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L'Uttar Pradesh (ce qui signifie en
hindi: �province du Nord�) est un �tat de l'Union indienne situ�
au nord du pays. Il est limit� au nord par le N�pal et l'�tat de
l'Uttaranchal, � l'ouest par le territoire de Delhi et l'�tat de
l'Haryana, au sud par le Madhya Pradesh et le Chhattisgarh, �
l'est par le Bihar et le Jharkhand. L'Uttar Pradesh poss�de une
superficie de 243 290 km�, ce qui le classe au 5e
rang comme
�tat de l'Inde pour sa superficie, laquelle est �quivalente �
celle du Royaume-Uni (244 820 km�).
L'Uttar Pradesh
est form� de 75 districts regroup�s en 18 �divisions�. Les
villes principales sont, outre la
capitale (Lakhnau), les suivantes: Vārānasīn, Allāhābād, Jhansi, Kanpur, Mathura, Meerut et
Āgrā. |
2 Donn�es d�molinguistiques
L'Uttar Pradesh est un �tat indien comptant une population de pr�s de 200 millions d'habitants (recensement de 2011). Si l'Uttar Pradesh �tait un �tat souverain, il se situerait au 6e rang mondial apr�s la Chine, l'Inde, les �tats-Unis, l'Indon�sie et le Br�sil. Malgr� sa population nombreuse, l'Uttar Pradesh ne repr�sente que 14,4 % de celle de l'Inde (1,2 milliard). Cet �tat est �galement tr�s homog�ne au point de vue linguistique. En effet, l'hindi est la langue maternelle de 91,3 % des locuteurs de cet �tat.
2.1 Les minorit�s linguistiques
On compte probablement une trentaine de minorit�s en Uttar Pradesh, mais ce sont toutes de petites minorit�s, � l'exception de l'ourdou (7,9 %). Les autres langues sont tr�s minoritaires: le panjabi (0,3 %), le n�palais (0,1 %), le bengali (0,1 %), etc.
Langue maternelle |
Population (recensement 2001) | Pourcentage | Groupe linguistique |
Hindi | 151 770 131 | 91,3 % | langue indo-iranienne |
Ourdou | 13 272 080 | 7,9 % | langue indo-iranienne |
Panjabi | 523 094 | 0,3 % | langue indo-iranienne |
N�palais (n�pali) | 263 982 | 0,1 % | langue indo-iranienne |
Bengali | 181 634 | 0,1 % | langue indo-iranienne |
Sindhi | 34 330 | 0,0 % | langue indo-iranienne |
Malayalam | 19 683 | 0,0 % | famille dravidienne |
Oriya | 15 052 | 0,0 % | langue indo-iranienne |
Tamoul | 13 665 | 0,0 % | famille dravidienne |
Marathi | 13 074 | 0,0 % | langue indo-iranienne |
T�lougou | 7 645 | 0,0 % | famille dravidienne |
Gujarati | 8 169 | 0,0 % | langue indo-iranienne |
Assamais | 7 922 | 0,0 % | langue indo-iranienne |
Maithili | 7 224 | 0,0 % | langue indo-iranienne |
Dogri | 4 464 | 0,0 % | langue indo-iranienne |
Kashmiri | 3 153 | 0,0 % | langue indo-iranienne |
Kannada | 2 799 | 0,0 % | famille dravidienne |
Autres langues | 49 820 | 0,0 % | - |
Total du recensement de 2001 | 166 197 921 | 100 % | - |
Le minorit� la plus importante concerne les locuteurs de l'ourdou. Ceux-ci sont relativement regroup�s dans cinq districts couvrant 13 municipalit�s o� ils constituent parfois une majorit�): Sambhal, Sitapur, Pilibhit, Hamirpur, Unnao et Firozabad. Quand � la minorit� parlant le panjabi, elle est concentr�e dans la municipalit� de Bilaspur (district de Sambhal) o� ils forment 47,1 % de la population.
