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L'Estr�madure (Extremadura en espagnol) est l'une des 17
Communaut� autonome l'Espagne. D'une superficie de 41 634 km�
(Aragon: 47 719 km�; Catalogne: 32 114 km�; Belgique: 32 545 km�),
le territoire est situ� dans le sud-ouest de la Meseta; il est
entour� � l'ouest par le Portugal, au nord par la Castille-et-L�on,
� l'est par la Castille-La Manche, au sud par l'Andalousie.
La capitale de l'Estr�madure est M�rida. La Communaut� autonome est
compos�e de deux provinces : C�ceres au nord et Badajoz au sud. |
Le drapeau de l'Estr�madure est form� de trois bandes
horizontales de couleurs vert, blanc et noir. Le vert est la couleur de
l'embl�me de l'Ordre d'Alc�ntara, qui provient de la province de C�ceres;
c'�tait aussi la couleur de l'islam, alors que l'Estr�madure, une taifa, a
v�cu sa seule p�riode en tant que territoire ind�pendant. Le blanc est la
couleur employ�e dans la banni�re du Royaume de L�on, alors que
l'Estr�madure
�tait d�sign�e comme la r�gion d'Extremadura
de Le�n. Le noir aurait �t� choisi en l'honneur de l'�tendard de
la dynastie des Aft�sidas (Berb�res arabis�s) du Royaume de Badajoz.
La d�nomination officielle pour d�signer le gouvernement autonome est
Gobierno de Extremadura
(en fran�ais: gouvernement d'Estr�madure), ce qui
correspondrait � un �Ex�cutif gouvernemental�.
Le gouvernement
est aussi appel� Junta de Extremadura
: �Junte
d'Extr�madure�. Le
gouvernement est compos� du pr�sident ("Presidente"), de deux vice-pr�sidents ("Vicepresidente")
et de �conseillers� ("Consejeros�) �quivalant � la fonction de �ministres�. Le
pr�sident est �lu par le parlement d'Estr�madure, mais nomm� par le roi d'Espagne.
� l'instar des autres Communaut�s autonomes,
l'Estr�madure utilise les termes
Consejer�as (ancien fran�ais: �conseillerie�),
ainsi que conselleiro / conselleira
(fr. �conseiller / conseill�re�), qui servent �
d�signer les minist�res et les ministres du gouvernement d'Estr�madure. On peut, en fran�ais, employer l'expression �ministre-conseiller� (ou
�ministre-conseill�re�), voire simplement �ministre�, pour rendre compte
ad�quatement du terme conselleiro /
conselleira ; le terme fran�ais �conseiller� correspond mal � la fonction
d�volue aux conselleiros / conselleiras
en Espagne, car ces postes n'ont rien � voir avec une �personne qui donne des
conseils� � conseiller
juridique, conseiller d'orientation, etc. �
ou qui fait partie, par exemple, d'un conseil municipal. De plus, le mot
vicepresident (fr. �vice-pr�sident�) sert
d'�quivalent � �premier ministre�. En Espagne, les
termes ministerio (fr. �minist�re�) et ministro / ministra (fr.
�ministre�) d�signent les minist�res et les ministres du
gouvernement central, et non ceux des Communaut�s autonomes; le premier
ministre du gouvernement espagnol est d�sign� par l'expression Primer
ministro (fr. �premier ministre�).
2 Donn�es d�molinguistiques
La Communaut� autonome de l'Estr�madure comptait une
population de
1,0 million
en 2008.
La seule langue officiellement identifi�e est le
castillan, mais d'autres langues sont �galement parl�es en Estr�madure, dont
l'estr�madurien, le portugais, l'arabe marocain, le roumain, le chinois,
etc. Moins de 80 % des habitants parlent le castillan comme langue
maternelle, mais presque toute la population utilise cette langue � un titre
ou � un autre, puisque c'est la langue officielle. Dans
le sud et l'est de la province de C�ceres ainsi que dans la province de Badajoz,
il existe des parlers
traditionnels de castillan, qui sont des vari�t�s castillanes partageant avec
l'estr�madurien
septentrional des caract�ristiques m�ridionales (dont le diminutif -ino
et quelques aspects lexicaux).
En 2007, l'Estr�madure comptait environ 30 000 �trangers, ce
qui repr�sentait 3 % de la population totale. La plus grande communaut�
immigrante parle l'arabe marocain (9218 personnes), et elle est suivie par le
portugais (4676), le roumain (4324), le chinois (630), etc.
2.1. L'estr�madurien
L'estr�madurien � appel� extreme�o en castillan et estreme�u
en estr�madurien � ou encore
estr�m�gne
est une langue romane issue du latin, parl�e par
environ 200 000 locuteurs. Cette vari�t� du groupe asturo-l�onais
("asturleon�s") est d�sign�e de fa�on fort
diff�rente. Ainsi, l'asturo-l�onais de la province de L�on est appel�
l�onais (leon�s en
castillan; llingua ll�onesa en l�onais), asturien ("asturiano")
ou bable dans les Asturies,
estr�madurien ("estreme�u") en Estr�madure,
cantabre ("c�ntabro",
"c�ntabru" ou "monta��s") en
Cantabrie et
mirandais ("mirand�s") au
Portugal.
Dans le
Livre Rouge de l'UNESCO sur les langues
�en danger�,
le l�onais, l'asturien, l'estr�madurien, le cantabre et le mirandais
sont d�sign�s de fa�on distincte, tout en consid�rant le mirandais
comme une vari�t� du l�onais. Pour les philologues et les
linguistes, l'asturien, le l�onais (estr�madurien et cantabre) et le mirandais constituent trois
vari�t�s d'une m�me langue appartenant au sous-groupe asturo-l�onais ("subgrupo asturleon�s").
Voici un exemple de l'article 3 de la Constitution espagnole (par. 2) en
l�onais et en asturien:
Version fran�aise |
Version l�onaise |
Version asturienne |
Version castillane |
2)
Les autres langues espagnoles sont �galement officielles
dans les diff�rentes Communaut�s autonomes en accord avec
leurs Statuts.
