit davantage
l'accent sur son h�ritage turco-mongol que sur sa religion
musulmane. Il passa le reste de sa vie � organiser son nouvel empire
et � embellir Agra, sa capitale. Il cr�a aussi une nouvelle monnaie
: la roupie, qui est encore utilis�e en Inde, ainsi qu'au Pakistan,
au N�pal, au Sri Lanka, etc. � la mort de B�bur, son fils a�n�,
Hum�y�n (1508-1556), lui succ�da.
En 1556, Jal�luddin Muhammad Akbar succ�da �
son p�re Hum�y�n � la t�te d'un royaume musulman au nord de l'Inde
que ce dernier avait regagn� � la fin de sa vie, une fois revenu de
son exil de Perse. Akbar agrandit son royaume d�s 1561 autour de
Delhi. � partir de ce moment, il commen�a � r�gner en ma�tre
incontest� sur tout le nord de l'Inde. Il conquit le Gujarat en
1573, puis le Bihar et le Bengale en 1576, le Sind en 1590, l'Orissa
en 1592, le Baloutchistan (Pakistan) en 1594. Par la suite, il
h�rita du Cachemire et du royaume de Kaboul (Afghanistan). � son
d�c�s en 1685, l'empire d'Akbar s'�tendait dans tout le nord de
cette grande r�gion, de Kaboul � Dacca, ce qui comprendrait
aujourd'hui une partie de l'Afghanistan, le Pakistan, le nord de
l'Inde (y inclus le N�pal) et le Bangladesh. |
Du fait que les Moghols contr�l�rent un
empire musulman, c'est le persan
qui servit de langue administrative en employant
l'alphabet arabo-persan. C'est Akbar qui fit traduire les classiques hindous
en langue persane, qui organisa des discussions th�ologiques entre
chr�tiens, hindous, sunnites, chiites, zoroastriens et sikhs, et qui
supprima la jizyia, une taxe pr�lev�e sur les non-musulmans, rendant
ainsi �gaux devant l'imp�t tous les sujets de son empire. C'est sous le
r�gne de son fils, Jah�ng�r (1569-1627), que l'Empire moghol devint la plus
grande puissance du monde de son temps, sans pour autant �tre tent� de
partir � la conqu�te de l'Occident. Son successeur, Aurangzeb (1618-1707)
fut un musulman orthodoxe, adepte des interpr�tations les plus
conservatrices du Coran. Il interdit m�me l'hindouisme, ce qui allait
entra�ner la cr�ation d'un empire rival, l'Empire marathe, de confession
hindouiste, entre la vall�e du Gange et l'Inde centrale.
3.3 L'Empire marathe
 |
L'Empire marathe est n� de la
volont� des hindous de s'opposer au pouvoir des Moghols
musulmans. Comme son nom l'indique, il provient de l'�tat qui
forme aujourd'hui le Maharashtra, la terre natale des Marathes.
C'est sous la direction du chef de guerre Shivaji Bhonsle (1627-1680)
que s'amor�a l'empire des Marathes. Ce fondateur de la dynastie
Bhonsle organisa �
partir de 1646 la r�sistance � la domination de l'Empire mogol
sous la forme d'une gu�rilla populaire; celle-ci compensait sa
faiblesse num�rique par son extr�me mobilit�. Couronn� rajah en
1674, Shivaji dota son �tat d'une solide organisation
administrative et financi�re.
L'Empire marathe devint la
premi�re puissance du subcontinent indien au cours du XVIIIe
si�cle. Au cours de cette p�riode faste pour les Marathes, le Maharashtra s'est d�velopp� avec une identit� r�gionale
distincte, principalement en raison du d�veloppement de la
langue marathi issue de l'ancien maharashtri. Sous le r�gne de
Shivaji, la langue utilis�e les documents administratifs est
apparue de moins en moins persanis�e; alors qu'en 1630 environ
80 % du vocabulaire �tait d'origine persane, ce pourcentage est
tomb� � 37 % en 1677. Cette puissance des Marathes ont sans
aucun doute aid� � r�pandre le marathi dans des r�gions
p�riph�riques plus �tendues. Cette p�riode a �galement favoris�
l'emploi du marathi dans les transactions impliquant les
relations d'affaires et les transactions commerciales. |
Puis l'Empire marathe, en raison de conflits
internes entre vassaux, en vint � se fractionner en
plusieurs entit�s r�gionales conf�d�r�es, r�gies par de
petites dynasties de gouverneurs: les Bhonsle du Berar, les Gaikwar de
Baroda, les Holkar d'Indore, les Sindhia de Gwalior, etc.
L'Empire marathe s'allia � la France et devint le principal
adversaire de la Compagnie anglaise des Indes. Celle-ci
allait en venir � bout au terme de trois �guerres marathes�
(1775-1782, 1803 et 1817-1818). La conqu�te britannique du Maharashtra fut compl�t�e en 1818 avec la d�faite du peshwa
(premier ministre) Bajirao (1700-1740) lors de la troisi�me
guerre anglo-marathe. Apr�s avoir �t�
d�faits par les Britanniques, la dynastie des Bhonsla r�gna sur
la r�gion jusqu'� ce qu'elle soit annex�e, en 1853, par la
Compagnie anglaise des Indes orientales.
3.4 Les Indes
britanniques
L'Inde britannique commen�a en 1858 par
le transfert des possessions de la Compagnie des Indes orientales � la
Couronne britannique en la personne de la reine Victoria, proclam�e
�imp�ratrice des Indes� en 1876. Les Britanniques administr�rent un territoire
immense, qui s'�tend aujourd'hui du Pakistan jusqu'� la Birmanie en
incluant l'Inde et le Bangladesh. Le territoire regroupait des
�provinces� sous administration directe et des �tats princiers sous
suzerainet� britannique.