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L'hindi et l'ourdou sont deux langues indo-iraniennes parl�es au total par plus de 950 millions de locuteurs comme langue maternelle et comme langue seconde dans tout le sous-continent indien. Les deux langues sont linguistiquement proches, bien que l'hindi s'�crive avec l'alphabet devanagari et l'ourdou, avec l'alphabet arabo-persan. � l'oral, l'hindi et l'ourdou sont une seule et m�me langue: leurs locuteurs respectifs se comprennent bien � l'oral. Historiquement, l'ourdou utilise plus de mots et de formes d'origine arabo-persique, alors que l'hindi puise davantage dans ses origines sanskrites. Cela �tant dit, l'hindi et l'ourdou proviennent tous deux du sanskrit, � l'exemple du fran�ais, de l'espagnol ou de l'italien qui sont les descendants du latin populaire, en d�pit du fait que des linguistes indiens et pakistanais tentent parfois d'inventer des origines diff�rentes. Or, l'apport du sanskrit et de l'arabo-persique est aussi important dans les deux langues pour la simple raison qu'il s'agit de la m�me langue d'origine. De fait, l'hindi et l'ourdou partagent le m�me lexique compos� de mots d�origines indienne, arabe, perse et anglaise. |
Il subsiste n�anmoins certaines diff�rences, notamment dans la vari�t� standard ou formelle des deux langues. Ainsi, l'ourdou, parl� majoritairement par les musulmans, compte davantage d'emprunts au persan et � l'arabe, alors que l'hindi, parl� majoritairement par les hindouistes, puise plus dans le sanskrit. Il arrive donc que, dans les situations formelles de communication, hindiphones et ourdouphones peuvent �prouver des difficult�s pour comprendre. Toutefois, dans des situations informelles, ces difficult�s de communication ne paraissent jamais aussi importantes. Par exemple, la langue utilis�e dans les productions cin�matographiques indiennes bas�es � Mumbai (ou Bombay), la capitale de l'�tat indien du Maharashtra, est aussi facilement comprise par des hindiphones que par les ourdouphones. Dans l'exemple ci-dessous, la phrase �mon pays, c'est l'hiver� se dit de la m�me fa�on :
मेरा
देश
सर्दियों है।
= Mera desh sardiyon hai.
میرا ملک موسم سرما ہے.
= Mera desh sardiyon hai.
Lors de l'ind�pendance, l'opposition entre les musulmans (� majorit� ourdou) et les hindouistes (� majorit� hindi) avait abouti � une forme linguistique interm�diaire des deux langues, appel�e l'hindoustani. Malgr� les efforts de Gandhi pour faire adopter cette forme habilit�e, selon lui, � unifier le pays, il n'a pu emp�cher la partition de l'Inde hindoue et du Pakistan musulman ayant l'ourdou pour langue officielle. Avec le temps, l'hindi et l'ourdou vont probablement se diff�rencier de plus en plus, et ce, d'autant plus que leur �criture est diff�rente. L'hindi et l'ourdou sont les deux langues officielles de l'Uttrar Pradesh.
2.2 Les religions
Les hindous repr�sentent 78,7 % de la population de l'�tat de l'Uttar Pradesh. Ils sont suivis par les musulmans (20,2 %). Les autres religions sont num�riquement tr�s petites: les chr�tiens (0,18 %), les ja�ns (0,11 %), les sikhs (0,32 %) et les bouddhistes (0,32 %). En g�n�ral, les musulmans parlent l'ourdou et les hindouistes, l'hindi. Il existe donc une relation entre la religion et la langue.
3 Donn�es historiques
Dans l'Antiquit�, l'Uttar Pradesh �tait connu comme le Madhya Desh. �tant situ� sur la route des envahisseurs du Nord-Ouest et faisant partie de la riche plaine fertile entre Delhi et Patna, l'Uttar Pradesh a connu une histoire �troitement li�e � celle de l'Inde du Nord. La plupart des envahisseurs du nord de l'Inde ont pass� par les plaines du Gange de ce qui est maintenant appel� l'Uttar Pradesh. Le contr�le de cette r�gion devint vital pour le pouvoir et la stabilit� de tous les empires majeurs de l'Inde. La premi�re civilisation importante se constitua aux environs de 2500 avant notre �re le long de la vall�e de l'Indus (actuellement le Pakistan); cette civilisation subit les invasions des Indo-Aryens, lesquels implant�rent l'hindouisme, ainsi que leur culture et les structures sociales (dont les castes) encore en vigueur aujourd'hui. Les Indo-Aryens sont �galement � l'origine des langues parl�es dans tout le nord de l'Inde (hindi, panjabi, marathi, etc.), langues que l'on classe aujourd'hui comme les langues du groupe indo-iranien (sous-groupe indien ou aryen) appartenant � la famille indo-europ�enne.
Au cours des si�cles suivants, soit de 1500 � 200 avant notre �re, les Indo-Aryens prirent le contr�le de tout le nord de l'Inde en expulsant les Dravidiens plus au sud du sous-continent. On en constate aujourd'hui les cons�quences linguistiques de cette r�partition territoriale: les langues indo-aryennes (ou indo-iraniennes) occupent le Nord, alors que les langues dravidiennes sont confin�es au sud de l'Inde (voir la carte linguistique). C'est durant cette p�riode que les Vedas (�critures sacr�es hindoues) furent �crites et que le syst�me de castes fut d�finitivement �tabli pour assurer le statut de Brahman (pr�tres issus de la 1re civilisation). Vers 500, le bouddhisme et le ja�nisme firent leur apparition dans le pays.
