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United States of America
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�tats-Unis d'Am�rique
Pr�sentation g�n�rale
|

Les �tats-Unis d'Am�rique (en anglais:
United States of America) forment une r�publique f�d�rale, une
f�d�ration,
constitu�e de 50 �tats et d'un district f�d�ral (voir
la carte), celui de Columbia. Ce pays d'Am�rique du Nord s'�tend de l'Atlantique au Pacifique
et du Canada au golfe du Mexique, et comprend aussi l'Alaska et les �les d'Hawa�.
Avec un territoire de 9,6 millions de kilom�tres carr�s, dont 1,5 million km�
seulement en Alaska, les �tats-Unis forment un ��tat-continent�, le quatri�me du
monde par la superficie, dot� de deux fa�ades oc�aniques. La capitale du pays
est Washington. Les plus grandes villes sont New York et Los Angeles, deux
m�tropoles au rayonnement international.
1.1 Les �tats am�ricains
Voici la liste des 50 �tats
am�ricains, avec leur abr�viation et la date de leur admission dans l'Union
ou la f�d�ration (les �tats avec des liens sont ceux disponibles dans ce site):
On peut aussi consulter un tableau des 50 �tats avec leur ordre d'admission
dans l'Union en cliquant
ICI. Cela dit, le pays peut �tre divis� en fonction de quelques grandes
r�gions qui ont chacune un climat, une g�ographie, des traditions et un
histoire particuli�res:
 |
D�nomination anglaise |
D�nomination
fran�aise |
�tats |
New England
(6)
|
Nouvelle-Angleterre
|
Connecticut, Maine, Massachusetts, New
Hampshire, Rhode Island, Vermont |
Middle Atlantic
(5) |
Centre du littoral
de l'Atlantique |
Delaware, Maryland, New Jersey, New York,
Pennsylvanie |
South
(13) |
Sud |
Alabama, Arkansas, Caroline du Nord, Caroline du
Sud, Floride, G�orgie, Kentucky, Louisiane, Mississippi, Missouri,
Tennessee, Virginie, Virginie occidentale |
Midwest
(11)
|
Midwest
|
Dakota du Nord, Dakota du Sud, Illinois,
Indiana, Iowa, Kansas, Michigan, Minnesota, Nebraska, Ohio, Wisconsin |
Southwest
(4)
|
Sud-Ouest
|
Arizona, Nouveau-Mexique, Oklahoma, Texas |
West
(11)
|
Ouest
|
Alaska, Californie, Colorado, Hawa�, Idaho,
Montana, Nevada, Oregon, Utah, Washington, Wyoming |
|
1.2 Les r�gions
administratives associ�es
Les �tats-Unis poss�dent plusieurs
�r�gions administratives associ�es�. On compte deux Commonwealths
(Porto Rico et les
�les Mariannes du Nord) et quatre
territoires non incorpor�s (les
Samoa am�ricaines, les �les
Vierges am�ricaines, l'�le de Guam et la
f�d�ration de Micron�sie). Il s'agit
dans tous les cas d'�les constituant une forme de �protectorat
am�ricain�. G�n�ralement, les Commonwealths ou �tats associ�s tendent
g�n�ralement � disposer d'une plus grande autonomie que les territoires non
incorpor�s.
Les �tats-Unis poss�dent aussi des
territoires inhabit�s, c'est-�-dire des
�lots administr�s par le
minist�re de l'Int�rieur (United States Minor Outlying Islands): Johnston, Baker-et-Howland, Jarvis, Kingman Reef, Midway, Navassa,
Palmyra et Wake.
La fronti�re septentrionale entre le Canada et les
�tats-Unis a chang� plusieurs fois depuis l'Ind�pendance, ce qui a modifi�
la superficie de certains �tats du Nord (voir
la carte): Washington, Oregon, Idaho,
Montana, Dakota du Nord, Minnesota et Maine. Lors de l'ind�pendance en 1789, le territoire des �tats-Unis �tait bien petit,
par comparaison � ce qu'il allait devenir au cours des d�cennies suivantes
(voir
la carte de 1789).
Lors du recensement de 1990 (US
Census Bureau), la population des �tats-Unis atteignait 230 millions
d'habitants, mais le recensement d'avril 2000 r�v�lait que la population
am�ricaine atteignait 281,4 millions d'habitants; en 2014, c'�taient 318
millions. D'apr�s les calculs
d�mographiques du US Census Bureau, la population
des �tats-Unis devait franchir la barre des 300 millions, pr�cis�ment � 7 h 46,
le 17 octobre 2006.
2.1 Les donn�es du recensement
Toujours selon le US Census Bureau, la
population par �tat se r�partissait comme suit (par ordre d�croissant) lors du
recensement de 2000:
�tat |
Population
(ordre d�croissant) |
Population
(recensement 2000) |
Californie |
1 |
33 871 648 |
Texas |
2 |
20 851 820 |
New York |
3 |
18 976 457 |
Floride |
4 |
15 982 378 |
Illinois |
5 |
12 419 293 |
Pennsylvanie |
6 |
12 281 054 |
Ohio |
7 |
11 353 140 |
Michigan |
8 |
9 938 444 |
New Jersey |
9 |
8 414 350 |
Georgie |
10 |
8 186 453 |
Caroline du Nord |
11 |
8 049 313 |
Virginie |
12 |
7 078 515 |
Massachusetts |
13 |
6 349 097 |
Indiana |
14 |
6 080 485 |
Washington |
15 |
5 894 121 |
Tennessee |
16 |
5 689 283 |
Missouri |
17 |
5 595 211 |
Wisconsin |
18 |
5 363 675 |
Maryland |
19 |
5 296 486 |
Arizona |
20 |
5 130 632 |
Minnesota |
21 |
4 919 479 |
Louisiane |
22 |
4 468 976 |
Alabama |
23 |
4 447 100 |
Colorado |
24 |
4 301 261 |
Kentucky |
25 |
4 041 769 |
Caroline du Sud |
26 |
4 012 012 |
Oklahoma |
27 |
3 450 654 |
Oregon |
28 |
3 421 399 |
Connecticut |
29 |
3 405 565 |
Iowa |
30 |
2 926 324 |
Mississippi |
31 |
2 844 658 |
Kansas |
32 |
2 688 418 |
Arkansas |
33 |
2 673 400 |
Utah |
34 |
2 233 169 |
Nevada |
35 |
1 998 257 |
Nouveau-Mexique |
36 |
1 819 046 |
Virginie occidentale |
37 |
1 808 344 |
Nebraska |
38 |
1 711 263 |
Idaho |
39 |
1 293 953 |
Maine |
40 |
1 274 923 |
New Hampshire |
41 |
1 235 786 |
Hawa� |
42 |
1 211 537 |
Rhode Island |
43 |
1
048 319 |
Montana |
44 |
902 195 |
Delaware |
45 |
783 600 |
Dakota du Sud |
46 |
754 844 |
Dakota
du Nord |
47 |
642 200 |
Alaska |
48 |
626 932 |
Vermont |
49 |
608 827 |
District de Columbia |
50 |
572 059 |
Wyoming |
51 |
493 782 |
On peut consulter la r�partition de la population par �tat
en cliquant
ICI.
2.2 Le gentil� �Am�ricain� et les
autres appellations
L'appellation courante pour d�signer les habitants des
�tats-Unis est Am�ricains/Am�ricaines, �videmment �American� en anglais.
Normalement, on associe le nom du pays aux habitants. Par exemple, le Canada
abrite des �Canadiens�, le Mexique des �Mexicains�, la France des �Fran�ais�, la
Finlande des �Finlandais�, le Liechtenstein des �Liechtensteinois�, le Maroc des
�Marocains�, le Nigeria des �Nig�rians�, la Tha�lande des �Tha�landais�, la
Nouvelle-Z�lande des �N�o-Z�landais�, etc. Il y a des exceptions, comme au
Royaume-Uni et aux �tats-Unis. Les habitants du Royaume-Uni sont des
�Britanniques� (incluant les �cossais, les Gallois, les Irlandais?) et ceux des
�tats-Unis des �Am�ricains�. Le probl�me s�mantique avec l'appellation de
�Am�ricains�, c'est que les habitants des �tats-Unis s'approprieraient le
continent en entier, comme si l'on faisait abstraction des 32 millions de
Canadiens, des 100 millions de Mexicains, des 175 millions de Br�siliens, sans
oublier les Argentins, les Colombiens, les P�ruviens, les Chiliens, etc.