- Les Indes et la
pr�sidence de Bombay
 |
Trois �pr�sidences� (anglais: "Presidencies") furent cr��es: la
pr�sidence du Bengale (1773), la pr�sidence de Madras (1864) et la
pr�sidence de Bombay (1847). Les villes de Calcutta (au
Bengale), Madras (au Tamil Nadu) et
Bombay (au Maharashtra) devinrent des capitales administratives,
tandis que le vice-roi
r�sidait � Calcutta. De 1819 � 1827, la province de Bombay eut comme
gouverneur Mountstuart Elphinstone (1779-1859) qui favorisa le d�veloppement de
l'enseignement en anglais; c'est lui qui fonda l'Elphinston College de
l�Universit� de Bombay. Les langues principales de la pr�sidence de Bombay
�taient le sindhi dans le Sind, le kutchi dans le Kutch, le gujarati et
l'hindoustani dans le Gujarat; au Maharashtra, c'�taient, selon les r�gions
ou les districts, le marathi, le gujarati, le kannada ou le bhili. La
p�riode coloniale britannique a favoris� la standardisation de la grammaire
marathi gr�ce aux efforts du missionnaire chr�tien William Carey
(1761-1834). Le premier journal en marathi est apparu en 1832.
Lors du R�gime britannique, en raison de
ces trois �pr�sidences�, il y avait plusieurs Indes, d'o� l'expression
�empire des Indes�. En 1911, le gouvernement britannique d�pla�a la
capitale de Calcutta, jug�e trop �loign�e, � New Delhi, une nouvelle ville
construite au sud de la vieille ville de Delhi. C'est ainsi que New Delhi
devint la capitale de l'Empire britannique des Indes. �videmment,
l'expression �empire des Indes� allait tomber en d�su�tude lors de
l'ind�pendance de l'Inde.
- La langue anglaise
En 1835, la "English Education Act" changea
la donne en mati�re d'enseignement dans le sous-continent indien. Alors qu'auparavant les
Britanniques avaient favoris� l'instruction traditionnelle,
musulmane et hindoue, et les publications de la litt�rature dans les
langues savantes comme le sanskrit, l'arabe et le persan, ils impos�rent
dor�navant des �tablissements d'enseignement de type occidental avec
l'anglais comme langue d'enseignement. Par la suite, d'autres
mesures suivirent en faveur de l'anglais comme la langue de
l'administration et des tribunaux sup�rieurs (en lieu
et place du persan). Mais les Marathes allaient r�sist� � la
domination anglaise.
|
Les Britanniques avaient jug� que, parmi toutes
les langues �trang�res, l'anglais �tait celle qui leur paraissait la
plus utile � leurs �sujets indig�nes� ("native subjects"). Finalement, du statut de langue maternelle des
souverains �trangers, l'anglais devint l'une des principales langues
v�hiculaires de l'Inde. L'imposition de l'anglais permettait aussi aux colons britanniques de maintenir une certaine sup�riorit� par rapport aux
peuples colonis�s.
En 1942, l'ultimatum lanc�
par les Indiens aux Britanniques, �Quit India�, a eu lieu � Bombay et a
culmin� avec le transfert des pouvoirs et l'ind�pendance de l'Inde de 1947.
Plusieurs dirigeants du Maharashtra ont jou� un r�le de premier plan dans ce
long combat contre le colonialisme britannique.
La fin de la Seconde Guerre mondiale amena les Britanniques � r�aliser que l'ind�pendance
de l'Inde devenait in�vitable: ils n'avaient plus le pouvoir ni la volont� de maintenir un
si vaste empire. Au cours de la colonisation
britannique, les hindous avaient �t� le groupe
privil�gi� parce qu'ils �taient d�tenteurs du tr�ne de Delhi. Par cons�quent, les musulmans
de l'Inde se sont vite trouv�s marginalis�s dans le cadre colonial,
tandis que les hindous y prosp�raient, notamment gr�ce � leur nouveau syst�me
d'�ducation anglophone. Une nouvelle r�alit� surgit pour l'importante minorit�
musulmane: l'ind�pendance de l'Inde allait forc�ment entra�ner une domination
hindoue sur tout le pays.
3.5 Apr�s l'ind�pendance
de l'Inde
Lors de l'ind�pendance en 1947, la �pr�sidence de Bombay�
fut rattach�e � l'Inde; elle fut fusionn�e avec certains �tats
princiers de l'agence des �tats de Baroda, de l'Inde occidentale
et du Gujarat ainsi que de l'agence des �tats du Deccan en 1950
afin de cr�er l'�tat de Bombay (voir la carte).
D�s 1947, le premier ministre indien, Jawaharlal Nehru, d�signa
un juriste �minent du Maharashtra (mais n� au Madhya Pradesh), Bhimrao Ramji
Ambedkar (1947-1951), comme ministre de la Justice. C'est lui fut le
principal r�dacteur de la Constitution indienne: il y inclut toute forme de
prohibition (race, religion, langue, caste, etc.).
 |
- L'�tat de Bombay En
1956, la r�organisation des �tats (cf. la States Reorganisation Act)
modifia les fronti�res de l'�tat de Bombay : plusieurs districts
furent transf�r�s � l'�tat de Mysore, mais l'�tat de Bombay
s'�largit vers l'est en int�grant les r�gions de langue marathi de
l'Hyderabad et du sud du Madhya Pradesh, ainsi que les �tats de
langue gujarati � l'ouest, le Saurashtra et le Kutch. Mais Bombay
�tait un �tat bilingue avec le marathi et le gujarati. Un mouvement
nationaliste prit forme avec le Samyukta Maharashtra (ou Sanyukta
Maharashtra Andolan), une organisation qui exigeait la cr�ation d'un
�tat marathe avec le marathi comme langue distinctive parce que
l'�tat de Bombay �tait bilingue (marathi et gujarati).
Parall�lement, le mouvement Mahagujarat, une organisation pour la
promotion du gujarat, commen�ait � militer pour la cr�ation d'un
�tat de langue gujarati.