Les musulmans se r�v�l�rent des envahisseurs particuliers par rapport aux autres, car ils tentaient d'imposer leur religion aux populations des territoires conquis. � partir de 1206, c'est-�-dire � la cr�ation du sultanat de Delhi, les musulmans accrurent leur influence qui allait durer plusieurs si�cles, et ce, sans jamais �tre absorb�s par l'hindouisme. De grands empires musulmans se succ�d�rent jusqu'en 1300. Ceux-ci n'affect�rent pas la r�gion de fa�on permanente, mais en 1336 un royaume musulman s'�tablit simultan�ment � l'�tablissement d'un royaume hindou. De nombreux petits royaumes firent leur apparition et certains disparurent jusqu'� l'arriv�e des Moghols. � l'�poque de l'Empire moghol, l'Uttar Pradesh devint le centre du vaste empire de l'Hindoustan, nom que l'on utilise encore de nos jours pour d�signer l'Inde. Les empereurs moghols B�bur et Hum�y�n gouvernaient � partir de Delhi.
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En 1517, la mort du sultan de Delhi modifia les rapports de force au
sein de la noblesse et fragilisa la dynastie des Lodi, une dynastie
musulmane sunnite d'origine afghane qui r�gnait sur le sultanat de
Delhi depuis 1451. Le prince moghol B�bur (1483-1530), descendant de
Tamerlan et d�j� ma�tre de l'Afghanistan, profita de ce contexte
favorable pour vaincre les Lodi, en avril 1526, � la bataille de
Panipat, ce qui inaugurait la domination moghole sur le nord de
l'Inde. Lorsque B�bur fonda son empire, il mit davantage
l'accent sur son h�ritage turco-mongol que sur sa religion
musulmane. Il passa le reste de sa vie � organiser son nouvel empire
et � embellir Agra, sa capitale. Il cr�a aussi une nouvelle monnaie
: la roupie, qui est encore utilis�e en Inde, ainsi qu'au Pakistan,
au N�pal, au Sri Lanka, etc. � la mort de B�bur, son fils a�n�,
Hum�y�n (1508-1556), lui succ�da.
En 1556, Jal�luddin Muhammad Akbar succ�da � son p�re Hum�y�n � la t�te d'un royaume musulman au nord de l'Inde que ce dernier avait regagn� � la fin de sa vie, une fois revenu de son exil de Perse. Akbar agrandit son royaume d�s 1561 autour de Delhi. � partir de ce moment, il commen�a � r�gner en ma�tre incontest� sur tout le nord de l'Inde. Il conquit le Gujarat en 1573, puis le Bengale en 1576, le Sind en 1590, l'Orissa en 1592, le Baloutchistan (Pakistan) en 1594. Par la suite, il h�rita du Cachemire et du royaume de Kaboul (Afghanistan). � son d�c�s en 1685, l'empire d'Akbar s'�tendait dans tout le nord de cette grande r�gion, de Kaboul � Dacca, ce qui comprendrait aujourd'hui une partie de l'Afghanistan, le Pakistan, le nord de l'Inde (y inclus le N�pal) et le Bangladesh. |
Du fait que les Moghols contr�laient un empire musulman, c'est le persan qui servit de langue administrative en employant l'alphabet arabo-persan. C'est Akbar qui fit traduire les classiques hindous en langue persane, qui organisa des discussions th�ologiques entre chr�tiens, hindous, sunnites, chiites, zoroastriens et sikhs, et qui supprime la jizyia, une taxe pr�lev�e sur les non-musulmans, rendant ainsi �gaux devant l'imp�t tous les sujets de son empire.
C'est sous le r�gne de son fils, Jah�ng�r (1569-1627), que l'Empire moghol devint la plus grande puissance du monde de son temps, sans pour autant �tre tent� de partir � la conqu�te de l'Occident. Son successeur, Aurangzeb (1618-1707) fut un musulman orthodoxe, adepte des interpr�tations les plus conservatrices du Coran. Il interdit m�me l'hindouisme, ce qui allait entra�ner la cr�ation d'un empire rival, l'Empire marathe, de confession hindouiste, entre la vall�e du Gange et l'Inde centrale.
De cette forte invasion musulmane naquit une langue commune aux hindous et aux musulmans: l'ourdou (hindoustani) qui est rest� la langue d'une grande partie du nord de l'Inde et du Pakistan. Mais aujourd'hui l'ourdou qui s'�crit avec l'alphabet arabo-persan est per�u comme la langue des musulmans, alors que l'hindi qui s'�crit avec l'alphabet devanagari reste la langue des hindous.