Certains voient dans le mot Am�ricain le reflet de
l'�imp�rialisme am�ricain� et pr�f�rent parler des �tats-uniens (ou
�tats-Uniens ou �tazuniens), terme attest� depuis 1955 en fran�ais
(d'apr�s Le Robert). Mais ce mot n'est pas vraiment pass� dans l'usage,
sauf de la part d'intellectuels fran�ais apparemment tr�s branch�s. L'usage du
terme �tats-uniens est m�me per�u comme un signe d'�antiam�ricanisme�; il
est souvent associ� � des organisations non gouvernementales tr�s critiques �
l'�gard des �tats-Unis. L'appellation Am�ricain(s) demeure le seul
gentil� mentionn� dans le Code de r�daction interinstitutionnel (1993) de
l'Union europ�enne ainsi que, soulignons-le, dans la �Liste annex�e� de l'arr�t�
du 4 novembre 1993 relatif � la terminologie des noms d'�tats et de capitales,
adopt� par le gouvernement fran�ais. C'est tout dire!
En r�alit�, le nom du pays, soit les United States of
America, date de la fameuse D�claration d'ind�pendance de 1776, alors que
les citoyens des �tats-Unis �taient les seuls � pouvoir pr�tendre �tre des
"American citizens" (�citoyens am�ricains�), puisque les autres habitants du
continent demeuraient encore des sujets britanniques, espagnols, portugais ou
fran�ais. Dans ces conditions, il serait passablement exag�r� de soutenir que
l'emploi du mot Am�ricain (en anglais: American), terme consacr�
par l'usage, provient d'une volont� �h�g�monique� de la part du peuple concern�.
Il existe en anglais d'autres mots pour remplacer
American, notamment United-Statesian, United Statesian ou
encore Unitedstatesian, mais sans trop de succ�s. On utilise parfois le
mot Anglo-American (un �Anglo-Am�ricain�), mais il sert g�n�ralement �
d�signer un citoyen des �tats-Unis dont les anc�tres sont originaires de
l'Angleterre. Attention � l'appellation anglaise de Native Am�rican, car
elle renvoie automatiquement aux Am�rindiens et est synonyme de American
Indian. En espagnol, les Hispaniques, c'est-�-dire tous les
non-Blancs parlant l'espagnol, incluant les Br�siliens lusophones et les
Ha�tiens francophones, sont appel�s les "Americanos", mais parfois "Stadounidenses" (de Estados Unidos)
ou, souvent par d�rision, "Gringos". Fait � signaler, l'esp�ranto utilise le
terme Usonanoj (ou Usonano au singulier), qui provient de United
States of North America.
On utilise aussi le terme Nord-Am�ricain (North-American)
qui englobe alors tous les habitants de l'Am�rique du Nord, c'est-�-dire les
Canadiens, les Am�ricains et les Mexicains, pour ne pas parler des Inuits et des
Am�rindiens. D�s lors, Nord-Am�ricain s'oppose � Sud-Am�ricain (South-American
ou Sudamericano). Quant au terme de Latino-Am�ricain, il
englobe tous les habitants originaires de l'Am�rique latine, qu'ils proviennent
du Br�sil ou du Guatemala, voire des �tats-Unis ou du Canada (les immigrants
latino-am�ricains); c'est souvent un synonyme de Hispanique. Mais le mot
Hispano-Am�ricain (Hispanoamericano) exclut les Br�siliens et tous
les autres Latino-Am�ricains qui ne parlent pas l'espagnol.
2.3 La diversit� ethnique
La population des �tats-Unis frappe par sa
diversit�. Par exemple, les Latino-Am�ricains et les
groupes ethniques minoritaires (c'est-�-dire les groupes constituant moins de 50 % de la population et r�unissant les Noirs d'origine
non latino-am�ricaine, les Asiatiques et les Am�rindiens) ont enregistr� une
croissance d�mographique sup�rieure � celle de l'ensemble de la population.
Ainsi, en 1970, ces groupes repr�sentaient ensembles quelque 16 % de la
population, mais en 1998, leur proportion atteignait les 27 %.
En 2007, les Noirs repr�sentaient 40 millions de personnes aux
�tats-Unis, soit 14 %.
Dans l'hypoth�se
o� ces tendances se maintiendraient, le Bureau du recensement pr�voit que les
Latinos-Am�ricains
constitueront pr�s de la moiti� de la population des �tats-Unis d'ici 2050. Le
magazine Time, pour sa part, annon�ait qu'en 2056 les Blancs (''White''
ou ''Caucasian'') seraient
minoritaires aux �tats-Unis. Bien
que futuristes, ces projections montrent que les �tats-Unis conna�tront une
expansion consid�rable de la diversit� raciale et ethnique au cours du
XXIe si�cle. En
2000, les 10 pays fournissant le plus d'immigrants �taient le Mexique (173
900), la Chine (45 700), les Philippines (42 500), l'Inde (42 000), le Vietnam
(26 700), le Nicaragua (24 000), le Salvador (22 600), Ha�ti (22 400), Cuba
(20 800) et la R�publique dominicaine (17 500). Les �tats-Unis continuent
d'accueillir plus d'immigrants que tout autre pays dans le monde.
Selon le recensement de 2000, les �tats-Unis
comptaient 31 millions de personnes n�es � l'�tranger. C'est une
augmentation remarquable de 57 % par rapport � 1990. Ces immigrants venaient
de partout dans le monde, mais surtout des pays les plus pauvres o� ils ont occup� des emplois mal pay�s.
Malgr� tout, la plupart de leurs enfants vivront
mieux que leurs parents au plan mat�riel.
Au plan national, les �tats-Unis comptaient 114,1 millions
de citoyens issus des minorit�s ethniques, ce qui repr�sente 36,6 % de la
population totale, qui s'�tablissait � pr�s de 312 millions de personnes en
juillet 2011. Entre 2000 et 2010, quelque 92 % de l'augmentation de la
population am�ricaine est venue des minorit�s ethniques.
Avec 49,6 % des naissances,
les Blancs repr�sentaient toujours le groupe ethnique le plus nombreux. Quelque
63 % de la population totale am�ricaine est blanche.
- Les minorit�s raciales
En 1978, le gouvernement f�d�ral am�ricain publiait une directive appel�e
la Federal Directive No. 15, qui
reconnaissait quatre �minorit�s
raciales et ethniques� (�racial and ethnic
groups�), ce qui correspondrait aux minorit�s nationales officielles, soit les
''American Indians'', les "Asian Americans" (incluant les ''Pacific Islanders"),
les "Blacks" et les "Hispanics".
1)
Les Am�rindiens
(''American Indians'') et les Indig�nes
d'Alaska (''Alaskan Natives'')
Toute personne ayant des origines issues de chacun des peuples autochtones
d'Am�rique du Nord et qui d�sire maintenir son identit� culturelle par
l'affiliation tribale ou la reconnaissance communautaire. Les Am�rindiens sont
d�sign�s en anglais par de nombreux autres termes : Native Americans,
First Americans, Original Americans, Indians, Amerindians, Amerinds,
Aboriginal, Indians, Indigenous, Red Indians ou Red Men.
2) Les Asiatiques
(''Asian'') et les insulaires du Pacifique
(''Pacific Islanders'')
Toute personne ayant des origines issues de chacun des peuples de
l'Extr�me-Orient, de l'Asie du Sud-Est, du sous-continent indien ou des �les
du Pacifique. Cette cat�gorie de citoyens comprend, par exemple, la Chine,
l'Inde, le Japon, la Cor�e, les Philippines et les Samoa.