- L'�tat du Maharashtra
Quelques ann�es plus tard, le 1er mai 1960, l'�tat de Bombay fut
fractionn� en deux nouveaux �tats, en fonction de crit�res
linguistiques: le Maharashtra actuel, de langue marathe, et le
Gujarat actuel, de langue gujarati. Bombay resta la capitale de
l'�tat de Maharasthra. En 1965, l'Assembl�e l�gislative du
Maharashtra adopta la
Loi sur les langues
officielles de 1964, puis modifi�e en 1996 et en 2001,
qui permettait d'utiliser le marathi, l'hindi et l'anglais � des
fins officielles de l'�tat. (1964). |
 |
En 1966, un parti politique tr�s
nationaliste fut cr�� � Bombay afin de se porter le
d�fenseur de la langue marathi et de la religion hindoue, le
Shiv Sena. Son nom signifie �arm�e de Shivaji�, du nom du
fondateur de l'Empire marathe au XVIIe si�cle, l'un des
seigneurs � avoir r�sist� aux attaques mogholes. Ce parti
politique a comme vocation premi�re de d�fendre les droits
des Marathes, appel�s les �fils du sol�, et de leur r�server
des quotas d'embauche dans l'administration publique de
l'�tat. Le tigre dans le logo repr�senterait le changement.
Le Shiv Sena a pris part � de nombreux gouvernements du
Maharashtra et, � plusieurs reprises, il a �t� membre de
coalitions avec l'Alliance d�mocratique nationale (en
anglais: "National Democratic Alliance") qui a
gouvern� l'Inde de 1998 � 2004, puis en 2014. De fait, bien
que le Shiv Sena soit principalement enracin� dans le
Maharashtra, il a r�ussi � s'�tendre � l'�chelle nationale
en exploitant l'id�ologie du �pan-indianisme�, toujours li�e
aux droits pro-marathi, mais aussi aux groupes nationalistes
hindous en s'alignant avec d'autres partis politiques.
Apr�s l'adoption de la
Loi sur les langues
officielles (en 1965), les repr�sentants du
Shiv Sena ont organis� des campagnes pour
promouvoir la langue marathi en lieu et place de l'hindi et
de l'anglais. |
Il fallut attendre en 1971 pour
voir appliquer avec parcimonie les vagues dispositions de la loi en
faveur du marathi, ce qui n'a pas emp�ch� l'anglais de dominer
l'affichage commercial dans le paysage du Maharasthra. En 1996, le
gouvernement a fait adopter des modifications (dont l'article 5) �
la
Loi sur les langues
officielles afin de permettre � la langue anglaise d'�tre
utilis�e dans les projets de loi, les lois, les ordonnances et les
r�glements. Suite � des pressions de la part du public,
le conseil municipal de la Ville de Bombay
avait vot� en 1995 pour la restitution du nom marathi �Mumbai�, en r�f�rence � la d�esse hindoue
Mumbadevi et au mot marathi signifiant �m�re�.
En 2008, les membres du Shiv Sena ont fait pression pour que le
marathi soit obligatoire dans les �coles; des campagnes furent
lanc�es pour inciter les propri�taires des commerces et des
boutiques � installer des enseignes en marathi
� la place
des inscriptions anglaises. En 2015, le
gouvernement du Maharashtra a annonc� qu'il avait l'intention d'apporter des modifications � la
Loi sur les langues
officielles de 1964 afin de d�clarer explicitement le marathi comme langue
officielle de l'�tat. Le gouvernement �tudie aussi une proposition
visant � autoriser l'emploi du marathi � la Haute Cour de justice de
l'�tat. Mais le pass� d�montre qu'il peut encore y avoir loin de la
coupe aux l�vres. |
4 La politique linguistique
La politique linguistique de l'�tat du Maharashtra ne porte
essentiellement que sur trois langues: le marathi, l'hindi et l'anglais.
4.1 Le statut des langues
La
Loi sur les langues
officielles
de 1964 (adopt�e en 1965 et modifi�e en 1996) mentionne trois
langues : le marathi, l'anglais et l'hindi. L'article 2 �nonce que �le
marathi... est adopt� dans cet �tat�, ce qui ne correspond pas � un
statut bien pr�cis :
Article
2
D�finitions
Dans la pr�sente loi, � moins que le contexte ne s'y oppose:
a) �jour d�sign� par rapport � l'article 3 renvoie au 26e jour de janvier 1965 et, par rapport � toute autre disposition de la
pr�sente loi ou une telle disposition en ce qui concerne toute autre
question, renvoie � la date � laquelle la pr�sente disposition ou toute
autre
disposition par rapport � cette question est entr�e en vigueur;
b) �Constitution� d�signe la
Constitution de l'Inde;
c)
�marathi� d�signe la langue marathi
avec l'alphabet devanagari, qui est adopt�e
dans cet �tat en vertu de la r�solution gouvernementale dans le
d�partement de l'�ducation et de la Protection sociale, n� TBK-1762-G,
en date du 20 juillet 1962.
|
L'article 5 de la
Loi sur les langues
officielles �nonce que le marathi doit �tre employ� dans les
activit�s parlementaires des deux Chambres de la L�gislature de l'�tat (appel�
aussi
"Maharashtra Vidhan Sabha"), sous
r�serve que le gouvernement puisse aussi utiliser l'anglais si c'est n�cessaire
:
Article
5
Usage du marathi dans les projets de
loi et autres
Le marathi doit, � partir du jour d�sign�, �tre la langue utilis�e:
a) dans les projets de loi introduits (ou
des modifications s'y rapportant �
d�placer) dans l'une des Chambres de la L�gislature de l'�tat;
b) dans toutes les lois adopt�es par l'Assembl�e l�gislative de l'Etat et dans
toutes les ordonnances promulgu�es par le gouverneur du Maharashtra
en vertu de l'article 213 de la Constitution;
c) dans toutes les ordonnance, les
r�glements, la r�glementation et les statuts �mis par le
gouvernement de l'�tat en vertu de la Constitution ou en vertu d'une loi
promulgu�e par le Parlement ou la L�gislature de l'�tat:
Sous r�serve que le gouvernement de l'�tat puisse utiliser la langue
anglaise pour l'application des alin�as a) � c), s'il est
convaincu de la n�cessit� de le faire dans des circonstances
particuli�res ou pour des raisons techniques (1996).