Lors de la seconde moiti� du XVIIIe si�cle, une s�rie de
batailles donna le contr�le de la province du Nord (Uttar Pradesh) � la
Compagnie britannique des Indes orientales. Apr�s la guerre
anglo-indienne avec les guerres afghanes (1839-1842 et 1878-1880), les guerres
sikh (1845-49) et la r�volte des Cipayes (1857-1858), l'Inde resta sous la
tutelle des Britanniques en 1858; le gouverneur g�n�ral de l'Inde devint
vice-roi. Les Britanniques rattach�rent les terres situ�es entre le Gange et la
Yamuna, la r�gion de Delhi, ainsi que des parties du Bundelkhand et du Braj �
un territoire qu'ils appel�rent �les provinces du Nord-Ouest� ("the North-Western Provinces"). La
langue anglaise fut impos�e comme langue
administrative, ce qui permit aux colons britanniques de maintenir une certaine
sup�riorit� par rapport aux peuples colonis�s. Par la suite, les fonctionnaires
britanniques �uvrant dans la r�gion (devenue le Panjab) pr�par�rent une
politique en �ducation pour l'enseignement des langues. Comme l'ourdou �tait
d�j� employ� dans le nord-ouest de l'Inde, il a sembl� pr�f�rable de perp�tuer
ce syst�me au lieu de l'anglais. N�anmoins, les �autochtones� qui �taient
employ�s dans l'administration durent savoir l'anglais. Le d�partement de
l'Instruction publique, cr�� en 1855, a conserv� le persan comme langue des
registres et de l'administration; plus tard, le persan fut remplac� par l'ourdou
qui est devenu la langue d'enseignement pour les gar�ons, la langue de
l'administration et celle de la justice aux niveaux inf�rieurs.
Mais le m�contentement d� � l'administration britannique engendra une grande
r�bellion � travers la province; elle allait devenir le point de d�part de la
r�volte des Cipayes. Apr�s que les Britanniques eurent mat� la r�bellion,
ceux-ci tent�rent de diviser les r�gions r�volutionnaires en red�coupant les
territoires. En 1902, les Britanniques cr��rent les �Provinces unies d'Agra et
d'Oudh� ("United Provinces of Agra and Oudh"); le nom officiel a �t� raccourci
par la Government of India Act of 1935 en �Provinces-Unies� ("United
Provinces"); cette province correspondait approximativement aux �tats indiens de
l'Uttar Pradesh et de l'Uttarakhand.
Le 15 ao�t 1947, l'Inde obtint son ind�pendance et Nehru devint premier ministre. Mais le pays fut aussit�t s�par� en deux entit�s: l'Inde hindoue et le Pakistan musulman. Deux ans apr�s l'ind�pendance, le 12 janvier 1950, la r�gion obtint le nom actuel de l'Uttar Pradesh et devint un �tat de la r�publique de l'Inde. L'ann�e suivante, l'�tat adoptait la Loi sur la langue officielle qui rendait l'hindi la seule langue officielle. L'Uttar Pradesh fut appel� le "Hindi heartland of India", c'est-�-dire le �c�ur de l'hindi indien�. En 1969, l'Assembl�e l�gislative adoptait une modification � la Loi sur la langue officielle (disposition suppl�mentaires) afin de permettre l'usage de la langue anglaise. L'ann�e suivante, la Loi sur la langue officielle (tribunaux de premi�re instance) (1970) fut encore modifi�e pour autoriser le remplacement de l'anglais par l'hindi comme langue dans les jugements et les ordonnances des tribunaux de premi�re instance. Finalement, en 1989, l'Assembl�e l�gislative modifiait la Loi sur la langue officielle (modification) pour accorder � l'ourdou le statut de �seconde langue officielle� � toutes les fins de l'�tat. Cette nouvelle disposition n'est pas limit�e � quelques quartiers sp�cifi�s, car elle s'applique � l'ensemble de l'�tat de l'Uttar Pradesh.
4 La politique linguistique
La politique linguistique de l'�tat de l'Uttar Pradesh ne porte essentiellement que sur trois langues: l'hindi, l'ourdou et l'anglais.
4.1 Le statut des langues
L'article 2 de la Loi sur la langue officielle de 1951, au lendemain de l'ind�pendance de l'Inde, rendait l'hindi la seule langue officielle de l'�tat.