3) Les Noirs (''Blacks'')
Toute personne ayant des origines issues de chacun des groupes de race noire
d'Afrique.
4) Les Hispaniques (''Hispanics'')
Toute personne non blanche originaire du Mexique, de Porto Rico, de Cuba, de
l'Am�rique centrale ou de toute autre culture
espagnole. Le terme Hispanic est celui qui est utilis� officiellement
par les autorit�s f�d�rales am�ricaines (recensement, formulaires, etc.), mais
la communaut� concern�e pr�f�re celui de Latino qui fait moins europ�en. Pour le
gouvernement am�ricain, les Hispaniques constituent un groupe ethnique, ce qui
signifie qu'il existe des Hispaniques blancs et des Hispaniques de couleur.
G�n�ralement, les Br�siliens lusophones et les Ha�tiens francophones sont
consid�r�s comme des �Hispaniques�. Les Chicanos sont des Hispaniques
originaires du Mexique et vivant aux �tats-Unis.
Dans les faits, les populations hispanophones (voir
le dossier �La population hispanique des �tats-Unis�) proviennent,
dans l'ordre, du Mexique, de Cuba, de Porto Rico, de l'Am�rique centrale, de la
R�publique dominicaine et de la Colombie.
Actuellement, les Latino-Am�ricains constituent la minorit� ethnique
la plus importante, avec 52 millions de citoyens en 2011, une hausse
de 3 % par rapport � l'ann�e pr�c�dente. |
Au d�but de l'ann�e 2000, la Directive no 15 a
subi une r�vision pour inclure cinq cat�gories minimales sur les races en
scindant la seconde cat�gorie comme suit: d'une part, les Asiatiques
(''Asian''),
d'autre part, les indig�nes d'Hawa� (''Native Hawaiian'') et les autres
insulaires du Pacifique (''Other Pacific Islander''). Le groupe des Blancs
n'est pas consid�r� comme minoritaire aux �tats-Unis. On emploie les termes
White ou Caucasian pour d�signer les Blancs. Le recours au
terme �caucasien� peut para�tre d�suet aujourd'hui, dans la mesure o� il
sert � repr�senter les habitants du Caucase, plus pr�cis�ment ceux qui
parlent une
langue caucasienne. En 1863, le dictionnaire Littr� pr�cisait: �Race
caucasienne, nom donn� � la race humaine blanche, suppos�e issue du
Caucase et des environs.� En fran�ais, ce terme n'est donc pas appropri�.
�videmment, la grande diversit� ethnique s�me la panique chez une certaine
partie de la population, surtout les citoyens
anglophones blancs � les WASP: White Anglo-Saxon
Protestants �,
car ceux-ci craignent de perdre le contr�le de leur pays. Par cons�quent, le
meilleur moyen pour contrer ce danger, c'est au moins de d'assimiler
rapidement les non-anglophones, surtout les Latinos (Hispaniques), qui se
reproduisent plus vite que les Blancs.
- Les Hispaniques
Le tableau qui suit illustre la progression de la
population hispanique aux �tats-Unis. Du
1er juillet 2006 au 1er
juillet 2007, le nombre des Hispaniques a augment� de 3,3 %, alors que celui
des Asiatiques a augment� de 2,9 %, celui des Noirs de 1,3 %, celui des
Hawa�ens d'origine et des insulaires du Pacifique de 1,6 % et celui des
Am�rindiens d'origine de 1 %. La croissance d�mographique de tous ces
groupes a �t� bien sup�rieure � celle de la population blanche, qui n'a �t�
que de 0,3 %. On compte 45,5 millions d'Hispaniques aux �tats-Unis, qui
forment 15 % de la population du pays. Les Noirs constituent le deuxi�me
groupe minoritaire le plus important ; ils sont au nombre de 40,7 millions,
soit 13,5 % de la population. Les Hispaniques constituent le groupe ethnique
connaissant la croissance la plus rapide des �tats-Unis; il repr�sente
environ 50 % du taux de croissance d�mographique de la population totale.
Cependant, seuls 10 % des nouveaux �lecteurs am�ricains sont d'origine
hispanique, ce qui ne se transpose pas encore en r�elle influence politique
puissante.

- Les M�tis
De plus, le recensement de 2000 r�v�le que beaucoup d'Am�ricains se sont
identifi�s comme appartenant � deux �races�. Ainsi, ont �t� recens�es les
r�ponses telles que multiracial, mixed, interracial ou tout autre
groupe hispano-am�ricain/latino (Mexicains, Portoricains, Cubain, Dominicains,
etc.). Il suffisait de cocher la case �deux races ou plus� (''Two or more
races'') ou inscrire plusieurs r�ponses dans la cat�gorie �Some other race�. Au
total, 6,8 millions d'Am�ricains, soit 2,4 %, s'identifient � deux races ou
plus.
Les journaux font �tat de l'importance croissante des Am�ricains de �race
m�lang�e� (''mixed race''). Un mot d'origine hawa�enne a �t� invent�: hapa
signifiant �moiti� blanc�. On peut dire hapa haole (�en partie blanc�),
hapa kanaka (�en partie hawa�en�), hapa popolo (�en partie
afro-am�ricain), hapa pilipino (�en partie philippin�), hapa pake
(�en partie chinois�), hapa kolea (�en partie cor�en�), etc. Bref, les
Am�ricains ayant, par exemple, du sang asiatique ou les Asiatiques ayant des
anc�tres d'autres races ont �galement adopt� ce terme. Le nombre des �hapa� a
�norm�ment augment� ces derni�res ann�es; les hapa constituent
aujourd'hui le sous-groupe le plus important, apr�s les habitants ayant des
origines chinoises, parmi les Am�ricains ayant des anc�tres d'origines asiatique
ou indig�ne des �les du Pacifique. Ils forment un vaste �ventail d'identit�s.
Hawa� est l��tat o� le pourcentage de la population d�clarant appartenir �
�deux races ou plus� est le plus �lev� (21,4 %), suivi de la Californie (4,7
%), l��tat de Washington (3,6 %), l��tat de New York (3,1 %), le Texas (2,5 %)
et le New Jersey (2,5 %). On comprendra que la plupart des Am�ricains regardaient
la campagne pr�sidentielle de 2008 de Barack Obama comme significative, ce
dernier �tant un Afro-Am�ricain, n� d'une m�re blanche du Kensas et d'un p�re
noir du Kenya, avec un second pr�nom (Hussein) qui fait peur aux Blancs. Pour de nombreux Am�ricains, le candidat m�tis Obama � un
hapa � symbolisait, entre autres, l�avenir de la question raciale dans ce
pays. Quand Barack Obama est n�, en 1961 � Honolulu, les mariages mixtes �taient
encore interdits dans 16 �tats am�ricains. Il concr�tise maintenant une Am�rique post-raciale!
Quoi qu'il en soit, si l'on a souvent accus� les Am�ricains d'�tre racistes et
x�nophobes, l'�lection de Barack Obama comme 44e pr�sident des �tats-Unis
t�moigne d'une
ouverture d'esprit sans pr�c�dent. Si 96 % des Noirs ont vot� pour Obama, il en
fut ainsi pour 43 % des Blancs; chez les moins de 30 ans, cette proportion a
grimp� � 54 %. Ainsi, les Am�ricains, de quelque groupe ethnique qu'ils soient, ont �lu � la pr�sidence des �tats-Unis
une personne qui repr�sente 14 % de sa communaut� (noire). Obama avait raison de
d�clarer au soir de sa victoire dans son discours du 4
novembre 2008:
It�s the
answer spoken by young and old, rich and poor, Democrat and
Republican, black, white, Latino, Asian, Native American, gay,
straight, disabled and not disabled � Americans who sent a
message to the world that we have never been a collection of Red
States and Blue States: we are, and always will be, the United
States of America. |
C'est la
r�ponse des riches et des pauvres, des d�mocrates et des
r�publicains, des Noirs, des Blancs, des Latinos, des
Asiatiques, des Am�ricains d'origine, des homosexuels, des
h�t�rosexuels, des handicap�s et des valides. Les Am�ricains ont
adress� un message au monde � nous ne sommes pas un amalgame
d'�tats r�publicains ou d�mocrates ; nous sommes, et nous serons
toujours les �tats-Unis d'Am�rique. |
La victoire de Barack
Obama a marqu� un tournant important contre la x�nophobie. Il n'est pas s�r que
la France en aurait fait autant en �lisant un Maghr�bin � la pr�sidence ou que
le Royaume-Uni aurait �lu un Indo-Pakistanais comme premier ministre. Il n'est
m�me pas certain que les francophones du Qu�bec �liraient un anglophone
(bilingue) comme premier ministre de leur province.