|
D'ailleurs, l'article 3 de la loi autorise l'emploi de
l'anglais en plus de l'hindi et du marathi
dans le d�roulement des d�bats � l'Assembl�e l�gislative de l'�tat :
Article 3
Prolongation de la langue anglaise pour
son usage � la L�gislature de l'�tat
Nonobstant
l'expiration de la p�riode de quinze ans � compter de l'entr�e en
vigueur de la Constitution mentionn�e � l'article 210, la
langue anglaise peut, � compter du jour d�sign�,
continuer � �tre
employ� en plus de l'hindi et du marathi pour le d�roulement des
d�bats � l'Assembl�e l�gislative de l'�tat.
|
L'article 4 de la
Loi sur les langues
officielles pr�cise davantage le r�le du
marathi qui doit
�tre employ� � des fins officielles:
Article 4
Langue officielle pour les fins officielles de l'�tat
Sous r�serve des dispositions de la pr�sente loi, le marathi doit,
�
compter du jour d�sign�,
�tre la langue employ�e � des fins
officielles
en vertu de l'article 345 de la Constitution,
dans le respect de l'�tat du Maharashtra, � l'exception des fins telles que le
gouvernement de l'Etat peut pr�ciser, par r�glement �mis p�riodiquement dans le Journal officiel;
et l'hindi peut �tre employ� exceptionnellement comme langue
officielle � ces fins.
|
C'est le seul article dans la loi qui donne autant de pr�cision sur
l'emploi de la langue marathi.
Enfin, l'article 22 du
R�glement de l'Assembl�e
l�gislative pr�cise bien que les travaux de l'Assembl�e doivent
se d�rouler en marathi, en hindi ou en anglais, bien qu'une autre langue
maternelle d'un d�put� soit autoris�e :
Article 22
Langue de l'Assembl�e
Les travaux de l'Assembl�e
doivent se d�rouler
en marathi, en hindi ou en anglais:
Sous r�serve que le pr�sident
de l'Assembl�e puisse permettre � un membre, qui ne pourrait pas
ad�quatement s'exprimer dans l'une des langues susmentionn�es,
de s'adresser � l'Assembl�e dans
sa langue maternelle.
|
Quant � l'article 117 du m�me r�glement, il laisse entendre que les lois et les
r�glements sont r�dig�s en marathi, puis traduits en hindi et en anglais:
Article 117
Traduction des projets de loi
Apr�s qu'un projet de loi a �t�
introduit, ou dans le cas d'un projet de loi publi� en vertu de
l'une des dispositions du paragraphe 1 de l'article 116 du
r�glement, et apr�s que ce projet de loi a �t� publi�, le projet
de loi ainsi que la d�claration des objets et des motifs doivent
�tre traduits en hindi et en anglais avec leurs traductions. |
En somme, il existe bel et bien trois langues officielles au Parlement du
Maharashtra: le marathi, l'hindi et l'anglais.
4.2 Les langues de l'�tat
Durant de nombreuses ann�es apr�s l'ind�pendance de l'Inde, le marathi n'a �t�
que timidement utilis� dans l'administration de l'�tat du Maharashtra. L'anglais
et l'hindi ont accapar� la place du marathi. En 1964, la
Loi sur les langues
officielles rendait le marathi co-officiel avec l'hindi et
l'anglais.
- Le marathi comme langue officielle
Cependant, la
Loi sur les langues
officielles de 1964, qui n'a �t� adopt�e qu'en 1965, ne donnait
pas beaucoup de pr�cision dans l'emploi du marathi, sauf le fait qu'il devait
��tre la langue employ�e � des fins
officielles� dans les projets de loi, les ordonnances et les
r�glements. En 1966, le
R�glement sur
les langues officielles
(Objectifs pr�vus)
ne mentionnait
aucune langue en particulier; il ne d�signait aucune des trois langues
officielles �num�r�es dans la
Loi sur les langues
officielles. Toutefois, le r�glement pr�cise les domaines
d'intervention et il en d�signe exactement dix :
R�glement 2
Les objectifs suivants doivent �tre poursuivis aux fins de l'article 4 de la
Loi
sur les langues officielles du Maharashtra de 1964, � savoir :
1) la correspondance avec le Gouvernement de l'Inde et les bureaux
sous sa juridiction, y compris les ambassades indiennes, les bureaux
consulaires et les commissions commerciales;
2) la correspondance avec tout gouvernement de l'�tat avec lequel
il n'y a pas d'accord tel qu'il est mentionn� dans la disposition conditionnelle de
l'article 346 de la Constitution de l'Inde;
3) la correspondance avec les ambassades ou
les consulats �trangers;
4) les d�cisions ou les ordonnances d'un tribunal,
d'un bureau ou d'une autorit� (quel que soit le nom d�sign�) constitu�es par ou en vertu
d'une loi pr�sentement en vigueur et l'exercice des pouvoirs
judiciaires ou quasi judiciaires en vertu de cette loi;
5) les comptes � rendre au comptable g�n�ral;
6) la correspondance avec le comptable g�n�ral;
7) toutes les
instructions d'avis juridiques et tous les avis
juridiques, les m�moires juridiques, toutes les propositions
l�gislatives et les actes translatifs de propri�t�, la
r�daction des lois et des actes translatifs, les questions li�es � des litiges dans les compilations
juridiques de la Haute Cour et de la Cour supr�me, ainsi que les examens en
droit; 8) l'administration de la
Loi sur le notariat de 1952;
9) les rapports des lois indiennes;
10) les ordonnances m�dicales, les rapports post mortem et les
rapports dans les cas de m�decine l�gale et toute autre question
technique au d�partement de la Sant� du gouvernement de l'�tat.
|
� d�faut de pr�cision sur les langues, nous ne pouvons
que supposer que ces domaines d'intervention sont
valables pour les trois langues d�sign�es dans la
Loi sur les langues
officielles, c'est-�-dire le marathi, l'hindi et l'anglais. Dans
les faits, le marathi et l'hindi semblent dominer dans
l'administration locale de l'�tat, car le gouvernement
oblige les fonctionnaires � r�ussir un examen
linguistique en marathi et en hindi. Les minorit�s
linguistiques ne sont pas autoris�es � employer leur
langue dans les services publics, sauf pour ce qui est
de l'hindi et, � l'oral, de l'ourdou.