Article 2 L'hindi comme langue officielle de l'�tat Sans pr�judice des dispositions des articles 346 et 347 de la Constitution, l'hindi employ� avec l'alphabet devanagari doit, avec effet � partir de la date que le gouvernement de l'�tat peut, par un avis au Journal officiel, d�signer comme la langue d'usage en ce qui concerne les �l�ments suivants: (a)
(b) la totalit� ou une partie aux fins officielles de l'�tat; et � des dates diff�rentes qui peuvent �tre d�cid�es � des fins diff�rentes dans les alin�as (a) et (b) pr�c�dents. |
En 1969, l'Assembl�e l�gislative de l'Uttar Pradesh adoptait une modification par la Loi sur la langue officielle (disposition suppl�mentaires) afin de permettre l'emploi de la langue anglaise dans les lois, les r�glements, les ordonnances, etc. :
Article 2 Traduction autoris�e en hindi des lois, des r�glements, etc. Une traduction en langue hindi publi�e sous l'autorit� du gouverneur dans le Journal officiel:
est consid�r�e comme le texte faisant autorit� de celle-ci en hindi. |
L'ann�e suivante, la Loi sur la langue officielle (tribunaux de premi�re instance) (1970) autorisait le remplacement de l'anglais par l'hindi et l'alphabet devanagari comme langue dans les jugements et les ordonnances des tribunaux de premi�re instance:
Article 2 Modification de l'article 137 de la loi V de 1908 Dans l'article 137 du Code de proc�dure civile de 1908, � l'alin�a 3, la disposition suivante est ins�r�e � celle-ci, c'est-�-dire : �� la condition que, � compter de la date que le gouvernement de l'�tat, en concertation avec la Haute Cour, puisse par un avis dans le Journal officiel d�signer la langue d'un jugement, d'une ordonnance ou d'un d�cret transmis ou rendu par les tribunaux ou la cat�gorie des tribunaux subordonn�s � la Haute Cour et dans les cat�gories de ce type de cas qui peuvent �tre pr�cis�es il ne doit �tre utilis� que l'hindi et l'alphabet devanagari avec la forme internationale des chiffres indiens.� Article 3 Modification de l'article 367 de la loi de 1898 � l'article 367 du Code de proc�dure p�nale de 1898, � l'alin�a 1, la disposition suivante est ins�r�e � celui-ci, c'est-�-dire : �� la condition que, � compter de la date que le gouvernement de l'�tat, en consultation avec la Haute Cour, puisse par un avis dans le Journal officiel, d�signer la langue d'une ordonnance ou d'un jugement transmis ou rendu par ces tribunaux ou ces cat�gories de juridictions inf�rieures � la Haute Cour et dans les cat�gories de ce type qui peuvent �tre pr�cis�es il ne doit �tre utilis� que l'hindi et l'alphabet devanagari avec la forme internationale des chiffres indiens.� |
Finalement, en 1989, l'Assembl�e l�gislative adoptait la Loi sur la langue officielle (modification) pour accorder � l'ourdou le statut de �seconde langue officielle� pour toutes les fins de l'�tat. Cette nouvelle disposition ne s'appliquait pas � quelques quartiers ou localit�s sp�cifiques, mais � l'ensemble de l'�tat:
Article 2 Insertion du nouvel article 3 dans la loi n� XXVI de l'U.P. de 1951 Dans la Loi sur les langues officielles de l'Uttar Pradesh de 1951, apr�s l'article 2, il est ins�r� ce qui suit:
|
N�anmoins, les lois et les r�glements de l'�tat sont publi�s seulement en hindi et en anglais. En somme, l'hindi et l'ourdou sont les langues officielles pour toutes les fins de l'�tat, alors que l'anglais n'a ce statut qu'� l'Assembl�e l�gislative et s�rement dans les tribunaux de la Haute Cour de justice.
4.2 L'emploi des langues dans les tribunaux
Il n'existe pas beaucoup de textes juridiques de l'�tat de l'Uttar Pradesh concernant l'emploi des langues dans les tribunaux. Mais le R�glement g�n�ral sur les tribunaux civils de 1957 nous donne des indications � ce sujet. En effet, l'article 15 du r�glement prescrit l'usage de l'hindi et de l'alphabet devanagari dans les tribunaux civils:
Article 15 Langue de la cour L'hindi �crit avec l'alphabet devanagari est la langue des tribunaux civils dans l'Uttar Pradesh. � la condition que l'emploi d'une autre langue d�j� en usage en vertu de la l�gislation et des r�glements puisse continuer � �tre autoris�e, conform�ment aux instructions �mises ult�rieurement par le gouvernement de l'�tat. |
Quant � l'article 13 du R�glement g�n�ral sur les tribunaux civils (1957), il �nonce qu'une proc�dure envoy�e dans un tribunal �trangers, c'est-�-dire � l'ext�rieur de l'�tat, doit �tre r�dig�e en anglais, sauf en Iran o� elle doit �tre traduite en persan:
Article
113 Instructions pour une proc�dure envoy�es dans un tribunal �tranger Les instructions suivantes doivent �tre soigneusement respect�es lorsqu'une proc�dure judiciaire est transmise pour le service dans les territoires �trangers (� savoir, un �tat ou un pays en dehors de l'Union indienne):
Dans le cas de l'Iran, une traduction compl�te en persan doit accompagner tous les documents judiciaires, y compris les sommations et les avis. Si cependant cela n'est pas possible, les frais n�cessaires aux taux indiqu�s ci-dessous doivent accompagner ces documents pour leur traduction et leur certification. |
Dans chaque salle d'audience, il doit �tre accroch� � un endroit vu de tous un avis pr�sentant, sous forme de tableau, la comp�tence territoriale et p�cuniaire de la Cour; c'est le munsarim qui est responsable du maintien � jour de ce tableau de comp�tence.