Le 20 janvier 2009, Barack Obama est devenu le 44e pr�sident des �tats-Unis. Mais les attentes � son �gard
paraissaient si
�normes qu'il ne pouvait malheureusement que d�cevoir. Beaucoup d'Am�ricains
n'ont pas vot� pour lui, notamment ceux qui ont peur qu'il augmente les
taxes, qu'il interdise les armes ou la peine de mort, qu'il oblige les gens
� apprendre l'espagnol, qu'il aille chercher de l'argent dans la poche des
travailleurs qui l'ont honn�tement gagn� pour le donner � n'importe qui,
surtout qu'il est en faveur du droit des homosexuels, de l'avortement, de
plus de justice sociale, de la r�forme du syst�me de sant�, etc.
Les Am�ricains ne recherchent pas qu'un
pr�sident, ils cherchent aussi un sauveur! Mais Barack Obama
fait partie de la grande tradition politique am�ricaine, laquelle inscrit les
�tats-Unis au centre du monde et au c�ur d'un syst�me d'alliances militaires et
politiques �rig� pour leur b�n�fice. Obama parle aussi du r�le pr�pond�rant de
son pays; jamais il n'a �cart� l'option d'agir seul si la s�curit� des
�tats-Unis �tait menac�e. Le premier devoir d'un pr�sident des �tats-Unis est
d'assurer la s�curit� et la prosp�rit� des Am�ricains, pas de plaire aux
Africains, au Fran�ais, aux Canadiens ou aux Mexicains.
Parions aussi que les Noirs vont continuer � avoir une esp�rance de vie
inf�rieure � celles des Blancs, � quitter l'�cole plus t�t, � gagner un
salaire moins �lev� et � �tre beaucoup plus nombreux en prison. Et ce poids
terrible de la religion qui est toujours pr�sent! Toutefois, Obama a symbolis�
un espoir pour des centaines de milliers de jeunes Noirs qui n'en ont jamais
eu. Par ailleurs, les alli�s des �tats-Unis, notamment l'Union europ�enne, sont soulag�s d'en avoir
fini avec George W. Bush, qui
demeurera l'un des pr�sidents les moins populaires de l'histoire
am�ricaine, avec ses huit ann�es de politique marqu�e par le conservatisme,
l'unilat�ralisme et le militarisme, sans oublier un gigantesque d�ficit qui
atteindra les mille milliards de dollars.
L'anglais �tait parl�
en 1990 par 86,1 % de la population; c'est
donc dire que 13,8 % des Am�ricains parlaient une autre langue maternelle que
l'anglais. Cependant, depuis le recensement de 1990, la proportion des non-anglophones a
consid�rablement augment�, surtout
chez les hispanophones qui devaient approcher les 20 %, dont plus
de 10 % qui ne parleraient que l'espagnol. Les autres
langues parl�es sont celles des minorit�s d'origine europ�enne,
asiatique, latino-am�ricaine ou am�rindienne.
3.1 La proportion des anglophones
Selon le recensement de
2000, quelque 82,1 % de la population totale (281,4 millions) parlaient
l'anglais � la maison, contre 17,8 % pour une autre langue:
Cat�gorie |
Population |
Pourcentage |
Population �g�e de cinq ans et plus |
262 375 152 |
|
Parlant anglais � la maison |
215 423 557 |
82,11 % |
Parlant une autre langue � la maison |
46 951 595 |
17,89 % |
- Parlant l'anglais �Tr�s bien� |
25 631 188 |
9,77 % |
-
Parlant l'anglais �Bien� |
10 333 556 |
3,94 % |
- Parlant l'anglais �Pas bien�
|
7 620 719 |
2,90 % |
- Parlant l'anglais �Pas du tout�
|
3 366 132 |
1,28 % |
Total des locuteurs de l'anglais moins que �Tr�s
bien� |
21 320 407 |
8,13 % |
Total des locuteurs de l'anglais moins que
�Bien� |
10 986 851 |
4,19 % |
Le recensement de 2000 distingue quatre cat�gories de comp�tence en anglais:
�Tr�s bien�, �Bien�, �Pas bien� et �Pas du tout�.
Peter Brimelow, l'auteur de Alien Nation (1995), pr�cisait en 1990 que
le Bureau du recensement avait rapport� pour la premi�re fois l'existence
d'un nombre significatif d'Am�ricains �natifs� �g�s de cinq ans ou plus qui ne
parlaient pas ou peu l'anglais. Entre 1990 et 2000, les locuteurs d'une langue
autre que l'anglais aurait augment� de 40 %, ce qui implique 5,6 millions de
personnes:
R�sidants des
�tats-Unis �g�s de 5 ans et plus |
1990
(en millions) |
2000
(en millions) |
Gain en %
(en dix ans) |
Population totale
|
230,5 |
262,4 |
13,8 % |
Parlant une autre langue que
l'anglais |
31,8 |
47,0 |
47,8 % |
Parlant l'anglais �moins que
tr�s bien� |
14,0 |
21,3 |
52,1 % |
Am�ricains n�s aux
�tats-Unis |
210,7 |
231,7 |
10,0 % |
Parlant une autre langue que l'anglais |
16,2 |
21,5 |
32,7 % |
Parlant l'anglais �moins que tr�s bien� |
4,0 |
5,6 |
40,0 % |
Am�ricains n�s � l'�tranger |
19,8 |
30,7 |
55,1 % |
Parlant une autre langue que l'anglais |
15,6 |
25,5 |
63,5 % |
Parlant l'anglais �moins que tr�s bien� |
10,0 |
15,7 |
57,0 % |
P
armi les citoyens am�ricains n�s � l'�tranger, on noterait une nette
�d�t�rioration� du nombre des locuteurs parlant l'anglais. Il s'agirait d'une
augmentation de 63,5 % (autre langue) et de 57 % (moins que tr�s bien).
Ces r�sultats sont per�us par beaucoup d'Am�ricains comme une v�ritable
catastrophe pour l'int�gration sociale. On comptait 329 langues parl�es aux
�tats-Unis lors du recensement de 2000.
3.2 Les langues immigrantes
Selon le US Census
Bureau (2000), voici les langues autres que l'anglais parl�es par plus de 100
000 locuteurs aux �tats-Unis, ce qui repr�sente plus de 17 % de la population
totale
Rang |
Langue
maternelle
(Recensement 2000) |
Population
(Total: 262 375 152) |
Pourcentage |
1 |
espagnol |
28 101 052 |
10,7
% |
2 |
chinois |
2 022 143 |
0,7
% |
3 |
fran�ais |
1
643 838 |
0,6
% |
4 |
allemand |
1
382 613 |
0,5
% |
5 |
tagalog |
1 224 241 |
0,4
% |
6 |
vietnamien |
1 009 627 |
0,3
% |
7 |
italien |
1
008 370 |
0,3
% |
8 |
cor�en |
894 063 |
0,3
% |
9 |
russe |
706 242 |
0,2
% |
10 |
polonais |
667 414 |
0,2
% |
11 |
arabe |
614 582 |
0,2
% |
12 |
portugais |
564 630 |
0,2
% |
13 |
japonais |
477 997 |
0,1
% |
14 |
cr�ole fran�ais |
453 368 |
0,1
% |
15 |
grec |
365 436 |
0,1
% |
16 |
hindi |
317 057 |
0,1
% |
17 |
persan |
312 085 |
0,1
% |
18 |
ourdou |
262 900 |
0,1
% |
19 |
goudjarati |
235 988 |
0,09
% |
20 |
arm�nien |
202 708 |
0,08
% |
|
autres langues |
4 485 241 |
1,7
% |
|
TOTAL |
46 951 595 |
17,8 % |
Source: US CENSUS BUREAU (2000):
Twenty Languages Most Frenquently Spoken at Home for the Population 5 Years
and Over, Census 2000
Summary File 3.