- Le Directorat de la langue
 |
De plus, le gouvernement du Maharashtra a mis en
place un �Directorat
de la langue� ("Directorate of Language")
sous la juridiction de d�partement de
l'Administration g�n�rale ("General Administration Department").
Ce Directorat de la langue a pour mission
d'entreprendre des
travaux pr�liminaires pour fabriquer un
dictionnaire du marathi, d'�laborer des manuels
et des livres de r�f�rence dans cette langue,
d'assurer la formation des st�nographes et des dactylographes
(pour les machines � �crire et les ordinateurs) et
d'entreprendre tout autre
travail de base n�cessaire pour favoriser l'emploi du marathi dans l'administration
locale.
La Directorat a �galement pour t�che de v�rifier que toutes les affaires
officielles se d�roulent en marathi.
|
- La Commission
pour les minorit�s
 |
Dans l'�tat du Maharashtra, il existe
une Commission pour les minorit�s (Maharashtra
State Minorities Commission). Cette
commission a pour t�che de v�rifier
l'application des garanties
constitutionnelles, d'entreprendre des
�tudes et d'�valuer la situation des
minorit�s et de proposer des solutions
aux probl�mes soulev�s. C'est en ce sens que
fut adopt�e en 2004 la
Loi sur la Commission des
minorit�s. |
L'article 10 de la
Loi sur la Commission des
minorit�s
(2004)
d�finit ainsi les fonctions de la Commission:
Article 10
Fonctions de la Commission
1) Les fonctions de la Commission sont les suivantes :
(a) examiner le fonctionnement des diverses garanties pr�vues dans la
Constitution indienne et dans les lois adopt�es par la
L�gislature de l'�tat pour la protection des minorit�s;
(b) faire des recommandations en vue d'assurer la mise en �uvre effective et
l'application de ces garanties;
(c) surveiller le fonctionnement des garanties pr�vues dans la Constitution,
les lois adopt�es par le Parlement et la L�gislature de l'�tat,
ainsi que les politiques et les programmes du gouvernement de
l'�tat � l'�gard des minorit�s;
(d) entreprendre des �tudes, des recherches et des analyses sur les questions
de pr�vention des discriminations � l'encontre des minorit�s;
(e) faire une �valuation factuelle de la repr�sentation des
minorit�s au sein des services du gouvernement, des entreprises
gouvernementales, des organismes quasi gouvernementaux, des
municipalit�s, des conseils municipaux, des Zilla Parishads, des
Panchayat Samitis et du Village Pculchayats et, dans le cas o�
la repr�sentation est insuffisante, proposer des voies et des moyens d'atteindre le niveau souhait�;
(f) faire des recommandations visant � assurer le maintien et la promotion de
l'harmonie communautaire dans l'�tat;
(g) pr�senter au gouvernement des rapports p�riodiques � des intervalles
impos�s;
(h) �tudier toute autre question qui, de l'avis de la Commission, est
importante du point de vue du bien-�tre et du d�veloppement des
minorit�s, et faire des recommandations appropri�es;
(i) examiner les
griefs des minorit�s et proposer, le cas �ch�ant, des solutions
appropri�es;
(j) examiner les plaintes sp�cifiques concernant la privation des droits et
des garanties des minorit�s, et examiner ces questions avec les
autorit�s comp�tentes ;
(k) coordonner et superviser la mise en �uvre du programme en 15 points du
premier ministre pour la protection des minorit�s:
Sous r�serve que, si une
question pr�cis�e au paragraphe 1 est assur�e par la Commission
nationale pour les minorit�s, constitu�e en vertu de l'article 3 de
la
Loi sur la Commission pour
les minorit�s de 1992, la Commission de l'�tat cessera d'avoir
comp�tence en la mati�re.
2) Le gouvernement doit veiller � ce que les recommandations
de la Commission soient d�pos�es devant chaque Chambre de la
L�gislature de l'�tat, ainsi que le m�moire expliquant les mesures
prises ou propos�es � partir des recommandations et les raisons d'un
refus, le cas �ch�ant, sur ces
recommandations. |
Dans les faits, la seule garantie constitutionnelle qui est
respect�e concerne l'acc�s aux �coles pour les minorit�s.
4.3 Les langues et la
justice
En mati�re de justice, l'article 137
du
Code de proc�dure civile
(2006) autorise une autre langue que l'anglais dans les tribunaux de
premi�re instance, bien qu'aucune langue ne soit
express�ment nomm�e � l'exception de l'anglais:
Article 137
Langue des tribunaux subalternes
1)
La langue qui, au moment de l'entr�e en
vigueur du pr�sent code, est la langue d'une cour subalterne � une Haute
Cour continue d'�tre la langue de cette cour subalterne jusqu'� ce que le
gouvernement de l'�tat en d�cide autrement
2) Le gouvernement de l'�tat peut d�clarer quelle doit
�tre la langue d'une cour;
et avec quel alphabet elle doit �tre employ�e dans la proc�dure et devant ce
tribunal.