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2) Las outras llinguas hespa�olas
sedr�n tami�n ouficiales nas
respeutivas Comunidaes Aut�nomas d'alcuerdu
cunos sous Estatutos. |
2) Les otres lling�es espa�oles
ser�n tami�n oficiales nes
respectives Comunidaes Aut�nomes
acordies colos sos Estatutos. |
2) Las
dem�s lenguas espa�olas ser�n tambi�n oficiales en las
respectivas Comunidades Aut�nomas de acuerdo con sus
Estatutos. |
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Quant � l'estr�madurien lui-m�me,
il est parl� dans le nord-ouest de
l'Estr�madure, plus pr�cis�ment dans la province de
C�ceres, ainsi que dans le sud de la province
de Salamanque (Castile-et-L�on). L'estr�madurien est aussi d�sign� par le
terme cast�o, bien que ce mot puisse
porter � confusion parce qu'il d�signe tant la langue de
transition du L�on (cast�o)
que les vari�t�s castillanes de l'Estr�madure et
des populations de S�ville et de Cordoue, d'influence
l�onaise. En Castille-et-L�on, l'estr�madurien est parl�
dans les agglom�rations de la Salamanque de Rebollar, Rodrigo
et
B�jar.
Les statistiques sur le nombre des
locuteurs parlant cette langue sont anciennes et gu�re
fiables. Il n'existe pas d'�tudes r�centes sur l'ensemble de
ces parlers, notamment en Estr�madure, dans le L�on et en
Cantabrie, mais dans les Asturies et au Portugal les
statistiques peuvent �tre consid�r�es comme assez pr�cises.
Au total, on estime qu'il y aurait environ 720 000 locuteurs de cette
langue. En Estr�madure, on compterait quelque 200 000
locuteurs de l'estr�madurien; dans la province de Salamanque
(Castille-et-L�on), moins de 2000 locuteurs. |
Dans la province de C�ceres, l'estr�madurien est parl�
dans les comarques de Sierra de Gata, Las Hurdes, Guijo de Santa Barbara,
la vall�e de l'Alag
�n,
de Riberos del Tajo-Alag�n, de Riberos del Tajo-Almonte et
la vall�e de Jerte (Piornal, Rebollar ou Torno), la vall�e de l'Ambroz,
de Monfrag�e et de Berzocana-et-Madro�era, ainsi que dans la comarque de
Las Villuercas-Guadalupe.
Soulignons aussi que, au Portugal, dans le district de Beja, il existe une
petite municipalit� du nom de Barrancos (1825 hab.) dont la population parle
le "barranquenhu", une vari�t� linguistique � base de portugais avec une forte influence de
l'estr�madurien m�ridional ("bajoextreme�o").
On lui donne aussi en espagnol le
nom de "dialecto barranque�o" ou de "fala de Barrancos".
2.2 Les vari�t�s
asturiennes
Dans les Asturies, on distingue
l'asturien occidental, l'asturien central et l'asturien oriental. Ce
sont les termes qu'a utilis� le philologue espagnol m�di�viste Ram�n
Men�ndez Pidal (1869-1968): le l�onais occidental, le l�onais central et
le l�onais oriental. L'estr�madurien n'est pas
reconnu comme une �langue�, mais comme un idiome ("idioma extreme�o"),
un dialecte ("dialecto extreme�o") ou une
�modalit� linguistique de
l'asturo-l�onais� ("modalidad ling��stica del Asturleon�s"). Selon les linguistes espagnols, il
faudrait distinguer trois �dialectes�:
- l'artu
ehtreme�u ou altoextreme�o : estr�madurien
septentrional;
- le meyu ehtreme�u ou medioextreme�o : estr�madurien
central;
- le bahu ehhteme�u ou bajoextreme�o : estr�madurien
m�ridional.
La vari�t� septentrionale est
consid�r�e comme la plus �pure� et celle qui est parl�e
par la majorit� des locuteurs de l'estr�madurien; elle sert de norme
officielle. Cette vari�t�
est parl�e dans le nord-ouest de la
communaut� autonome d�Estr�madure et dans le sud-ouest de
Salamanque (une province de la communaut� autonome de
Castille-et-Le�n). Chacune de ces trois
grandes vari�t�s est subdivis�e � son tour en diverses variantes sous-dialectales,
tout en conservant une intercompr�hension entre les
trois.
L'estr�madurien septentrional (altoextreme�o)
est habituellement consid�r� comme un parler asturo-l�onais de transition avec
des formes m�ridionales de castillan, une vari�t� diff�renci�e du castillan
parl�e dans la partie nord-ouest et centre-nord de la province de C�ceres et d'une
partie du sud-ouest de la Salamanque. L'estr�madurien septentrional
conna�t lui-m�me de nombreuses variantes:
Habla del Rebollar
Alto extreme�o occidental
Altoextreme�o hurdano
Altoextreme�o serragatino
Habla de Garrovillas y Serradilla
Altoextreme�o oriental
Chinato (Malpartida de
Plasencia)
Altoextreme�o meridional
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Parler de Rebollar
Haut estr�madurien occidental
Haut estr�madurien hurdano
Haut estr�madurien serragatino
Parler de Garrovillas et Serradilla
Haut estr�madurien oriental
Chinato
(Malpartida de
Plasencia)
Haut estr�madurien m�ridional (Berzocana et Madro�era) |
L'estr�madurien central (medioextreme�o) et l'estr�madurien
m�ridional (bajoextreme�o), parl�s dans le reste
de l'Estr�madure, sont au moins depuis le XVIIe si�cle
des parlers castillans m�ridionaux de transition avec le l�onais
(comme les parlers murciens le sont avec le
catalan), et leur influence s'exerce jusqu'� la Sierra de Aracena,
en Huelva. Pour r�sumer, on peut dire que toutes les variantes
estr�maduriennes � septentrionales, m�ridionales et centrales � partagent certaines
caract�ristiques avec les formes m�ridionales du castillan.