Comme on peut le constater dans le tableau ci-dessus,
l'espagnol
vient en t�te et il est suivi du chinois, du fran�ais, de l'allemand,
du tagalog (filipino), du vietnamien, de l'italien, du cor�en, du russe, du
polonais, de l'arabe, du portugais, du japonais, du cr�ole fran�ais, du grec,
de l'hindi, du persan, de l'ourdou, etc. On
peut repr�senter g�ographiquement ces langues par la carte suivante:

La carte ci-dessus montre bien que les �tats am�ricains les plus
touch�s par le multilinguisme sont d'abord situ�s au sud-ouest, � l'ouest
et au sud. En effet, ce sont les �tats qui suivent : la Californie (40 )%, le Nouveau-Mexique (36 %), le Texas (32 %),
l'�tat de New York (28 %), Hawa� (26 %),
l'Arizona (26 %), le New Jersey (26 %), la Floride (22 %), le Nevada (22 %),
le Rhode Island (20 %) et l'Illinois (19 %). Voici un tableau r�capitulatif:
Le 11 plus importants �tats dont les
locuteurs
parlent � la maison une autre langue que l'anglais
|
Californie |
40 % |
Nouveau-Mexique |
36 % |
Texas |
32 % |
New York |
28 % |
Hawa� |
26 % |
Arizona |
26 % |
New Jersey |
26 % |
Floride |
22 % |
Nevada |
20 % |
Rhode
Island |
20 % |
Illinois |
19 % |
En 2000 (US Census Bureau) , les langues maternelles autres que l'anglais les plus
importantes �taient, rappelons-le, l'espagnol (10,7 %), le chinois (0,7 %), le
fran�ais
(0,6 %), l'allemand (0,5 %), le tagalog (0,4 %), le vietnamien (0,3 %),
l'italien (0,3 %), le cor�en (0,3 %), le russe (0,2 %), le
polonais (0,2
%), l'arabe (0,2 %), le portugais (0,2 %), le japonais (0,1 %) et le
cr�ole fran�ais (0,1 %). Parmi les quelque 320 langues parl�es aux
�tats-Unis, seul l'espagnol semble constituer une menace pour la langue
dominante, l'anglais.
Des millions d'autres
�trangers viendront aux �tats-Unis au cours des prochaines ann�es, que ce soit pour
immigrer, �tudier ou visiter le pays. Mais ils ne devraient pas jouir de la m�me
libert�, du moins si l'on se fiait aux d�clarations de l'ancien pr�sident am�ricain, George W. Bush
(voir la liste des pr�sidents). En
effet, tous les services d'immigration sont tomb�s sous la coupe du super-minist�re de
la S�curit� int�rieure, le Department of Homeland Security�s. Les fonctionnaires
ont d� avoir � l'�il les nouveaux
immigrants... surtout ceux d'origine arabe et musulmane! Ce fut une sorte d'institutionnalisation du �profilage ethnique�, une pratique polici�re
vivement d�nonc�e par les mouvements noirs des ann�es quatre-vingt-dix.
Beaucoup d'Am�ricains croient que, depuis le 11 septembre 2002, les fronti�res
sont devenues trop poreuses. Au haut de son perchoir dans la baie de New York,
la statue de la Libert� a d� verser une larme tout en se m�fiant des
terroristes qui r�veraient de la faucher.
Rang |
Langue |
Population (2000) |
% |
1 |
anglais |
215 423 557 |
82,11 % |
2 |
espagnol |
28 101 052 |
10,71 % |
3 |
chinois |
2 022 143 |
0,77 % |
4 |
fran�ais |
1 643 838 |
0,63 % |
5 |
allemand |
1 383 442 |
0,53 % |
6 |
filipino |
1 224 241 |
0,47 % |
7 |
vietnamien |
1 009 627 |
0,38 % |
8 |
italien |
1 008 370 |
0,38 % |
9 |
cor�en |
894 063 |
0,34 % |
10 |
russe |
706 242 |
0,27 % |
11 |
polonais |
667 414 |
0,25 % |
12 |
arabe |
614 582 |
0,23 % |
13 |
portugais (cr�ole portugais) |
564 630 |
0,22 % |
14 |
japonais |
477 997 |
0,18 % |
15 |
cr�ole fran�ais |
453 368 |
0,17 % |
|
Autres langues |
6 180 586 |
2,36 % |
On peut consulter le tableau original du US Census Bureau de
2000 sur les langues parl�es aux �tats-Unis
en cliquant
ICI.
3.3 Les langues am�rindiennes
Rappelons que,
lorsque Christophe Colomb arrivant d'Espagne d�couvrit le Nouveau Monde en
1492, environ 1,5 million d'autochtones vivaient sur le territoire continental
actuel des �tats-Unis. Croyant avoir mis le pied aux Indes � alors qu'il
s'agissait de San Salvador aux Bahamas � Colomb appela les autochtones am�ricains
�Indiens�. Au recensement de 1990, on d�nombrait plus de deux millions, apr�s
avoir �t� 250 000 vers 1900. La moiti� des autochtones vit dans cinq �tats: la Californie, l�Oklahoma, l�Arizona, le
Nouveau-Mexique et la Caroline du Nord. Au total, les
Am�rindiens sont r�partis surtout dans une
quinzaine d'�tats. On peut consulter le tableau
des populations am�rindiennes par �tat � ce sujet. Aujourd'hui,
beaucoup d�Am�ricains sont fiers de leur origine am�rindienne
et la revendiquent. Pourtant, la situation sociale de cette population reste
inf�rieure aux normes am�ricaines et elle est rarement enviable, en d�pit
d�incontestables progr�s.
 |
Selon
le US Census Bureau, on estimait en 1990 qu'environ
282 000 Am�rindiens parlaient encore l'une de leurs langues ancestrales (voir
le tableau des langues am�rindiennes en usage). La langue am�rindienne
la plus importante
est le navajo (142 886) parl� dans le sud du pays. Les seules autres langues
comptant plus de 10 000 loc uteurs sont le
dakota ou sioux (13 387), l'apache (11 563) et le pima (11
449). On doit mentionner ensuite le choctaw (8147), le zuni
(6343), le hopi (5264), le muskogee (4706), l'ojibwa
(4518), le crow (4143), le tewa (3437), etc. Le groupe Ethnologue
pr�sente, pour sa part, un autre tableau (voir
le tableau d'Ethnologue) par ordre d�croissant du nombre des
locuteurs. Selon cette source (approximative), le navajo, l'ojibwa
de l'Ouest, le dakota, le choctaw,
l'apache de l'Ouest, le cherokee,
le papago-pima
et le yupik central
sont les seules langues parl�es par plus de 10 000 locuteurs.
�videmment,
plusieurs langues
am�rindiennes sont en voie dextinction et ne sont parl�es que
par moins de 10 locuteurs assez �g�s. Quelque 75 langues am�rindiennes
survivraient pr�sentement aux �tats-Unis. |
En 1968, une
commission des Affaires Indiennes concluait au sujet des langues
am�rindiennes: �Les deux tiers de nos probl�mes r�sident, aujourd'hui,
dans la diff�rence de langue... Leur dialecte barbare devrait �tre �radiqu�
et remplac� par la langue anglaise.� La commission soutint qu'�en utilisant
une langue unique, les sentiments et les pens�es deviendraient uniques
[...]� Cette m�me commission ajoutait: �Le temps aidant, les diff�rences
produisant des probl�mes devraient graduellement �tre assimil�es.�
Effectivement, durant des d�cennies, de nombreuses familles am�rindiennes furent s�par�es
afin d'emp�cher les enfants d'apprendre � parler comme leurs parents; ainsi,
les pensionnats indiens, fond�s au si�cle dernier pour appliquer cette politique de s�paration des familles, a laiss� des g�n�rations
d'Am�rindiens sans liens avec leur langue et leur culture ancestrale. �
partir de 1990, le gouvernement f�d�ral changea son fusil d'�paule envers
les langues am�rindiennes lorsqu'il adopta la Native American Languages
Act qui instaura une politique de d�fense de ces langues.