3) Lorsque le pr�sent code exige ou permet
autrement que l'enregistrement du t�moignage puisse �tre r�dig� par �crit
devant un tribunal, le texte peut �tre en anglais; mais si l'une des
parties ou son avocat ne ma�trise pas l'anglais, une traduction dans la
langue de la Cour doit, � sa demande, lui �tre fournie ; et la Cour peut
rendre une ordonnance qu'elle juge suffisante en ce qui concerne le paiement
des frais de traduction. |
� l'article 31 du
R�glement sur la justice des mineurs (soins et
protection des enfants)
(2002), la langue comprise par un enfant est autoris�e
au tribunal des mineurs:
Article 31
Registre des biens personnels
2) Sur un enfant mineur re�u dans
l'�tablissement ou le foyer d'accueil, l'argent, les articles pr�cieux et
autres articles trouv�s avec lui ou sur sa personne lors de l'enqu�te et de
l'inspection doivent �tre gard�s en possession et inscrits dans un registre;
les inscriptions qui s'y rapportent
doivent lues � l'enfant mineur dans la langue
qu'il comprend en pr�sence d'un t�moin.
La signature doit �tre obtenue aupr�s de l'enfant mineur et du
t�moin en reconnaissance de l'exactitude de ces inscriptions.
Toutes ces inscriptions doivent �tre contresign�es par le
fonctionnaire responsable. l'argent, les
objets de valeur et les articles doivent �tre
retourn�s � l'enfant lorsqu'il quitte l'�tablissement ou le foyer d'accueil. |
En somme, le marathi est employ� dans les tribunaux
d'instance inf�rieure, au m�me titre que l'anglais et
l'hindi, sans plus.
En 1998, le gouvernement de l'�tat avait ordonn� que le
marathi soit une langue officielle dans toutes les
juridictions civiles et p�nales de l'�tat, le but �tant
que la justice soit rendue au plus bas co�t possible.
Mais � la Haute Cour de justice l'anglais a toujours
domin�. En fait, l'anglais est la langue officielle de
la Haute Cour et, par cons�quent, les documents en
marathi annex�s aux requ�tes doivent �tre traduits en
anglais. On le sait, le gouvernement envisage de faire
du marathi une langue admissible � la Haute Cour de
Mumbai.
4.4 Les langues en
�ducation
En Inde, le syst�me
scolaire compte quatre niveaux d'enseignement :
1) le �pr�-primaire�
(maternelle) appel�
"pre-primary
school", non obligatoire;
2) le primaire ("primary"), obligatoire;
le primaire du second cycle ("upper primary"),
obligatoire;
3) le secondaire ("secondary"), obligatoire au premier
cycle; non obligatoire au second cycle "higher
secondary");
4) l'enseignement sup�rieur.
 |
En 2011, le taux d'alphab�tisation des adultes du Maharashtra �tait de 82,9 %,
dont 88,3 % pour les hommes et 75,8 % pour les femmes. En 2013, alors que la
population de l'�tat comptait au moins 112 millions d'habitants, il existait
plus de 37 000 �coles primaires
�
les cinq premi�res ann�es: classes de I � V
�
dans lesquelles la
langue d'enseignement �tait le marathi; il y avait aussi 3800 �coles pour les autres langues
(minoritaires). Au premier cycle du secondaire, 318 �coles offraient leur
enseignement en marathi et 268 en d'autres langues; au second cycle du
secondaire, le nombre d'�coles avait chut� � 27 en marathi et � 87 pour les
autres langues. Cette diff�rence pour les langues dites �minoritaires�
s'explique notamment par l'enseignement de l'anglais.
Dans toutes les classes primaires o� le
marathi constitue la langue d'enseignement, les
manuels scolaires sont g�n�ralement dans cette
m�me langue. Au secondaire, les manuels peuvent
�tre tant en marathi qu'en anglais.
Le Maharashtra poss�de aussi de nombreux
�tablissements
d'enseignement sup�rieur, dont 301 coll�ges, 616 instituts de formation
industrielle et 24 universit�s. Normalement, dans toutes les
universit�s, l'anglais demeure la langue
d'enseignement, mais la langue r�gionale peut
partiellement servir de langue d'enseignement.
Rappelons que l'Inde
est une
f�d�ration d'Etats, chacun avec une langue r�gionale. Si toutes
les universit�s du pays devaient utiliser leur(s) langue(s) r�gionale(s) au niveau de l'enseignement
sup�rieur, aucun �change d'�tudiants ne
serait possible. De plus, le
recrutement des enseignants serait limit�e � une
seule r�gion, |
- Les garanties constitutionnelles
Dans le domaine de l'enseignement, l'article 350A de la
Constitution indienne
oblige tout �tat � assurer, au primaire, l'enseignement de
la langue maternelle aux enfants appartenant � des groupes minoritaires:
Article 350A
Chaque �tat et chaque autorit� locale
de cet �tat devra faire en sorte de fournir aux enfants appartenant
� des groupes linguistiques minoritaires des installations ad�quates
pour l'enseignement dans leur langue maternelle au niveau primaire; et
le pr�sident, s'il juge n�cessaire ou appropri� que
ces installations soient fournies, pourra donner des directives �
cet effet � tout �tat.
|
Pour ces langues minoritaires, il suffit d'une demande de 10 �l�ves
sur 40 pour que l'�tat, par exemple le Maharashtra, soit oblig� de fournir un
enseignement dans une langue donn�e. En juin 2012, le gouvernement a reconnu
2137 �tablissements (il y en a davantage dans les faits) comme �tant des �coles
r�serv�es aux minorit�s linguistiques et religieuses, et subventionn�es par
l'�tat. Le tableau suivant (source: 50e
Rapport de la Commissaire pour les minorit�s linguistiques en Inde
de 2013) indique le nombre de ces �coles primaires (premier cycle) subventionn�es
et destin�es � une minorit� :
Langue |
�coles primaires
I |
�coles primaires
II |
�coles
secondaires I |
�coles
secondaires II |
Total |
Ourdou |
1110 |
1899 |
554 |
21 |
3584 |
Hindi |
356 |
531 |
277 |
332 |
1246 |
Anglais |
185 |
141 |
252 |
150 |
728 |
Kannada |
134 |
150 |
36 |
6 |
326 |
Guajarati |
95 |
106 |
71 |
2 |
274 |
T�lougou |
11 |
60 |
8 |
0 |
79 |
Bengali |
9 |
46 |
0 |
15 |
70 |
Tamoul |
9 |
39 |
0 |
0 |
48 |
Sindhi |
4 |
10 |
5 |
0 |
19 |
Total 2013 |
1913 |
2983 |
1203 |
810 |
6909 |
Ce tableau permet de constater que la
minorit� de langue ourdoue est celle qui poss�de de loin le
plus d'�coles. L'ourdou est suivi imm�diatement par de
l'hindi, puis par l'anglais. Les autres minorit�s
linguistiques parlent le kannada, le gujarati, le t�lougou,
le bengali, le tamoul et le sindhi. Rappelons que l'anglais
n'est pas une langue minoritaire, mais une langue �trang�re,
ce qui ne l'emp�che pas d'�tre tr�s recherch�e par les
parents pour leurs enfants.