Sur le territoire de la Castille-et-L�on, l'estr�madurien est une langue en
voie d'extinction.
Par ailleurs, les locuteurs de l'estr�madurien ont d�velopp�
une conscience n�gative de leur �idiome�. Le sentiment le plus g�n�ralis�,
c'est qu'ils �parlent mal le castillan� ("hablan
es un mal castellano") et qu'ils doivent �corriger� ( "corregir") les mots
�incorrects� ("incorrectos"). L'estr�madurien
est per�u comme un �parler rustique� ("r�stico") et de �faible niveau
d'instruction� ("de escasa educaci�n"). Par contre, en situation non
surveill�e, les �tudiants qui font des �tudes universitaires affirment
qu'ils parlent mal le castillan et bien l'estr�madurien. La pression � la
fois des m�dias et de l'�cole �tant ce qu'elle est, il n'est gu�re
surprenant que l'estr�madurien soit per�u n�gativement. De plus, la
transmission de la langue est progressivement r�duite chez les jeunes
g�n�rations. Les jeunes connaissent de moins en moins les termes locaux
utilis�s par leurs grands-parents; lorsqu'ils les connaissent, ils ne les
emploient pas. Le vocabulaire des jeunes s'approche de plus en plus du
vocabulaire commun castillan.
2.3 Le fala
Le fala est une langue ib�ro-romane appel�e
aussi fala de X�lima, galaico-extreme�o (�gal�go-estr�madurien�),
gallego de Extremadura (�galicien de l'Estr�madure�)
et, de fa�on n�gative, chapurre�u. C'est une langue � base
de gal�go-portugais parl�e par quelque 10 500 locuteurs
habitant le nord-ouest de la province de Caceres, dont 5500
locuteurs permanents, et plus de 5000 autres r�sidents qui y
habitent seulement l'�t�. Il s'agit de trois villages,
Valverde del Fresno, Eljas et San Mart�n de Trevejo, situ�s
dans une vall�e isol�e appel�e �vall�e de X�lima� ou �vall�e
du rio Eljas�, � l'extr�mit� nord-ouest de la province de
C�ceres.
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Le falla conna�t trois variantes: le
valvideiru (parl� dans le village de Valverde del Fresno), le
ma�egu (parl� � San Mart�n) et le lagarteiru
(parl� � Rio Eljas). Ces trois variantes ne connaissent que
de faibles diff�rences, lesquelles ne sont pas suffisantes
pour nuire � l'intercompr�hension. Tout locuteur du fala
peut aussi comprendre le galicien, sans probl�me majeur,
mais les locuteurs du fala demeurent conscients qu'ils ne
parlent pas le galicien et ils ne s'identifient pas � cette
langue. Ils n'�crivent qu'en castillan, car le fala ne
s'�crit pas; les usagers du fala ne veulent pas non plus
que leur langue s'aligne sur l'orthographe du galicien.
�videmment, la proximit� du Portugal explique le caract�re
de transition du fala. Ces populations ont v�cu isol�s
depuis le XVIe
si�cle et ont peu ainsi conserv� leurs particularit�s
linguistiques.
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Cependant, depuis plusieurs d�cennies, le
castillan p�n�tre de plus en plus dans la langue fala, ce
qui entra�ne des modifications dans la grammaire et le
vocabulaire de cette langue tr�s vuln�rable. De fa�on g�n�rale,
les locuteurs du fala utilisent le castillan � l'�cole, �
l'�glise et avec les �trangers; le fala est r�serv� aux
communications informelles. Le fala n'a jamais �t�
reconnu officiellement, mais,
le 20 mars 2001, il a �t�
d�clar� par d�cret �bien d'int�r�t
culturel� ("Bien de Inter�s Cultural") par la Junte
d'Estr�madure.
3 Bref historique
Le territoire de
l'Estr�madure a �t� une r�gion habit�e par les Ib�res, les
Celtes et les Lusitaniens, sans compter les invasions des
Ph�niciens, des Grecs et des Carthaginois.
3.1 Une province
romaine
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Toute la r�gion devint une province
romaine � partir de 27 avant notre �re. Les Romains
pacifi�rent la r�gion la divis�rent en provinces: la Gallaecia, la Tarraconensis, la Lusitania, la Baetica et la
Carthagenensis. Le territoire de l'actuelle Estr�madure
�tait situ�e dans la province de Lusitanie. La pr�sence
de Rome en Espagne dura sept si�cles. Les Romains n'ont pas
seulement transmis une administration territoriale, mais ils
ont aussi laiss� un ensemble de coutumes sociales et
culturelles, dont la langue latine qui deviendra notamment le
castillan.
Apr�s plus d'un si�cle sans pr�sence �trang�re, les Wisigoths s'install�rent
dans la r�gion au VIe si�cle,
mais le royaume wisigoth fut menac� au d�but du VIIIe
si�cle par l'invasion arabe.
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3.2 L'invasion
arabe
Les guerriers musulmans
s'appropri�rent presque toute la P�ninsule en moins de sept ann�es, sauf
pour les �les Bal�ares. Le Sud �tait acquis d�s 711, puis la Catalogne
en 712, le royaume de Valence en 714, les Bal�ares seulement en 903. Le
califat de Cordoue (viiie-xe si�cle),
fond� en 756, connut son apog�e sous Abd al-Rahmān III (912-961). Les
chr�tiens d�Espagne se r�fugi�rent dans les royaumes rest�s ind�pendants
au nord (les Asturies, le L�on, l'Aragon et les Pyr�n�es), tandis que la
religion et la civilisation musulmanes s�implantaient rapidement dans le
reste de la P�ninsule.