Aujourd'hui,
l'Administration f�d�rale d�pense environ deux millions de dollars pour les
langues am�rindiennes (les �natives Americans�). Il n'en demeure pas moins
que, selon Douglas Whalen, pr�sident du �Endangered Languages Fund� du laboratoire Haskins de l'Universit� de
Yale: �Fondamentalement, toutes les langues am�rindiennes sont en dangers.�
Par exemple, dans certaines tribus, du fait que peu de locuteurs parlent encore leur
langue ancestrale, l'anglais a �t� officiellement adopt� pour des raisons �conomiques, tout en essayant de donner aux enfants des notions de vocabulaire et
syntaxe dans cette langue ancestrale.
3.4 Le statut juridique de l'anglais aux �tats-Unis
Sur le plan constitutionnel, il n'existe
pas de langue officielle aux �tats-Unis, du moins en ce qui concerne
le gouvernement f�d�ral am�ricain. La Constitution
am�ricaine de 1787 (toujours en vigueur mais plusieurs fois modifi�e
depuis) ne contient, en effet, aucune disposition linguistique. Or, on le sait, le fait de ne pas avoir de
langue officielle n'est pas d� � un oubli de la part des auteurs de la
Constitution, car il s'agissait d'une volont� d�lib�r�e de planification
linguistique: ne pas intervenir par voie l�gislative afin que l'anglais puisse
s'imposer par lui-m�me. �tant
donn� que, selon la Constitution, les pouvoirs r�siduels,
c'est-�-dire ceux qui ne sont pas express�ment d�volus
� l'�tat f�d�ral ou aux �tats membres,
sont dits �conserv�s par les �tats et par le Peuple�,
la question de la langue fait partie de ces pouvoirs r�siduels.
N�anmoins, l'anglais a acquis, au plan f�d�ral, le
statut de langue officielle dans les faits (de facto).
Il n'en est pas de m�me pour les �tats membres
de la f�d�ration am�ricaine; l�, les l�gislations linguistiques peuvent �tre
relativement importantes parce que les �tats y ont exerc� leur �pouvoir r�siduel�.
Plusieurs �tats se sont d'ailleurs dot�s d'une constitution d�clarant l'anglais
langue officielle et quelques-uns d'entre eux ont m�me adopt� des lois pour
la promotion de l'anglais ou pour le maintien de certains services en d'autres
langues. En ce moment m�me, 29
�tats am�ricains
ont adopt� l'anglais comme langue officielle. Toutefois,
bien que 21 �tats n'aient pas adopt� l'anglais comme langue officielle,
ils peuvent quand m�me l�gif�rer en mati�re de langue.
4
La religion et les Am�ricains
Depuis la cr�ation des �tats-Unis, la religion est officiellement s�par�e de
l'�tat. Ce principe est reconnu par la Constitution � l'article VI et au premier
amendement:
Article VI
[...]
The
Senators and Representatives before mentioned,
and the members of the several state
legislatures, and all executive and judicial
officers, both of the United States and of the
several states, shall be bound by oath or
affirmation, to support this Constitution; but
no religious test shall ever be required as a
qualification to any office or public trust
under the United States.
Amendment I
Congress shall make no law respecting
an establishment of religion, or prohibiting the free exercise
thereof; or abridging the freedom of speech, or of the press; or the
right of the people peaceably to assemble, and to petition the
government for a redress of grievances. |
Article VI
[...] Les
s�nateurs et repr�sentants
susmentionn�s, les membres
des diverses l�gislatures
des �tats et tous les
fonctionnaires ex�cutifs et
judiciaires, tant des
�tats-Unis que des divers
�tats, seront tenus par
serment ou affirmation de
d�fendre la pr�sente
Constitution ; mais aucune
profession de foi religieuse
ne sera exig�e comme
condition d'aptitude aux
fonctions ou charges
publiques sous l'autorit�
des �tats-Unis.
Premier
amendement
Le Congr�s ne
fera aucune loi qui touche l'�tablissement ou
interdise le libre exercice d'une religion, ni
qui restreigne la libert� de la parole ou de la
presse, ou le droit qu'a le peuple de
s'assembler paisiblement et d'adresser des
p�titions au gouvernement pour la r�paration des
torts dont il a � se plaindre.
|
Ce premier amendement garantit la non-ing�rence de l'�tat dans
les religions et la libert� de culte. Il n'est fait aucune r�f�rence ni �
Dieu ni � la Providence. Donc, il n�existe pas de religion officielle aux
�tats-Unis. En fait, cet "establishment clause" interdit que le
Congr�s favorise un culte quelconque, ce qui correspond � la s�paration de
l'�glise et de l'�tat, sans que cela implique pour autant la s�paration entre
la religion et la politique. En m�me temps, la "free exercise clause" garantit
la libre expression de toutes les religions. L'�tat f�d�ral ne
subventionne aucune �cole religieuse au nom de la libert� religieuse, car si la
Constitution interdit l'officialisation d'un culte, c'est uniquement au plan
f�d�ral, les �tats demeurant libres d'encourager ou de restreindre la
pratique d'une religion particuli�re. M�me les �tablissements scolaire sont
en principe la�cs, ce qui signifie que les enseignants ne doivent pas faire
de pros�lytisme. Depuis 1952, dans l'arr�t Engel c. Vitale, la pri�re est
interdite dans les �coles.
4.1 Les �trucs sur Dieu�
De fait, les r�f�rences � Dieu sont omnipr�sentes dans la vie
publique am�ricaine. Par exemple, on peut lire sur la monnaie �In God we trust�,
c'est-�-dire �En Dieu, nous croyons�. Pensons aussi aux
c�r�monies d'investiture des pr�sidents des �tats-Unis et leur serment sur la
Bible, la pr�sence obligatoire d'un pasteur, etc. M�me les militaires invoquent
Dieu de la fa�on suivante: �God bless America� (�Dieu b�nisse l'Am�rique�). Aux �tats-Unis,
personne ne trouve incongru que le pr�sident organise des
petits-d�jeuners de pri�re (des "prayer breakfasts") � la
Maison-Blanche. Un grand discours pr�sidentiel sans r�f�rence �
Dieu est presque impensable, ce qui vaudrait au pr�sident des voix
de moins aux prochaines �lections. Mais la plupart du temps, ces
r�f�rences demeurent abstraites et symboliques.
Franklin Roosevelt le disait
clairement, lui qui �tait plut�t la�cisant, lorsqu'il parlait
des �God stuff� (des "trucs sur Dieu"). Il faut qu'un
pr�sident diss�minent �a et l� dans ses discours des �trucs sur Dieu�. Cela ne
fait de mal � personne et cela pla�t � l'�lectorat!
Si les �lus truffent leurs discours de r�f�rences religieuses,
les �hommes de Dieu� se permettent des allusions politiques.
Bref, la s�paration de l'�glise et l'�tat est souvent mise � mal,
par exemple,
par des �vang�listes qui cherchent � orienter les choix
politiques des Am�ricains. Pensons simplement aux questions concernant
l'avortement (g�n�ralement
CONTRE) ou la
peine de mort (g�n�ralement
POUR). Par ailleurs, de nombreux pr�dicateurs vivent dans
un luxe ostentatoire aux frais de leurs fid�les et n'en
�prouvent aucune culpabilit�, car la richesse mat�rielle est
per�ue comme un
signe de la bont� de Dieu � leur �gard.