Le tableau suivant
(Rapport
de la Commissaire pour les minorit�s linguistiques en Inde
d
e 2013) pr�sente les �coles
primaires de second cycle et la langue minoritaire
d'instruction :
Langue |
�coles primaires
VI � VIII |
�l�ves |
Enseignants |
Ourdou |
2125 |
358 903 |
17 019 |
Hindi |
652 |
202 915 |
6 869 |
Kannada |
151 |
12 778 |
938 |
Gujarati |
118 |
30 373 |
599 |
T�lougou |
60 |
2 526 |
268 |
Bengali |
46 |
1 931 |
279 |
Tamoul |
39 |
2 709 |
331 |
Sindhi |
11 |
2 618 |
68 |
L'ourdou est encore la langue d'instruction
la plus importante parmi les langues minoritaires; suivent
l'hindi, le kannada et le gujarati.
Le tableau qui suit
(Rapport
de la Commissaire pour les minorit�s linguistiques en Inde
de 2013) pr�sente les �coles secondaires obligatoires, avec
les langues d'instruction. L'ourdou et l'hindi t�moignent
d'une persistance certaine, comparativement au gujarati et
au kannada.
Langue |
�coles
secondaires IX et X |
�l�ves |
Enseignants |
Ourdou |
833 |
178 840 |
6 407 |
Hindi |
444 |
120 033 |
4 446 |
Gujarati |
84 |
21 749 |
1 311 |
Kannada |
47 |
6 048 |
285 |
T�lougou |
12 |
1 264 |
56 |
Sindhi |
7 |
1 753 |
45 |
Tamoul |
2 |
88 |
10 |
Bengali |
1 |
101 |
3 |
- Les lois
scolaires de l'�tat
Article 12
Pr�servation
Les dispositions de la pr�sente loi ne s'appliquent
pas aux �tablissements d'enseignement �tablis ou � �tre �tablis et
administr�s ou � �tre administr�s par une minorit�, qu'elle soit fond�e sur
la religion ou sur la langue. |
Il en est ainsi pour la Loi sur la r�glementation des employ�s des �coles
priv�es (Conditions de services) (1977):
Article
3 Application de la Loi
1) Les dispositions de la pr�sente loi
doivent s'appliquer � toutes les �coles priv�es dans l'�tat du Maharashtra,
dans la mesure o� elles re�oivent ou non une subvention de la part du
gouvernement de l'�tat.
2) Nonobstant toute disposition du
paragraphe 1, les dispositions de la pr�sente loi ne doivent pas s'appliquer
pour le recrutement de la direction d'une �cole de la minorit� et pour toute
autre personne (n'exc�dant pas trois) qui est employ�e dans ces �coles et
dont les noms sont annonc�s � cet effet par l'administration au directeur
ou, le cas �chant, au directeur adjoint. |
D'apr�s l'article 25 du
R�glement sur le droit des enfants � une
instruction gratuite et obligatoire
(2011), au moins quatre des 14 membres du Conseil consultatif de
l'�tat en �ducation doivent provenir de personnes
appartenant � des castes ou des tribus reconnues et � des
minorit�s:
Article 25
Constitution et fonctions du Conseil consultatif
de l'�tat pour l'application de l'article 34
3)
Les membres du Conseil sont nomm�s par le
gouvernement de l'�tat parmi les personnes
ayant des connaissances et de l'exp�rience
pratique dans le domaine de l'enseignement
primaire et le d�veloppement de l'enfant,
c'est-�-dire tel qu'il est pr�vu:
a) au moins
quatre membres doivent provenir de personnes
appartenant � des castes ou des tribus reconnues
et � des minorit�s ;
|
|
L'article 6 de la
Loi sur les �tablissements professionnels d'enseignement
priv�s non subventionn�s (r�glementation et frais
d'admissions) (2015) pr�voit que 51 % des places
disponibles doivent �tre combl�es
par les �l�ves issus des minorit�s au sein
de l'�tat du Maharashtra:
Article 6
Subvention et assignation des places
1) L'assignation des places dans les diff�rentes classes dans un
�tablissement non subventionn� qui n'est pas un
�tablissement d'enseignement de la minorit�,
doit �tre
conforme � la Loi sur les �tablissements professionnels d'enseignement priv�s
du Maharashtra (r�servation des places pour l'admission
des castes, des tribus reconnues, des tribus non r�pertori�es (Vimukta jatis),
des tribus nomades et des autres classes
d�favoris�es) de 2006 et en conformit� avec
la politique du gouvernement d�clar�e
p�riodiquement, y compris le quota NRI.
2) Dans un �tablissement d'enseignement
minoritaire non subventionn�, les admissions
doivent se faire conform�ment � la politique du
gouvernement de l'�tat et
pas moins de
cinquante et
un pour cent
des admissions autoris�es doivent �tre combl�es par les �l�ves
issus des minorit�s au sein
de l'�tat et appartenant � la communaut�
minoritaire � laquelle se r�f�re l'�tablissement
sur la base du m�rite individuel du test
d'admission commun (CET) et de la proc�dure d'admission
centralis�e (CAP):
|
|
- Les
langues secondes
Au Maharashtra, le syst�me
scolaire fonctionne avec la formule appel�e
"The Three-Language Formula�, c'est-�-dire
la �formule des trois langues� ou encore
mieux la �formule trilingue�: la langue
maternelle (ou la langue r�gionale), une
langue officielle (hindi ou anglais) et une
autre langue moderne, indienne ou �trang�re
: l'hindi, l'anglais et la langue officielle
r�gionale.