Pour les locuteurs de l'ourdou, l'emploi de leur langue ne cause pas de probl�me � l'oral dans une salle d'audience, car les deux langues sont similaires. Par contre, les documents �crits suppose un autre alphabet, mais c'est possible dans les municipalit�s o� sont concentr�s les ourdouphones. Quoi qu'il en soit, l'anglais peut �galement �tre utilis�.
4.3 Les langues dans l'administration publique
Compte tenu des lois sur la langue officielle, l'hindi est obligatoire dans tout l'�tat pour toutes les fins officielles. Dans les faits, l'hindi avec l'alphabet devanagari est la langue courante dans les bureaux de l'administration. Cependant, l'emploi de l'ourdou est limit� aux municipalit�s o� sont concentr�es les minorit�s de langue ourdoue: Chandausi, Sadar, Sahbad, Swar, Danta, Milak, Laharpur, Mahmudabad, Khairabad, Puranpur, Maudha et Nagar Palika. Le panjabi est autoris� dans la municipalit� de Bilaspur (district de Sambhal).
L'article 15 du R�glement sur le droit � l'information (2015) peut nous donner une id�e de la proc�dure normalement utilis�e dans l'administration publique. Ce r�glement �nonce bine qu'un appel ou une plainte peut �tre d�pos�e �en hindi ou en anglais� aupr�s de la Commission � l'information, y compris tous les documents pertinents:
Article 19 Langue de la Commission 1) Un appel ou une plainte peut �tre d�pos�e en hindi ou en anglais, et tous les documents connexes sont �galement d�pos�s en hindi ou en anglais. Lorsqu'un document original est dans une autre langue qu'en hindi ou en anglais, une traduction certifi�e en hindi ou en anglais doit �tre �galement d�pos�e avec le document original. Ceci s'applique �galement dans le cas de la d�claration �crite, d'une r�plique, d'une r�ponse ou pour tout autre document d�pos� devant la Commission. 2) Les travaux de la Commission doivent se d�rouler en hindi. |
De plus, l'Uttar Pradesh s'est dot� d'une Commission pour les minorit�s. Selon l'article 9 de la Loi sur la Commission pour les minorit�s de l'Uttar Pradesh (1994), la Commission a pour fonction, notamment de surveiller l'application de garanties dans le respect des minorit�s pr�vues dans la Constitution et dans les lois adopt�es par la L�gislature de l'�tat :
Article 9 Fonctions de la Commission 1) La Commission doit effectuer en totalit� ou en partie des fonctions suivantes, c'est-�-dire:
|
Selon un rapport du gouvernement de l'Union, les modalit�s de traduction et de publication des r�glements et autres documents importants du gouvernement et des municipalit�s de l'�tat doivent �tre prises en compte chaque fois que des langues minoritaires sont parl�es par 15 % de plus de la population dans un quartier ou une municipalit�. Les administrations locales doivent prendre des dispositions pour faciliter la r�ception et la r�ponse des griefs dans les langues minoritaires, et ce, en plus de l'ourdou. En principe, le gouvernement de l'�tat devrait fournir des informations sur les exigences pr�alables concernant la langue r�gionale reconnue pour le recrutement des employ�s. L'hindi, l'anglais et l'ourdou doivent normalement constituer des crit�res d'embauche pour les employ�s de l'�tat et de certaines municipalit�s. Nous ignorons ce qu'il en est dans les faits, car le gouvernement de l'Uttar Pradesh n'a fourni aucune information sur la question cernant le respect des droits des minorit�s. En 1989, lorsque la L�gislature de l'�tat a modifi� la Loi sur la langue officielle (modification) dans le but de rendre l'ourdou officiel pour les fins minimales de l'�tat, le gouvernement a fait parvenir l'avis (en anglais: "notification") suivant au gouverneur:
"Official Languages Act provides in exercise of powers under Section
3 of the Uttar Pradesh Languages Act, 1951, the Governor is pleased
to order that in the interest of Urdu speaking people, Urdu language
shall be used as second official language for the following purposes:
|
�La Loi sur les langues officielles pr�voit, dans l'exercice des
pouvoirs conf�r�s par l'article 3 de la Loi sur les langues de l'Uttar
Pradesh de 1951 que le gouverneur a le plaisir d'ordonner que, dans
l'int�r�t des locuteurs de langue ourdou, l'ourdou doit servir
comme seconde langue officielle pour les fins suivantes :
|
L'avis mentionne la Loi sur les langues officielles (Official Languages Act) de 1951, qui a un titre officiel au singulier : Uttar Pradesh Official Language Act of 1951. Non seulement ces fins minimales �taient bien inf�rieures � celles recommand�es par le rapport du comit� Gujral (Gujral Committee Report) en 1984, mais elles n'ont �t� � peu pr�s jamais appliqu�es. La loi de 1951 n'a �t� modifi�e pour ajouter l'ourdou qu'en 1989, soit 38 ans plus tard; son nom officiel demeure encore Uttar Pradesh Official Language (Amendment) Act, 1989. Pourtant, l'Uttar Pradesh assure la promotion et le d�veloppement des langues minoritaires au moyen des organismes suivants:
Langue | Acad�mie | Ann�e de fondation |
Sindhi | Uttar Pradesh Sindhi Acad�my | 1996 |
Panjabi | Uttar Pradesh Punjabi Academy | 1998 |
Ourdou | Uttar Pradesh Urdu Academy | 1972 |
Ourdou | Fakruddin Ali Ahmad Memorial Committee | 1976 |
Cependant, aucune commission n'a �t� institu�e au niveau de l'�tat ou d'un district pour exercer une surveillance concernant les mesures de protection des minorit�s linguistiques.