4.2 Les croyants et les croyances
Environ 80% des Am�ricains affirment �tre croyants (78,1 %), et plus
de la moiti� de ceux-ci seraient pratiquants; les sondages
fournis par l'institut Gallup r�v�lent que le fr�quentation des
�glises se situerait autour de 40 %, mais des estimations de
2003 laissent croire que le taux de fr�quentation hebdomadaire
des lieux de culte serait plut�t de 20 % � 28 %, voire plus
faible.
Les deux tiers des
Am�ricains pratiquants sont des chr�tiens protestants, ce qui
�quivaut � 52 % de tous les Am�ricains. Suivent les catholiques (23,9 % en
2008), les juifs (1,7 %), les bouddhistes (0,7 %), les musulmans (0,6 %) et les
indous (0,4 %). Parmi les protestants, citons les baptistes (17,1 %), les
m�thodistes (6,1 %), les pentec�tistes (4.9 %), les luth�riens (4,6 %), les
presbyt�riens (2,7 %), les mormons (1,7 %), les �piscopaliens (1,5 %), les congr�gationalistes
(0,8 %), les �vang�liques (0,3 %), etc. En g�n�ral, les �tats les plus religieux
sont ceux du Sud, hormis la Californie; ceux de la Nouvelle-Angleterre comptent
parmi les moins religieux. Certaines religions sont plus conservatrices que
d'autres, dont les mormons, les quakers et les �vang�liques. Les ath�es et les
agnostiques repr�senteraient 6,6 % des Am�ricains, mais selon une �tude de
l'organisme Pew Research Center en 2012, un ph�nom�ne nouveau toucherait les
jeunes ath�es ou non religieux, de plus en plus nombreux : 30% des 24-32 ans et
34% des 18-24 ans. Ceux-ci seraient souvent victimes d�intimidation allant
jusqu�� la menace physique. Selon un porte-parole de l'organisme am�ricain SSA
ou Secular Student Alliance (Alliance des �tudiants la�cs) au magazine The
Atlantic : �Des jeunes ath�es se font dire qu�il n�y a pas de place pour eux
en Am�rique.�
Cela �tant dit,
le gouvernement am�ricain ne recense pas
ses citoyens par religion. Toute statistique sur ce sujet rel�ve de sondages ou
d'approximations. D�j� au XIXe
si�cle,
Alexis de T).
Le croyant am�ricain se veut libre de choisir sa foi; c'est pourquoi il est
enclin au switching, donc au changement de croyance ou d'appartenance
religieuse, et ce, d'autant plus qu'il existe au moins 2000 confessions
religieuses aux �tats-Unis. Certaines consid�rations pratiques favorisent le switching.
Par besoin d'insertion sociale, tout Am�ricain qui d�m�nage de ville ou d'�tat
est susceptible de changer en m�me temps de religion, parfois de parti politique. Pr�cisons aussi que les
institutions religieuses des �tats-Unis sont toutes confront�es � la
concurrence, ce qui se refl�te dans diff�rentes formes de religiosit�: le
zapping religieux, la spiritualit� alternative, l'attrait de l'�vang�lisme postd�nominationnel, etc.
La facilit� avec laquelle de tr�s nombreux Am�ricains adh�rent aux croyances
s�explique notamment par la faiblesse de leur formation scientifique, tant en
sciences naturelles qu�en sciences sociales. Or, nous savons que la science
s�oppose aux croyances, car elle repose sur des connaissances v�rifi�es ou
hautement probables. La r�alit�, c'est que les croyances, normalement
irrationnelles et dogmatiques, demeureront probablement toujours plus
s�duisantes que la r�alit� �crue�.
4.3 L'obsession am�ricaine du Mal
Malgr� cette pr�sence de la religiosit� aux �tats-Unis, le
pays est le champion du monde pour la production de films pornographiques et
le taux de divorce est l'un des plus �lev�s au monde. C'est un pays de
contradictions. La rh�torique actuelle am�ricaine, qui tourne autour de
l'�empire du Mal�, de l'�axe du mal� ou de toute autre manifestation
diabolique, peut faire sourire ou hurler d'indignation par son ineptie
�vidente. Apr�s le drame du 11 septembre 2001, George W. Bush, dans un
climat de religiosit� extr�me, ait fait appel � l'esprit de croisade contre
l'�axe du mal�, ce qui appara�trait comme une incongruit� inacceptable en
Europe. En voici un t�moignage de la droite chr�tienne am�ricaine, par
exemple l'organisme "Wake Up America",
qui croit que le d�clin moral du pays est la cons�quence directe du rejet de
Dieu (2001):
There is a storm
raging across America. Alcoholism, drug abuse, teen pregnancy,
abortion, homosexuality, school violence, child abuse,
pornography, rape, robbery and murder pervade our nation.
America is drowning in wickedness and immorality. By all
measures, this storm threatens to erode the moral and political
foundations of America.
As God and His
principles continue to be systematically and incrementally
removed from America, our nation and individuals will continue
to experience even greater moral decay. |
Une temp�te fait
rage dans toute l'Am�rique. Alcoolisme, abus de drogue,
grossesses adolescentes, avortement, homosexualit�, violences
scolaires, enfants maltrait�s, pornographie, viol, vol et
meurtre ont envahi notre nation. L'Am�rique se noie dans le mal
et l'immoralit�. Tout indique que cette temp�te menace d'�roder
les fondements moraux et politiques de l'Am�rique.
Comme Dieu et ses
principes continuent d'�tre syst�matiquement et progressivement
supprim�s de l'Am�rique, notre nation et les individus
continueront l'exp�rience d'une plus grande d�cr�pitude morale. |
Cette id�ologie devrait �tre n�anmoins �tre prise au s�rieux,
car elle exprime une sorte d'obsession am�ricaine du mal qui viendrait
apparemment de l'ext�rieur, mais qui provient en fait de l'int�rieur m�me
des �tats-Unis. Cette menace du mal s'affiche partout, que ce soit dans
l'intol�rance face au multilinguisme, l'analphab�tisme et l'illettrisme, les
injustices sociales entre les gens de couleur et les Blancs, le retour
p�riodique de
l'obsession raciale, l'application de plus en plus fr�quente de la peine de
mort, la mont�e d'une ploutocratie irresponsable, l'omnipr�sence de
l'ob�sit� et la vie � cr�dit pour la soci�t� de surconsommation, sans
oublier les armes en vente libre et la quasi-absence de s�curit� sociale
.
Rappelons aussi que
la �question linguistique� est
souvent per�ue aux �tats-Unis comme une �question religieuse�, car la Bible
r�v�lerait que, avant la construction de la tour de Babel (interpr�t�e comme
�une punition de Dieu�), le monde ne
parlait qu'une seule langue! L'Am�rique doit revenir aux sources de la Bible
et l'usage exclusif de l'anglais traduirait le mieux l'h�ritage culturel du
peuple am�ricain. N'oublions pas que le patriotisme am�ricain v�hicule l'id�e que
l'Am�rique est la nouvelle Terre promise b�nie par Dieu!
4.4 La religion, la langue et les affiliations
politiques
Aux �tats-Unis, deux grands partis
politiques dominent la vie politique depuis
la fin du XIX
e si�cle : le Parti d�mocrate
(angl.: "Democratic Party") et
le Parti r�publicain (angl.: "Republican
Party"). Il existe aussi plusieurs tiers
partis tels le Parti libertarien ("Libertarian
Party"), le Parti vert ("Green Party"), le
Parti de la r�forme ("Reform Party"), le Parti
constitutionnaliste ("Constitution Party"),
etc. Quant aux petits partis, ils sont
innombrables. Dans ce pays, les partis
politiques sont organis�es de fa�on tr�s
libre. Un Am�ricain est membre d'un parti
politique simplement en le d�clarant. Il
n'est pas n�cessaire de s'inscrire ou de
payer des cotisations. Dans certains �tats,
un �lecteur peut s�enregistrer comme membre
d�un parti tout en votant pour un autre. La
participation � un parti politique devient
plus formelle lorsqu'un individu se porte
candidat dans une �lection. On peut r�sumer
la situation quant � l'appartenance
politique entre les deux grands partis
politique nationaux de la fa�on qui suit.