3.3 Le Royaume de L�on
Apr�s la mort d'Alphonse III dit le Grand
(866-910), le Royaume des Asturies se divisa et fut r�parti
entre ses fils. Le L�on revint � Garc�a Ier
ainsi que la Castille et la province de l'�lava (Pays basque),
ce qui cr�a le Royaume de L�on. Ordo�o II re�ut la Galice et
Fruela II, les Asturies. Lors du d�c�s de Garc�a Ier en 914,
Ordo�o II fut proclam� roi de Le�n et de Galice. Le Royaume de
L�on regroupait aussi le Royaume d'Asturies.
Le Royaume de L�on se d�veloppa vers le Duero et
la Sierra de Guadarrama jusqu�� l�Estr�madure qui demeura sans
roi. � la mort de Ferdinand Ier
en 1065, le fils a�n� Sanche h�rita du comt� de Castille, qui un
royaume : le royaume de Castille. Le second fils, Alphonse,
re�ut le territoire apport� par sa m�re, le Le�n. Le troisi�me,
Garc�a, re�ut le Royaume de Galice.
Avec Alphonse VIII de L�on (1188-1230), le
royaume s��tendit sur l�Estr�madure, atteignant ainsi une grande
extension territoriale. � cette �poque, l�estr�madurien �tait
encore la langue v�hiculaire de toute la r�gion.
3.4 La castillanisation
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En 1230, le royaume de L�on fut int�gr� � la Castille avec
Ferdinand III appel� saint Ferdinand de Castille, roi de
Castille de 1217 � 1230, puis roi de Castille-et-L�on de
1230 � 1252. Cependant, il n�exista pas imm�diatement
d�union r�elle des royaumes de L�on et de Castille, car les
deux royaumes maintinrent des institutions s�par�es, des
lois diff�rentes et des syst�mes �conomiques ind�pendants,
m�me s'ils partageaient le m�me monarque. Dans les faits, le
L�on b�n�ficia de son ind�pendance jusqu�en 1301. Mais
la r�gion prit le nom de �royaume de Castille� au fur et �
mesure que les rois de Castille �tendirent leurs
possessions.
C'est lors de la Reconqu�te que le mot extremadura prit le sens
de �terre des extr�mes�, plateau o� hivernaient les troupeaux (privil�ges
accord�s par Alphonse X le Sage � la Mesta en 1293). Au d�but, cette appellation
s'appliquait aux terres qui s'�tendaient sur la meseta, y compris
Salamanque et l'Andalousie. mais ensuite elle d�signa la r�gion "Extremadura de
Le�n", car cette partie de la Lusitanie n'avait pas de nom.
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Puis, en 1469, Ferdinand
II d�Aragon �pousa Isabelle de Castille et les deux royaumes
(l'Aragon et la Castille) s�unirent. L�Espagne alors unifi�e
imposa progressivement la castillanisation du royaume, y
compris en Estr�madure, bien
que le catalan continu�t de b�n�ficier de son statut de
langue officielle dans les anciens comt�s de la Catalogne.
L'une des causes de la castillanisation rapide de l'Estr�madure
fut sans doute l'influence culturelle de la prestigieuse Universit� de
Salamanque. Cette universit� eut pour effet de diviser l'�re l�asturo-l�onais
entre l�asturien dans le Nord, et l�estr�madurien dans le Sud. L�expansion du
castillan provint essentiellement par le sud avec la croissance �conomique de la
province de Badajoz. D�s lors, l'estr�madurien commen�a son long d�clin comme
langue v�hiculaire et devint le symbole de l'ignorance et de la pauvret� de la
part de ceux qui le parlaient. Les locuteurs de l'estr�madurien adopt�rent un
comportement diglossique, avec le r�sultat que cette langue ne servit plus que
de fa�on informelle � la maison ou entre amis. L'estr�madurien fut r�serv�
strictement � la communication orale, le castillan pour l'�crit.
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Depuis le XVe
si�cle, la de l'Estr�madure faisait partie de la province de Salamanque. Par un vote des
Cort�s (1653), elle fut d�finie dans sa forme actuelle. En 1711, fut cr��e la
Intendencia de Extremadura, dont le si�ge est d'abord � M�rida, puis �
Badajoz et, en 1790, la Real Audiencia de Extremadura � C�ceres. Ce n'est qu'en
1833 que l'Estr�madure fut divis�e en deux provinces, ce qui suscita des
rivalit�s entre les villes principales pour �tre le si�ge des
capitales(M�rida et Badajoz, et Plasencia et C�ceres).
Ce n'est qu'� la fin du
XIXe si�cle
que survint la premi�re tentative s�rieuse de r�diger des textes
en estr�madurien, notamment gr�ce au po�te Jos�
Mar�a
Gabriel y Gal�n (1970-1905). Mais les tentatives
pour revitaliser l'estr�madurien �chou�rent toutes.
Le 26 f�vrier 1983, l�Estr�madure
obtint son statut d�autonomie et devint l'une
des 17 Communaut�s autonomes de l'Espagne. Mais
l'histoire actuelle de
l'Estr�madure demeure encore celle d'une r�gion sous-d�velopp�e. Plusieurs
organismes non gouvernementaux tentent de
r�tablir la langue estr�madurienne et faire de
la province de Caceres une r�gion officiellement
bilingue. Toutefois, les autorit�s locales ne
semblent pas partager cette vision des choses,
car jusqu'ici tous les projets d'officialisation
et de normalisation ont �t� rejet�s. Tout au
plus, le gouvernement accepterait une certaine
r�gionalisation du castillan dans le nord-ouest
de la province de Caceres. Dans l'�tat actuelle
des choses, l'estr�madurien est consid�r� comme
une langue en danger d'extinction. Pour sa part,
l�APLEx, une
organisation
Aujourd�hui seulement certains organismes font
leur possible pour r�tablir la langue et faire de l�Estr�madure
nordique une r�gion bilingue, tandis que le gouvernement et les
institutions pensent que la meilleure solution est que les
habitants de l�Estr�madure du nord-ouest gardent un dialecte
castillan sans l�estr�maduran. Il y a �galement eu des
tentatives de transformation des dialectes castillans
m�ridionaux en langue officielle, ce qui d�stabilise encore l�estr�maduran
et facilite la t�che de l�administration (rejeter les projets
d�officialisation et de normalisation de l�estr�maduran).