4.4 Les langues en �ducation
En Inde, le syst�me scolaire compte quatre niveaux d'enseignement :
1) le �pr�-primaire� (maternelle) appel� "pre-primary school", non obligatoire;
2) le primaire ("primary"), obligatoire; le primaire du second cycle ("upper primary"), obligatoire;
3) le secondaire ("secondary"), obligatoire au premier cycle; non obligatoire au second cycle "higher secondary");
4) l'enseignement sup�rieur.
En 2011, le taux d'alphab�tisation des adultes de l'Uttar Pradesh �tait de 74,04 % en 2011 (contre 64,8 % en 2001), dont 77,2 % pour les hommes et 51,6 % pour les femmes. Le nombre total d'�coles en 2011 � offrir un enseignement primaire dans l'Uttar Pradesh �tait de 221 653 avec un pourcentage important de 69,7 % pour les �coles publiques et de 29,6 % pour les �coles priv�es.
Dans le domaine de l'enseignement, l'article 350A de la Constitution indienne oblige tout �tat � assurer, au primaire, l'enseignement de la langue maternelle aux enfants appartenant � des groupes minoritaires:
Article 350A Chaque �tat et chaque autorit� locale de cet �tat devra faire en sorte de fournir aux enfants appartenant � des groupes linguistiques minoritaires des installations ad�quates pour l'enseignement dans leur langue maternelle au niveau primaire; et le pr�sident, s'il juge n�cessaire ou appropri� que ces installations soient fournies, pourra donner des directives � cet effet � tout �tat. |
Pour ces langues minoritaires, il suffit d'une demande de 10 �l�ves sur 40 pour que l'�tat, par exemple l'Uttar Pradesh, soit tenu d'offrir un enseignement dans une langue donn�e.
En 2011, il y avait 112 926 �coles o� l'on offrait l'hindi comme langue d'enseignement au premier cycle du primaire contre 12 162 �coles o� l'on enseignait dans une autre langue (anglais, ourdou, panjabi, sanskrit, etc.).
Langue | �coles - primaire I | �coles - primaire II | �coles - secondaire I | �coles - secondaire II |
Hindi | 112 926 | 3 500 | 564 | 1 029 |
Autres | 12 162 | 672 | 307 | 536 |
Les �autres� langues sont l'ourdou, le panjabi, l'anglais, le sindhi et le bengali. Selon informations fournies par les fonctionnaires du minist�re de l'�ducation, il y aurait seulement 1375 �coles (sur 12 162 �coles minoritaires) offrant l'ourdou comme langue d'enseignement pour desservir une population de 13,2 millions de locuteurs de cette langue. De toute �vidence, le nombre de ces �coles n'est gu�re proportionnel � la population des locuteurs de l'ourdou en Uttar Pradesh. Ces 1375 �coles primaires ourdouphones sont g�r�es par la minorit� linguistique elle-m�me. Elles �taient auparavant connus comme les �coles primaires �Islamia�. Au d�but, ces �coles recevaient des subventions partielles, puis elles ont fini par �tre enti�rement financ�es par le gouvernement de l'�tat. Il semble que le nombre peu �lev� des �coles ourdouphones soit d� au d�couragement, � la discrimination et � l'attitude hostile des hindiphones contre ces �coles.
Dans l'enseignement des langues, l'Uttar Pradesh pratique la �formule trilingue� ("three-language formula"): la langue maternelle (ou la langue r�gionale), une langue officielle (hindi ou anglais) et une autre langue moderne, indienne ou �trang�re (l'hindi, l'anglais et la langue officielle r�gionale). Dans cet �tat, la premi�re langue est l'hindi, la seconde langue est l'anglais ou une autre langue europ�enne (allemand, fran�ais, russe), et la troisi�me langue peut �tre l'assamais, le bengali, le gujarati, le maithili, le malayalam, le marathi, le sanskrit, etc.