1. Premi�re langue
obligatoire (selon le cas):
marathi, hindi,
anglais, ourdou, gujarati, tamoul, kannada,
t�lougou, sindhi et bengali;
2. Deuxi�me langue obligatoire (selon le
cas): marathi, hindi, anglais,
ourdou, gujarati, kannada, tamoul, t�lougou,
sindhi, bengali,
sanskrit, pali, arabe, allemand et fran�ais;
3. Troisi�me langue obligatoire (selon le
cas): marathi, hindi, anglais,
ourdou, gujarati, kannada, tamoul, t�lougou,
sindhi, bengali,
sanskrit, arabe, allemand et fran�ais.
Dans le programme scolaire
du Maharashtra,
trois langues sont enseign�es jusqu'� la 8e
ann�e, dont l'une doit �tre l'hindi pour les
Marathes, mais la marathi pour les
minorit�s. Par la suite, les �l�ves ont �
apprendre deux langues, dont l'une doit �tre
une langue nationale (anglais, hindi ou
marathi) et une autre une langue r�gionale
(gujarati, kannada, tamoul, etc.). Autrement
dit, il faut apprendre le marathi, l'anglais
et l'hindi, en plus de leur langue maternelle
particuli�re pour les minorit�s.
4.5 L'affichage commercial et les
m�dias
 |
L'affichage commercial peut �tre
bilingue ou unilingue. Les inscriptions sont
souvent pr�sent�es � la fois en marathi et en
anglais, mais sans r�gles d�termin�es sur la
pr�s�ance des langues. Il arrive que les
inscriptions anglaises soient plus grandes que
celles en marathi, qu'elles soient plac�es en
plus petits caract�res ou l'inverse, qu'elles
soient situ�es en-dessous ou au-dessus de celles
en marathi, etc. Il est possible aussi que les
inscriptions identifiant les grandes soci�t�s
commerciales apparaissent uniquement en anglais,
surtout dans les grands centres urbains,
notamment � Mumbai.
Dans les quartiers populaires et les petites
villes, les inscriptions unilingues marathi (figure
de droite) sont beaucoup plus fr�quentes,
car les messages d'adressent � une client�le
locale qui, bien souvent, ne comprend que le
marathi. |
 |
Le Maharashtra b�n�ficie de plus de 200
journaux et de 350 magazines destin�s au grand public;
cette industrie emploie environ 250 000 personnes.
 |
L'�tat du Maharashtra poss�de de tr�s
nombreux journaux en langue marathi:
Lokmat, Maharashtra Times, Loksatta, Divya
Marathi News, Sakaal, Pudhari, Aikya, Navshakti,
Sakaal Times, Sakaal Times, Punyanangari, Tarun
Bharat, Lok Prashn, Lokasha, Prahaar, Sanchar,
Parshv Bhumi, etc.
D'autres journaux sont en anglais:
The Times of India, Daily News and Analysis, Afternoon
Voice, Bombay News, Chitralekha, Indian Express,
Mumbai Mirror, Mumbai News, Hitavada, Pune
Mirror, Sakaal Times, etc.
Certains quotidiens financiers de premier plan
comme The Economic Times, Mint, Business
Standard et le Financial Express sont
largement diffus�s.
Il en existe aussi en ourdou:
Aurangabad Times, Inquilab, Urdu Times, etc. En
hindi: Economic Times, Jagruk
Times, Pratahkal, etc. En gujarati:
Bombay Samachar, Chitralekha, Economic Times,
Jam e Jamshed, etc. Il existe beaucopup d'autres
journaux en d'autres langues pour les minorit�s,
mais ce sont surtout des p�riodiques et des
revues tir�es � un nombre d'exemplaires plus
r�duit. |
Les principales villes du Maharashtra
sont le si�ge de nombreuses station de radios et de cha�nes de
t�l�vision. La langue la plus utilis�e dans le Maharashtra est
le marathi (Akashvani Marathi, Akashvani Mumbai,
Akashvani Mumbai Rainbow, Aapla FM, Green FM 904,
etc.), mais certaines stations de radio diffusent en
hindi, en anglais et en plusieurs autres langues
(gujarati, t�lougou, kannada, sindhi, konkani, tamoul,
bengali, panjabi, etc.).
En ce qui a trait � la t�l�vision, les
�missions (deux heures par jour) ont commenc� en 1972
sur la cha�ne de Doordarshan appartenant � l'�tat
indien. C'est en 1984 que les premi�res cha�nes de t�l�
en marathi ont d�but�. Depuis, plusieurs cha�nes
diffusent 24h/24 des �missions en marathi: Marathi
Television, Star TV, Star Majha, IBN Lokmat, TV9
Maharashtra, ETV Marathi, Jai Maharashtra, etc.
De nombreuses cha�nes de t�l�vision indiennes (hindi) et
internationales (anglais) peuvent �tre capt�es au
Maharashtra gr�ce � l'une des soci�t�s de t�l�vision
payante ou le fournisseur de t�l�vision par c�ble local.
Des gestionnaires de r�seaux multilingues proposent un
m�lange d'�missions en marathi, en gujarati, en ourdou,
en hindi, en bengali, en n�palais, en anglais, etc. La
vaste gamme de cha�nes c�bl�es disponibles comprend des
cha�nes sportives comme ESPN, Star Sports, des
cha�nes de divertissement nationales comme Colors,
Sony, Zee TV et Star Plus, des cha�nes
d'information d'affaires comme CNBC Awaaz, Zee
Business, ET Now et Bloomberg UTV.