Aujourd�hui cette langue est s�rieusement menac�e de
disparition, puisque seules les personnes �g�es parlent encore
un dialecte d�form� de l�original. La majeure partie de la
population d�Estr�madure ignore l�existence m�me de la langue,
puisque tous les m�dias �crits et audiovisuels sont en espagnol
castillan.
Une organisation r�gionale, l�APLEx,
l'Asociaci�n Cultural "Estudio
y Divulgaci�n del Patrimonio Ling�istico Extreme�o",
s�efforce de pr�server l�estr�madurien. Un journal culturel a
m�me �t� cr��, l'Iventia r�dig� en estr�madurien unifi�.
Mais le gouvernement local a d'autres pr�occupations et la
survie de l'estr�madurien semble sans int�r�t.
4 La politique
linguistique
Il n'existait aucun article formel sur la langue dans le Statut
d'autonomie de 1983 (Ley Org�nica 1/1983, de 25 de febrero,
modificada por Ley Org�nica 8/1994, de 24 de marzo). En effet,
l'article 7 ne portait que sur le �patrimoine historique monumental, artistique et
arch�ologique� d'int�r�t particulier pour la Communaut� autonome:
Art�culo 7
1) Corresponde a la Comunidad Aut�noma la
competencia exclusiva en las siguientes materias:
13. Patrimonio monumental hist�rico, art�stico, arqueo-l�gico de
inter�s para la Comunidad Aut�noma, sin perjuicio de lo previsto en
el art�culo 149.1.28 de la Constituci�n.
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Article 7
[abrog�] 1) La comp�tence exclusive dans les
mati�res suivantes rel�ve de la Communaut� autonome :
13. Le patrimoine historique monumental,
artistique et arch�ologique
d'int�r�t pour la Communaut� autonome, sans pr�judice des
dispositions pr�vues � l'article 149.1.28 de la Constitution.
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En 2011, l'Estr�madure �tait dot�e d'un nouveau Statut
d'autonomie par la Loi organique 1/2011 du 28 janvier sur la r�forme
du Statut d'autonomie de la Communaut� autonome d'Estr�madure.
L'article 7 (alin�a 2) du nouveau Statut traite des �caract�ristiques
sociales, historiques, linguistiques et culturelles de l'Estr�madure�,
sans les nommer. L'alin�a 10 fait allusion �� la ma�trise des autres
langues� (sans les nommer), alors que l'alin�a 15 fait r�f�rence �
�l'usage de la langue des signes espagnole�:
Ley Org�nica 1/2011, de 28 de
enero, de reforma del Estatuto de Autonom�a de la Comunidad
Aut�noma de Extremadura
Art�culo 7.
Principios
rectores de los poderes p�blicos extreme�os.
Los poderes p�blicos regionales:
1. Ejercer�n sus
atribuciones con las finalidades primordiales de
promover las condiciones de orden social, pol�tico,
cultural o econ�mico, para que la libertad y la igualdad
de los extreme�os, entre s� y con el resto de los
espa�oles, sean reales y efectivas; remover los
obst�culos que impidan o dificulten su plenitud; y
facilitar la participaci�n de todos en la vida pol�tica,
econ�mica, cultural y social de Extremadura, en un
contexto de libertad, justicia y solidaridad.
2. Fomentar�n los valores de los extreme�os y el
afianzamiento de su identidad a trav�s de la
investigaci�n, desarrollo y difusi�n de los rasgos
sociales, hist�ricos, ling��sticos y culturales de
Extremadura en toda su variedad y extensi�n, con
especial atenci�n al rico patrimonio de las formas
tradicionales de la vida de los pueblos, en un marco
irrenunciable de pleno desarrollo socioecon�mico rural.
10. Consideran un objetivo irrenunciable la masiva
difusi�n de la cultura en su sentido m�s amplio y un
acceso igualitario de los extreme�os a la informaci�n y
a los bienes y servicios culturales. Para ello,
Extremadura considera instrumentos particularmente
�tiles el dominio de otras lenguas, el manejo de las
tecnolog�as de la informaci�n y la comunicaci�n, la
extensi�n de los sistemas operativos de c�digo abierto y
el uso de las licencias de libre copia y distribuci�n.
Asimismo, velar�n por la conservaci�n de los bienes del
patrimonio cultural, hist�rico y art�stico.
15. Promover�n la
autonom�a, la igualdad de oportunidades y la integraci�n
social y laboral de las personas con discapacidad, con
especial atenci�n a su aportaci�n activa al conjunto de
la sociedad, a la ense�anza y uso de la lengua de signos
espa�ola y a la eliminaci�n de las barreras f�sicas.
|
La
loi organique 1/2011 du 28 janvier sur la r�forme du Statut
d'autonomie de la Communaut� autonome d'Estr�madure
Article 7
Principes directeurs des autorit�s publiques de
l'Estr�madure
Les autorit�s publiques
r�gionales:
1. Exercent leur
juridiction dans le but principal de promouvoir les
conditions de la vie sociale, politique, culturelle ou
�conomique, afin que la libert� et l'�galit� des
Estr�maduriens, entre eux et avec les autres Espagnols,
soient r�elles et efficaces; suppriment les obstacles
qui emp�chent ou entravent sa prosp�rit�; et facilitent
la participation de tous dans le d�veloppement
politique, �conomique, culturel et social de
l'Estr�madure, dans un contexte de libert�, de justice
et de solidarit�.
2. Favorisent les
valeurs des Estr�maduriens et le renforcement de leur
identit� au moyen de la recherche, du d�veloppement et
de la diffusion des caract�ristiques sociales,
historiques, linguistiques et culturelles de
l'Estr�madure dans toute leur vari�t� et leur extension,
avec une attention particuli�re � la richesse du
patrimoine des formes traditionnelles de la vie des
individus, dans un cadre indispensable pour un plein
d�veloppement socio-�conomique rural.