Langue officielle |
Langue maternelle (premi�re langue) |
Seconde langue | Troisi�me langue |
hindi (+ ourdou) | hindi | anglais ou autre langue europ�enne (allemand, fran�ais, latin, russe) | assamais, bengali, gujarati, kannada, maithili, malayalam, marathi, n�pali, oriya, panjabi, sanskrit, santali, sindhi, tamoul, t�lougou, ourdou, arabe, |
En fait, les langues autoris�es sont l'hindi, l'anglais, le sanskrit, l'ourdou, le pali, l'arabe, le persan, le latin, le gujarati, le panjabi, le bengali, le marathi, l'assamais, le kannada, le kashmiri, le sindhi, le tamoul, le t�lougou, le malayalam, le n�palais, le fran�ais, l'allemand, le russe, le tib�tain et le chinois.
L'Uttar Pradesh compte pas moins de 30 universit�s, dont 4 universit�s centrales (Union), 20 universit�s d'�tat, 8 universit�s priv�es, etc. Dans tous ces �tablissements, les cours se donnent en hindi et/ou en anglais.
4.5 Les m�dias
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La plupart des journaux en Uttar Pradesh sont publi�s d'abord en hindi, puis en anglais et en ourdou; d'autres journaux sont publi�s en n�palais, en gujarati, en panjabi, en orya, etc. L'Amar Ujala, le Dainik Bhaskar, le Dainik Jagran, et l'Hindustan Dainik sont des journaux � large tirage et ils sont publi�s dans plusieurs grandes villes importantes. Les journaux en anglais les plus importants sont le Telegraph, le Times of India, l'Hindustan Times, l'Hindu, le Statesman, l'Indian Express et l'Asian Age. Citons aussi les quotidiens financiers tels l'Economic Times, le Financial Express, le Business Line et le Business Standard. Doordarshan est la cha�ne de t�l�vision appartenant � l'�tat de l'Uttar Pradesh. La cha�ne diffuse en hindi, en anglais, en ourdou, en bengali et en n�palais. Il existe aussi d'autres cha�nes: NDTV India, DD News, Zee News Uttar Pradesh, Jan TV, IBN-7, ABP News, etc. On compte au moins 32 stations de radio dans l'�tat, qui diffusent surtout en hindi (ou en ourdou), mais aussi en anglais et dans certaines autres langues locales : panjabi, n�palais, bengali, sindhi, malayalam, oriya, tamoul, etc. Rappelons que l'hindi et le tamoul correspondent pour l'essentiel � la m�me langue orale, ce qui n'est pas le cas � l'�crit. L'�tat dispose d'un r�glement sur la t�l�vision (Uttar Pradesh Cable Television Network, Exhibition, Rules, 1997), mais ce r�glement ne contient aucune disposition d'ordre linguistique. |
L'Uttar Pradesh est un �tat essentiellement hindiphone dans une proportion de plus de 90 %. Quelques ann�es apr�s l'Ind�pendance de l'Inde, l'Uttar Pradesh a adopt� sa Loi sur la langue officielle (1951), qui proclamait l'hindi comme seule langue officielle. Quelque trente-huit ans plus tard, apr�s maintes tergiversatikons, l'ourdou obtenait le statut de �seconde langue officielle� par la Loi sur la langue officielle (modification) (1989). Quant � la langue anglaise, elle d�tient toujours un statut particulier gr�ce � la Loi sur la langue officielle (disposition suppl�mentaires) de 1969.
Malgr� les apparences, l'Uttar Pradesh ne p�che pas par exc�s de z�le dans la protection de ses minorit�s. La principale minorit� concerne les locuteurs de l'ourdou qui, � l'oral, est similaire � l'hindi. La protection accord�e aux locuteurs de cette langue semble minimale et ne correspond pas � ce qu'on pourrait s'attendre d'une �seconde langue officielle�. Dans les faits, l'�tat de l'Uttar Pradesh s'organise pour appliquer une politique restrictive dans ses obligations constitutionnelles. Cet �tat invoque souvent comme motif les co�ts exorbitants qu'entra�ne la reconnaissance des minorit�s, tant linguistiques que religieuses, afin de restreindre les droits de celles-ci. L'Inde demeure un pays pauvre, il est vrai, pour la majorit� des citoyens de cet immense pays. Mais d'autres �tats, qui sont pourtant dans la m�me situation financi�re que l'Uttar Pradesh, r�ussissent mieux en mati�re de protection linguistique. Le probl�me principal r�side probablement dans son statut de quasi-monolinguisme. Si les minorit�s �taient num�riquement plus fortes, elles se feraient entendre davantage, ce qui ne constitue pas un motif suffisant pour cet �tat de se soustraire � ses obligations constitutionnelles.
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