- Le Parti
r�publicain
Le Parti r�publicain se pr�sente
habituellement comme un parti patriotique et
d�fenseur de l�identit� et des valeurs
am�ricaines. C'est un parti conservateur,
dit de droite ou de centre-droit, qui
propose g�n�ralement des mesures
restrictives � l'endroit des minorit�s,
surtout hispanophones, qui milite pour
l'officialisation de l'anglais comme langue
officielle, qui alimente la m�fiance envers
les autres religions que la religion
protestante et particuli�rement
l'islamophobie, qui soutient les politiques
identitaires x�nophobes et discriminatoires,
etc. Le Parti r�publicain d�fend aussi le
principe d�une fiscalit� mod�r�e avec des
baisses d�imp�ts et d�une intervention
r�duite au minimum de l��tat dans
l��conomie. La base �lectorale du Parti
r�publicain est compos�e majoritairement
d�hommes d�affaires, d�entrepreneurs et des
membres de professions lib�rales. On y
trouve majoritairement des hommes, des
Blancs d�ascendance WASP, des couples mari�s
avec enfants, des banlieusards, des citoyens
des zones rurales et des chr�tiens croyants.
- Le Parti
d�mocrate
Le Parti d�mocrate se caract�rise
normalement comme un mouvement lib�ral,
progressiste et ouvert sur la diversit�. Les
d�mocrates s'opposent � toutes les mesures
conservatrices ou x�nophobes des
r�publicains, notamment toute discrimination
fond�e sur la langue. Ils militent plut�t
pour une soci�t� pluraliste et
multiculturelle; ils sont port�s � favoriser
les mesures de protection � l'�gard des
minorit�s, ainsi que celles implantant un
minimum de s�curit� sociale, de fa�on �
r�duire les in�galit�s sociales. La plupart
des minorit�s ethniques, linguistiques,
religieuses ou sociales, ainsi que les
citoyens habitant les zones urbaines,
forment la base �lectorale du Parti
d�mocrate. Mais le Parti d�mocrate est
tiraill� par une faction progressiste, une
faction centriste et une faction
conservatrice.
- Le pr�sident
des �tats-Unis, un �lu de Dieu
Il est courant aux �tats-Unis de croire
que Dieu a �lu les repr�sentants de leur
Grande Nation. En janvier 2019,
l'attach�e de presse de la
Maison Blanche, Sarah Sanders, d�clarait
qu'elle croyait que Dieu voulait que le
pr�sident Donald Trump remporte les
�lections de 2016, selon le Christian
Broadcasting Network:
I think God calls
all of us to fill different
roles at different times and I
think that he wanted Donald
Trump to become president, and
that's why he's there. [...] I
think he has done a tremendous
job in supporting a lot of the
things that people of faith
really care about. |
[Je pense que Dieu
nous appelle tous � occuper
diff�rents r�les � diff�rents
moments et je pense qu'il
voulait que Donald Trump
devienne pr�sident, et c'est
pourquoi il est l�. [...] Je
pense qu'il a fait un travail
formidable en soutenant beaucoup
de choses qui int�ressent les
gens de foi.] |
Rick Perry, alors secr�taire � l'�nergie
sous l'administration Trump, disait au sujet
de son patron: ""You didn't get here without
God's blessing" (�Vous n'�tes pas arriv� ici
sans la b�n�diction de Dieu�). Il a aussi
d�clar�: "Barack Obama didn't get to be the
president of the United States without being
ordained by God. Neither did Donald Trump"
(�Barack
Obama n'est pas devenu pr�sident des
�tats-Unis sans avoir �t� ordonn� par Dieu.
Donald Trump non plus.�)
De plus, �tant donn� que le pr�sident des
�tats-Unis est le repr�sentant choisi par
Dieu sur terre, il faut n�cessairement ob�ir
� ses lois et � ses commandements. Comme le
disait l'ex-ministre de la Justice de Donald
Trump en juin 2018, Jeff Sessions, que l�on
peut consid�rer comme un fid�le ap�tre de
l'envoy� de Dieu, il faut ob�ir aux lois du
gouvernement (Trump), car Dieu les a
d�cr�t�es afin d�assurer l�ordre
Let everyone be
subject to the governing
authorities, for there is no
authority except that which God
has established. The authorities
that exist have been established
by God. Consequently, whoever
rebels against the authority is
rebelling against what God has
instituted, and those who do so
will bring judgment on
themselves. For rulers
hold no terror for those who do
right, but for those who do
wrong. Do you want to be free
from fear of the one in
authority? Then do what is right
and you will be commended. For
the one in authority is God�s
servant for your good. But if
you do wrong, be afraid, for
rulers do not bear the sword for
no reason. They are God�s
servants, agents of wrath to
bring punishment on the
wrongdoer. Therefore, it is
necessary to submit to the
authorities, not only because of
possible punishment but also as
a matter of conscience. |
[Chacun
doit �tre soumis aux autorit�s
dirigeantes, car il n'y a aucune
autorit� autre que celle que
Dieu a �tablie.
Les autorit�s
actuelles ont �t� voulues par
Dieu.
Par cons�quent,
quiconque se rebelle contre
l'autorit� se rebelle contre ce
que Dieu a institu�, et ceux qui
le font porteront un jugement
sur eux-m�mes. Car les
dirigeants ne sont pas effray�s
par ceux qui agissent bien, mais
par ceux qui agissent mal.
Voulez-vous �tre lib�r�s de la
peur de l'autorit�?Alors
faites ce qui est juste et vous
serez f�licit�. Car celui qui
est en autorit� est le serviteur
de Dieu pour votre bien. Mais si
vous faites mal, ayez peur, car
les dirigeants ne portent pas
l'�p�e sans raison. Ils sont les
serviteurs de Dieu, les agents
de la col�re pour apporter la
punition sur le malfaiteur. Par
cons�quent,
il
est n�cessaire de se soumettre
aux autorit�s, non seulement �
cause d'une sanction possible,
mais aussi pour des motifs de
conscience. ] |
Ce genre de d�claration pourrait soulever
une vague de grande hilarit� dans d'autres
pays occidentaux, mais pas aux �tats-Unis.
Bien que quelques religieux d�noncent une
telle lecture fondamentaliste, personne aux
�tats-Unis n�osent ridiculiser les croyances
religieuses qui se cachent derri�re ces
d�clarations relativement courantes. En
fait, les dirigeants am�ricains refusent de
contester les fondamentalistes religieux
parce qu�ils craignent une r�action n�gative
d'une bonne partie de leur �lectorat.
Effectivement, le fondamentalisme religieux
continue de prosp�rer aux �tats-Unis o� l'on
est convaincu que Dieu a cr�� l�Am�rique
pour diriger le monde. C'est en quelque
sorte le fondement de l�exceptionnalisme
am�ricain, un pays de contrastes qui
conjugue le conservatisme et les d�couvertes
des chercheurs am�ricains, souvent les plus
avanc�s de la plan�te. Ces
faits d�montrent que la s�paration de la
religion et de l'�tat est tr�s t�nue aux
�tats-Unis, un peu comme dans certains �tats
arabo-musulmans.

De fa�on g�n�rale,
on peut affirmer que les Am�ricains ont toujours maintenu dans le
pass� des politiques linguistiques restrictives � l'�gard
des langues minoritaires sans qu'il n'ait �t� n�cessaire
d'adopter des lois en ce sens. En r�alit�, bien que la plupart
des Am�ricains ont toujours pens� que l'anglais �tait
la langue officielle des �tats-Unis, il n'a exist�, avant
1980, aucune loi faisant de cette l'anglais la langue officielle de la
nation. La situation a bien chang� depuis quelques ann�es,
surtout devant la progression d�mographique des hispanophones.
Derni�re mise � jour:
08 mars, 2025


Am�rique du Nord