10. Consid�rent comme
l'un des objectifs essentiels de la diffusion de la
culture de masse dans son sens le plus large et un acc�s
�gal des Estr�maduriens � l'information et aux biens et
services culturels. � cet effet, l'Estr�madure consid�re
comme particuli�rement utiles la ma�trise des autres
langues, la gestion des technologies de l'information et
de la communication, l'extension des syst�mes
d'exploitation de code source et l'usage des licences de
libre copie et de distribution. De plus, les autorit�s
veillent � la conservation du patrimoine culturel,
historique et artistique.
15. Favorisent
l'autonomie, l'�galit� des chances et l'int�gration
sociale et l'emploi des personnes handicap�es, avec une
attention particuli�re pour leur contribution active �
la soci�t� tout enti�re, � l'�ducation et � l'usage de
la langue des signes espagnole et � l'�limination des
obstacles physique.
|
L'article 9 du Statut d'autonomie mentionne comme comp�tences
exclusives de l'Estr�madure la culture sous toutes ses formes, y compris
la protection des particularit�s linguistiques distinctives, sans davantage les
nommer ou les pr�ciser:
Art�culo 9
Competencias exclusivas
1) La Comunidad Aut�noma de Extremadura tiene competencia
exclusiva sobre las siguientes materias:
47. Cultura en cualquiera
de sus manifestaciones. Patrimonio hist�rico y cultural de
inter�s para la Comunidad Aut�noma. Folclore, fiestas y
tradiciones populares. Protecci�n de las modalidades
ling��sticas propias. Academias cient�ficas y culturales de
Extremadura.
|
Article 9
Comp�tences exclusives
1) La r�gion autonome d'Estr�madure a la juridiction
exclusive dans les mati�res suivantes:
47. La culture sous toutes
ses formes. Le patrimoine historique et culturel d'int�r�t
pour la Communaut� autonome. Le folklore, les f�tes et les
traditions populaires. La protection des particularit�s
linguistiques distinctives. Les acad�mies scientifiques et
culturelles de l'Estr�madure.
|
Quant � l'article 84 du Statut d'autonomie, il s'en tient au
patrimoine dont font partie les biens et les droits acquis de l'administration
publique � l'occasion des transfert des fonctions et des services :
Art�culo 84.
Patrimonio.
1) La Comunidad Aut�noma de Extremadura tiene su propio
patrimonio y dispone de bienes de dominio p�blico, patrimoniales
y otros especiales, con el r�gimen jur�dico que disponga una ley
de la Asamblea.
2) Forman parte del patrimonio de la Comunidad los bienes
y derechos recibidos desde las administraciones p�blicas con
ocasi�n de los traspasos de funciones y servicios y los
adquiridos por cualquier otro t�tulo jur�dico v�lido. |
Article 84
Patrimoine
1) La Communaut� autonome d'Estr�madure d�tient son propre
patrimoine et dispose de biens du domaine public, du patrimoine
et autres biens particuliers de r�gime juridique que pr�voit une
loi de l'Assembl�e.
2) Font partie du patrimoine de la Communaut� les biens
et les droits acquis de l'administration publique � l'occasion
des transfert des fonctions et des services, ainsi que ceux
acquis par tout autre titre juridique valide. |
Dans la Constitution espagnol de 1978, l'article 149 pr�cise
que l'�tat central jouit d'une comp�tence exclusive pour la d�fense du
patrimoine culturel, artistique et monumental espagnol contre l'exportation et
la spoliation:
Art�culo
149
1) El Estado tiene competencia exclusiva sobre las
siguientes materias:
28. Defensa del patrimonio
cultural, art�stico y monumental espa�ol contra la
exportaci�n y la expoliaci�n museos, bibliotecas y archivos
de titularidad estatal, sin perjuicio de su gesti�n por
parte de las Comunidades Aut�nomas.
|
Article 149
1) L'�tat jouit
d'une comp�tence exclusive pour les mati�res suivantes:
28. La
d�fense du patrimoine culturel, artistique et monumental
espagnol contre l'exportation et la spoliation; mus�es,
biblioth�ques et archives qui appartiennent � l'�tat, sans
pr�judice d'une gestion par les communaut�s autonomes;
|
4.1 Le
statut officiel du castillan par d�faut
Le Statut d'autonomie de 2011 accord�
� l'Estr�madure n'accorde aucune
reconnaissance officielle ni au castillan ni � aucune autre
langue. En cons�quence, seul l'article 3 (trois paragraphes) de
la Constitution espagnole s'appliquait dans la Communaut�
autonome d'Estr�madure, car le castillan est la langue espagnole
officielle de l'�tat, donc de celle de ses �tats constitutifs :
Art�culo 3
1) El
castellano es la lengua espa�ola oficial del Estado.
Todos los espa�oles tienen el deber de conocerla y
el derecho a usarla.
2) Las dem�s lenguas espa�olas ser�n tambi�n
oficiales en las respectivas Comunidades Aut�nomas
de acuerdo con sus Estatutos.
3) La riqueza de las distintas modalidades
ling��sticas de Espa�a es un patrimonio cultural que
ser� objeto de especial respeto y protecci�n. |
Article
3
1)
Le
castillan est la langue espagnole officielle de
l'�tat. Tous les Espagnols ont le devoir de le
conna�tre et le droit de l'utiliser.
2)
Les autres langues espagnoles seront �galement
officielles dans les Communaut�s autonomes
respectives en accord avec leurs Statuts.
3)
La
richesse des diverses modalit�s linguistiques de
l'Espagne est un patrimoine culturel qui doit �tre
l'objet d'une protection et d'un respect
particuliers. |
De toute fa�on, il n'existe
aucune loi particuli�re adopt�e par les Cortes d'Estr�madure
proclamant le castillan comme langue officielle. Le castillan
est par cons�quent la �langue officielle par d�faut�. Ce fait
t�moigne aussi de l'absence de �probl�mes� en mati�re de langue.
Rappelons que, si
tous les Espagnols ont le devoir de
conna�tre le castillan, cette obligation ne
s'applique pas au catalan, au basque et au galicien, encore
moins aux autres langues comme l'estr�madurien ou le l�onais.
L'utilisation de ces langues minoritaires en Espagne ne
constitue pas une obligation, mais simplement un droit. Les
langues ne sont donc pas officielles au m�me degr�: la langue
officielle de toute l'Espagne demeure le castillan, ce qui lui
assure une pr�s�ance certaine. Il faut bien comprendre que, en
termes de droits linguistiques, la Constitution espagnole
reconna�t deux cat�gories de citoyens et deux cat�gories de
territoires.
Ainsi, la Constitution
pr�voit un �tat espagnol unilingue
compos� de territoires officiellement unilingues (les
castillanophones) et de territoires officiellement bilingues
(pour les Catalan, les Basques et les Galiciens). Comme la
Constitution espagnole est muette sur le galicien, l'estr�madurien
ou le l�onais, et que le Statut d'autonomie n'en fait pas
davantage mention, seul le castillan b�n�ficie du statut
d'officialit�. N�anmoins, les diverses langues du territoire de
la Communaut� b�n�ficient d'une certaine reconnaissance en tant
que �patrimoine culturel� ou �bien d'int�r�t culturel�.
4.2 La langue de la Communaut� autonome
Aucun autre texte juridique ne fait
aucune allusion � la langue officielle de la Communaut�
autonome, ni � d'autres langues, sauf dans le domaine de
l'�ducation. La Communaut� autonome de
l'Estr�madure est
de langue castillane, ce qui ne surprend gu�re, car ce
territoire est � la source de l'expansion de cette
langue dans toute l'Espagne.
Quoi qu'il en soit, aucune autre langue
n'est utilis�e au parlement de l'Estr�madure, ni
dans les tribunaux, ni dans l'Administration. Comme le
castillan est la langue officielle et que tous les
citoyens connaissent cette langue, seul le castillan est
employ�. Les seuls documents �crits et d�pos�s dans un
tribunal doivent �tre r�dig�s en castillan.
En ce qui a trait aux services
gouvernementaux, tant ceux du pouvoir central que ceux
de la Communaut� autonome, l'Administration s'en tient
aux dispositions constitutionnelles qui d�clarent que le
castillan est la langue officielle. Si, par
inadvertance, un citoyen fait parvenir une lettre dans
une autre langue dans
un bureau du gouvernement, l'Administration se contente
de retourner le document sans m�me y r�pondre. Toutes
les d�nominations des municipalit�s doivent �tre en
castillan, y compris celles situ�s dans les r�gions
minoritaires, sauf celles des
trois villages de Valverde del Fresno, d'Eljas et de San Mart�n.
4.3 Le patrimoine
culturel et les biens d'int�r�t culturel
Art�culo
Unico
Se declara Bien de Inter�s Cultural la "A Fala", habla viva
que existe en el Valle de X�lama y m�s en concreto en las
localidades de San Mart�n de Trevejo, Eljas y Valverde del
Fresno como se describe:
"Habla viva que es preciso promover, intensificando su
conocimiento tanto en la vertiente hist�rica como en la de su
actualidad."
Desde el punto de vista hist�rico, "A Fala" se relaciona con la
diversidad de dialectos rom�nicos peninsulares que, a trav�s de
los sucesivos fen�menos migratorios, constituyeron este
riqu�simo tesoro patrimonial. [...]
|
Article unique
Est d�clar� bien d'int�r�t culturel le fala, le parler vivant
qui existe dans la vall�e de X�lama et plus concr�tement dans
les localit�s de San Mart�n Trevejo, Eljas et Valverde del
Fresno, tel qu'il est d�crit :
�Parler vivant qu'il est n�cessaire de promouvoir, en
intensifiant sa connaissance tant dans sa
dimension historique que
contemporain.�
Du point de vue historique, le fala se rapporte � la
diversit� des dialectes romans p�ninsulaires qui, � travers les
ph�nom�nes migratoires successifs, ont constitu� � ce richissime
tr�sor patrimonial. [...]
|
Dans les faits, l'�tat ne s'engage � faire en sorte que les
diff�rentes institutions et administrations publiques
coordonnent leurs activit�s pour garantir la d�fense et la
protection du fala afin que le "lagarteiru", le "ma�egu" et le "valverdeiru"
soient encore une r�alit� tant que leurs locuteurs le voudront
ainsi. Le document ajoute que �la langue appartient aux locuteurs de cette langue�,
que �le fala
appartient aux habitants de ces trois localit�s� et que �ce sont eux
qui doivent dire comment ils souhaitent la pratiquer, dans
quelle mesure et dans quelles limites�.
Mentionnons aussi la
Loi
2/2008 du 16 juin sur le patrimoine de la Communaut� autonome
d'Estr�madure. Cette loi, qui n'a
aucune port�e linguistique, a pour objectif le r�gime juridique
des biens et des droits du patrimoine de la Communaut� autonome
d'Estr�madure, ainsi que leur administration, leur d�fense et
leur conservation (art. 1). L'article 2 pr�cise que les eaux, les montagnes, les mines, l'exploitation des hydrocarbures,
les routes, les voies animales, la propri�t� intellectuelle
et industrielle et autres propri�t�s administratives sp�ciales,
ainsi que le patrimoine historique sont r�gis par une
l�gislation sp�cifique:
Article 2
R�gime juridique du patrimoine
1) Le patrimoine de la Communaut� autonome d'Estr�madure
est r�gi par la pr�sente loi, par ses r�glements d'ex�cution
et ses d�veloppements, par la l�gislation nationale de base et les
autres normes de droit public applicables et, de fa�on
compl�mentaire,
par les normes de droit priv� qui lui sont applicables.
2) Les eaux, les montagnes, les mines, l'exploitation des hydrocarbures,
les routes, les voies animales,
la propri�t� intellectuelle et
industrielle et autres propri�t�s administratives sp�ciales,
ainsi que le patrimoine historique sont r�gis par une
l�gislation sp�cifique, sans pr�judice de l'application
compl�mentaire de la pr�sente loi.
3) Le m�me r�gime du paragraphe 1 du pr�sent article
est aussi applicable aux biens publics et
patrimoniaux, sans pr�judice de les autres normes de droit
administratif et de droit priv�, qui r�sultent de l'application
du droit compl�mentaire.
|
Le patrimoine de la Communaut� autonome d'Estr�madure est
constitu� par l'ensemble des biens et des droits appartenant �
son administration, � la collectivit� ou aux organismes publics cr��s
sous leur juridiction (art. 3).
Il existe aussi un R�glement sur le
patrimoine de la Communaut� autonome. Il s'agit du
d�cret 180/2000 du 25 juillet approuvant le
r�glement sur le patrimoine de la Communaut� autonome d'Estr�madure
(Decreto 180/2000, de 25 de julio, por el que se aprueba el
Reglamento de Patrimonio de la Comunidad Aut�noma de Extremadura).
En vertu de ce r�glement (art. 4), le fala, un �bien
d'int�r�t culturel�, ne peut �tre consid�r� comme un �bien
patrimonial�:
Article 4
Sont des biens patrimoniaux :
1) Ceux non destin�s �
l'usage g�n�ral ou aux services publics.
2)
Les rendements, profits ou revenus des biens domaniaux et
patrimoniaux.
3) Les actions, participations et obligations, dans des soci�t�s
� caract�re public ou priv� dans lesquelles interviennent
l'Administration de la Communaut� autonome, ses organismes
autonomes ou ses organismes publics de droit priv�.
4) Tout autre bien et droit, dont la propri�t� est
tenue par
la Communaut� autonome et qui n'est pas qualifi�e comme domaniale.
|
4.4 L'�ducation
Compte tenu de la
l�gislation en vigueur, les �coles publiques dans la Communaut�
autonome d'Estr�madure sont dans l'obligation de dispenser
un enseignement en castillan.
En ce sens, l'Estr�madure
respecte les dispositions de la
Loi organique 2/2006
du 3 mai sur l'�ducation (Ley
Org�nica 2/2006, de 3 de mayo, de Educaci�n). Dans
l'enseignement primaire, c'est l'article 17 qui s'applique:
Article 17
Objectifs de l'�ducation primaire
L'�ducation primaire doit contribue � d�velopper
chez les files et les gar�ons des habilet�s qui leur
permettent :
e.
De conna�tre et d'utiliser de mani�re appropri�e
la langue castillane et, s'il y a lieu, la
langue co-officielle de la Communaut� autonome
et de d�velopper des habitudes de lecture.
f. D'acqu�rir dans au moins une langue �trang�re
les comp�tences de base en communication, qui
leur permettent d'exprimer et de comprendre des
messages simples et de fonctionner dans des
situations quotidiennes.
|
Quant � l'enseignement
secondaire, c'est l'article 23 de la m�me loi:
Article 23
Objectifs
L'�ducation secondaire obligatoire doit contribuer �
d�velopper chez les �l�ves les habilet�s qui leur
permettent :
h. De comprendre et d'exprimer
correctement, � l'oral et � l'�crit, dans la
langue castillane et, s'il y a lieu, dans la
langue co-officielle de la Communaut� autonome,
des textes et des messages complexes, et d�buter
leurs connaissances par la lecture et l'�tude de
la litt�rature.
i. De comprendre et de s'exprimer dans une ou
plusieurs langues �trang�res de mani�re
appropri�e.
|
�tant donn� que la Communaut�
autonome d'Estr�madure n'a pas de �langue co-officielle�,
la seule langue d'enseignement est le castillan. De plus, dans
toutes les �coles, on n'enseigne que la langue et l'histoire de
la Castille et de la Vieille-Castille, en ignorant g�n�ralement l'histoire et la culture
sp�cifiques de la Communaut� autonome d'Estr�madure.
Les �tudes universitaires se font exclusivement
en castillan.
4.5 Les m�dias
Dans le territoire de
la Communaut� autonome de l'Estr�madure, la totalit� des
journaux et magazines est en castillan, peu importe la
province o� ils sont diffus�s, que ce soit dans le
C�ceres ou le Badajoz. Il
n'existe pas de journal pour les minorit�s
linguistiques, sauf pour les gal�gophones des trois
villages du fala � Valverde del Fresno, Eljas et San Mart�n de Trevejo
�, qui utilisent les journaux de la Galice. Les m�dias
�lectroniques sont �galement en castillan, tant � la
radio qu'� la t�l�vision (Estremadura TV).

La politique de la
Communaut� autonome de l'Estr�madure est caract�ris�e
par la non-intervention en mati�re de langue officielle.
Il est inutile de prot�ger le castillan, une langue
parl�e par toute la population, si l'on fait exception
des immigrants arriv�s r�cemment. Quant aux langues
minoritaires, elles se r�duisent au fala, une langue
d�clar�e �bien d'int�r�t culturel�. Quant � l'estr�madurien
et ses variantes, ce sont officiellement des variantes
de l'espagnol, qu'il ne convient pas de prot�ger.
La l�gislation
estr�madurienne traite au mieux du �patrimoine�
historique, mais ne pr�cise pas si le castillan en fait
partie. Quoi qu'il en soit, ce ne sont pas des v�ux
pieux sur les �biens d'int�r�t culturel�, qui vont
assurer une protection quelconque aux langues
minoritaires, comme le fala. Pourtant, il s'agit l� d'un
effort r�el pour le gouvernement de la Communaut�
autonome en ce qui a trait aux langues minoritaires. Or,
celles-ci ne sauraient constituer une menace pour la
toute-puissante langue castillane. Mais la tradition en
Espagne est de n'accorder des droits qu'aux langues co-officielles
(galicien, catalan et basque) reconnues par la
Constitution et les statuts d'autonomie. L'Estr�madure
ne fait pas exception.